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L'équipe de communication de Nicolas Sarkozy vient de lancer une application mobile en vue de faire du porte-à-porte ciblé. Seulement, cette appli collecte des données sur vos réseaux sociaux afin d'en faire profiter le parti. Explications.

Cette année encore, les réseaux sociaux vont être utilisés massivement par les politiciens pour distiller leurs messages. Parmi les candidats à la primaire des Républicains, Nicolas Sarkozy est sans doute celui qui a le plus misé sur ces médias pour s'adresser directement aux Français.

De manière un peu trop intrusive, si l'on en croit RMC. La radio révèle en effet que l'équipe de communication de l'ancien président a lancé la semaine dernière l'application mobile Knockin ("frapper à la porte" en anglais, ndlr), qui permet de faire un porte-à-porte ultra ciblé sur les sympathisants de droite.

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Comme l'explique RMC, lorsqu'un sympathisant des Républicains - et plus particulièrement un sarkozyste - clique sur "j'aime" sur la page Facebook de Nicolas Sarkozy ou une de ses publications sur Twitter, "l'application considère que vous êtes un sympathisant de droite et va recouper toutes les données publiques (Facebook, Twitter, LinkedIn...) vous concernant afin de trouver votre adresse".

"Comment avez-vous eu mon adresse ?"

C'est ainsi qu'à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), le militant "républicain" Thibault a réussi à retrouver la trace d'une certaine Chancia dans un immeuble. Mais quand le militant vient frapper à sa porte, celle-ci est un peu surprise. "Comment avez-vous eu mon adresse ? Qu'avez-vous de plus comme information", interroge-t-elle.

Le créateur de l'application, Paul Hatte, réfute toute accusation de fichage. "L'objectif n'est ni de faire peur, ni d'inquiéter mais vraiment d'aller apporter le message qui intéresse la personne quand on la rencontre", justifie-t-il auprès de RMC.

Pourtant, cette méthode de démarchage inquiéterait les associations de protection des données personnelles à en croire la radio. "Le risque c'est d'être démarché alors qu'on ne l'a pas demandé. C'est un risque modéré mais qui est réel, avec un envahissement de notre vie privée", souligne Patrick Blum, l'un des vice-président de l'AFCDP (Association Française des correspondants à la protection des données à caractère personnel).

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