AFP
La garde des Sceaux n'a pas apprécié la manière dont le ministre de l'Economie l'a écartée du projet de loi sur les professions réglementées. Et elle le lui a fait savoir dans un tacle envoyé en plein Conseil des ministres.

Christiane Taubira l’a en travers de la gorge. Selon les informations du Canard Enchaîné, la garde des Sceaux serait furieuse que son collègue en charge de l’Economie ne l’ait pas inclue dans la préparation du projet de loi sur les professions réglementées. Ainsi, lors du dernier Conseil des ministres avant les vacances d’été, la ministre de Justice n’a pas hésité à interpeller Arnaud Montebourg à ce sujet et ce, même s’il n’était pas à l’ordre du jour.

A lire aussi :les conseils anti-blues de Christiane Taubira à Jean-Luc Mélenchon

"Je veux rester en responsabilité des professions juridiques""J’en profite, Monsieur le président, puisque j’ai la parole pour dire que je ne suis pas du tout satisfaite de la façon dont le ministre de l’Economie prépare sa loi sur les professions réglementées", a-t-elle commencé par déclarer, après sa première intervention, prévue cette fois-ci. "Je n’y suis pas du tout associée alors que les cas des avocats, des notaires, des huissiers relèvent de la tutelle de la ministre de la justice et pas de celui de l’Economie", a-t-elle ensuite lâché, visiblement énervée tandis qu’Arnaud Montebourg esquissait un "sourire figé", rapporte l’hebdomadaire satirique. "Je veux rester en responsabilité des professions juridiques. Je ne veux pas que ce soit le ministre de l’Economie qui se saisisse d’un dossier qui fait partie de mon domaine de compétence", a poursuivi Christiane Taubira, bien décidée à faire entendre sa voix.

Manuel Valls rappelle les règlesUne attitude qui n’a semble-t-il pas plus à Manuel Valls. Le chef du gouvernement a en effet rappelé à sa ministre que "toutes ces questions méritent des débats entre ministres", voire des "réunions interministérielles", mais qu’en aucun cas elles n’étaient à l’ordre du jour de ce Conseil. Aussi, le Premier ministre a conclu : "le débat n’est pas ouvert". Et alors que tous les membres du gouvernement sont en congés jusqu’au 18 août, cette discussion devrait se poursuivre à la rentrée.

A voir aussi :où les ministres vont-ils passer leurs vacances ?

Vidéo sur le même thème - Eté 2013 : les vacances de Hollande à la Lanterne