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Voilà tout ce qu'il faut savoir pour ne pas se faire arnaquer si vous profitez de la hausse des cours pour vendre des pièces ou des bijoux dénués de valeur sentimentale.  

L’or a le vent en poupe. Après avoir progressé de plus de 10 % en 2017, les cours ont repris leur hausse au début de l’année et le gramme d’or cote environ 36 euros. C’est le bon moment pour vendre des pièces d’or achetées ou des bijoux cassés, passés de mode ou dénués de valeur sentimentale.

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Pour vendre au mieux, la première chose à faire est de vérifier la teneur en or des objets à vendre. Pour les bijoux, il faut observer à la loupe le poinçon gravé dans le métal précieux. Un poinçon en forme d’hippocampe garantit un or pur à 99 % (24 carats). La plupart des bijoux sont en or 18 carats, symbolisés par une tête d’aigle. Ils contiennent 75 % d’or pur. Cette teneur n’est que de 58,5 % pour la coquille Saint-Jacques et de 37,5 % pour le trèfle.

Les pièces

Concernant les pièces, la donne est un peu plus compliquée. D’abord parce que leur degré de pureté est supérieur (souvent 99,9%). Ensuite parce qu’elles peuvent être vendues plus cher que leur poids en or, selon leur rareté, leur état de conservation et leur « prime », c’est-à-dire l’écart existant entre le cours d’une pièce et son poids de métal jaune. Par exemple, si la prime du napoléon dépasse 2%, cela veut dire que des investisseurs sont prêts à surpayer cette pièce de 2% pour l’acquérir.

Et les bijoux ?

Une fois, la qualité de l’or définie, il faut déterminer le poids du lot. Pour le connaître, le mieux est de placer les bijoux dans une enveloppe et d’aller à la poste pour les peser sur une balance courrier. A titre d’exemple, une alliance de 5 g d’or à 18 carats pèse de l’ordre de 3,7 grammes. Si vous obtenez cette valeur, c’est que la balance est bien tarée.

Pour déterminer la valeur de votre bijou, il suffit de multiplier le poids du bijou par le prix de l’or. Son prix au gramme est accessible sur le site des marchands (CCO, CDT, etc.) et il est coté en continu sur les marchés internationaux. Reste ensuite à trouver la bonne filière de vente.

Les bijouteries sont un passage obligé si le bijou est ornementé de pierres précieuses, s’il est ancien ou d’un design original. C’est dans cette filière que vous trouverez théoriquement le meilleur prix. Si les bijoux n’ont pas de singularités, ils peuvent être cédés dans une officine ou chez un marchand d’or qui les enverra à la fonderie.

Dans quels points de vente ?

Tous ces points de vente ne se valent pas, car ils ne rachètent pas le gramme d’or au même prix, selon l’importance de leur marge. Les prix sont fixés librement. De façon générale, il est préférable de vendre de l’or à Paris plutôt qu’en province, car la concurrence y est forte, ce qui garantit des prix plus élevés. Mieux vaut aussi se tourner vers une boutique ayant pignon sur rue depuis plusieurs décennies.

Chez un marchand sérieux, le prix d’achat de l’or est clairement affiché et le règlement s’effectue par chèque ou par virement bancaire. Le paiement en espèces (article L. 112-6 du Code monétaire et financier) est interdit depuis 2011.

Les ventes sur Internet sont possibles et théoriquement le prix d’achat doit y être plus élevé, car les charges du marchand sont moins fortes. Là, aussi la prudence est de mise. Il faut éviter les sites domiciliés à l’étranger.

En pratique, le vendeur envoie généralement son or (à ses frais) dans une enveloppe sécurisée. Après réception, le marchand lui renvoie une proposition d’achat chiffré. Si le vendeur l’accepte, il recevra le produit de la vente après expiration du délai de rétractation (7 jours). S’il refuse, l’or lui sera retourné.

Le marchand doit être précis sur les conditions fiscales de la vente. En cas de vente de pièces ou de lingots, deux solutions sont possibles : une imposition à une taxe forfaitaire payée à la revente sur la valeur totale du bien (qu'il y ait eu une plus-value ou pas). Elle est passée à 11,5% (CRDS incluse) depuis le 1er janvier 2018.

L'autre régime de taxation est celui des plus-values. La taxe atteint 36,2%. Plus avantageuse que la taxe forfaitaire, cet impôt ne concerne que les détenteurs d'or capables de fournir un certificat justifiant du prix et de la date d'acquisition.

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