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Robert Ménard a commémoré ce samedi à Béziers les "massacres d'Oran" du 5 juillet 1962. La démarche n'a pas manqué de faire réagir, d'autant plus que la cérémonie a eu lieu devant la stèle rendant hommage à des membres de l'OAS.

Décidemment, Robert Ménard fait beaucoup parler de lui depuis son élection en mars dernier à la tête de Béziers. Cette fois-ci, l’édile Biterrois a commémoré samedi dernier "les massacres d'Oran" du 5 juillet 1962 en prononçant un discours devant une stèle érigée en hommage à quatre membres fusillés de l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS). 

Régulièrement, les mesures de l’édile Biterrois suscitent la polémique : interdiction au moins de 13 ans de se balader seul dans les rues après 23 heures, interdiction des paraboles et du linge aux fenêtres dans le centre ville ou encore proposition d’offrir des blouses aux écoliers.

Si ces mesures sont critiquées, l’hommage rendu samedi dernier va trop loin, estime l'opposant PCF Aimé Couquet. Selon lui, c’est "une véritable provocation". "Nous n'avons rien contre les rapatriés d'Algérie", assure t-il. "Ce qui nous pose problème, c'est le fait de s'incliner devant ces photographies de tueurs de l'OAS qui ont été jugés et fusillés dans le cadre des lois de la République", explique l'adversaire communiste du maire de Béziers.

Une stèle qui fait polémique

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La stèle a été érigée en 2003 dans le nouveau cimetière de la ville par l’association nationale des Français d’Afrique du Nord, d’Outre-Mer et de leurs Amis à la mémoire des Français tombés en Algérie pour la France (Anfanoma). Y figurent les portraits de Dovecar et Piegts, à l’origine de l’assassinat du commissaire d’Alger, de Bastien-Thirty, organisateur de l’attentat raté contre De Gaulle, et de Degueldre, fondateur des commandos Delta.

Interrogé par Le Nouvel observateur, l’édile, dont le père "flirtait avec l’OAS" selon ses propres termes, a déclaré que "ça n'est pas une stèle en l'honneur de l'organisation secrète, mais de fusillés comme il y en a tant eu, avec un certain nombre de noms qui figurent sur cette plaque".

Depuis plusieurs années déjà, Aimé Couquet, se bat pour faire retirer la plaque commémorative. En vain.

Une initiative électoraliste ?

L’ancien président de Reporter Sans Frontières (RSF) a donc choisi le 5 juillet pour commémorer, au côté du député UMP de l’Hérault Elie Aboud, les "centaines de Français d'Algérie livrés sans défense à Oran au couteau des égorgeurs". Une gerbe a été posée au pied de la stèle en présence de 150 à 200 "rapatriés" de l’Algérie Française, rapporte Le Nouvel Observateur.

"Je suis né à Oran, mon père a failli être tué ce jour-là. Il y a un déni de réalité sur ce qui s'est passé.' Les critiques ? ' Je m'en contrefiche", a conclu Robert Ménard.

Vidéo sur le même thème :  Robert Ménard : son père flirtait avec l'OAS.