AFP
Selon "Le Canard Enchaîné", la garde des Sceaux aurait confié à Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti son malaise au gouvernement.

Après avoir dénoncé la "faute" de la gauche qui "a adopté les mots de la droite", dans une interview accordée à L'Obs et parue le 2 avril, Christiane Taubira se serait lamentée lors d'un déjeuner avec deux ex-ministres. Selon Le Canard Enchaîné, en compagnie d'Arnaud Montebourg et d'Aurélie Filippetti, la garde des Sceaux se serait davantage livrée que lors de sa précédente interview.

A lire aussi - "La gauche a adopté les mots de la droite" : quand Royal défend Taubira... à sa manière

"Les couleuvres" de Christiane Taubira

A table avec ses deux amis, la ministre de la Justice aurait affirmé travailler à contre cœur. "J'avale des couleuvres de plus en plus épaisses", aurait-elle expliqué. "La loi sur le renseignement (à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale le 13 avril prochain), qui permet une intrusion de la vie privée, est aux antipodes de mes idées", aurait-elle ajouté. Selon Le Canard Enchaîné, elle aurait ensuite déploré les reports de son projet de loi sur les mineurs et de son "grand projet justice du XXIème siècle".

A lire aussi -Christiane Taubira sur les attaques dont elle est victime : "Quand je pleure, je pleure dans ma chambre"

Valls à Taubira : "Il faudra que tu m'expliques"

"Il faudra que tu m'expliques en quoi le gauche a repris les mots de la droite", aurait lâché Manuel Valls à Christiane Taubira après la publication de son interview, jeudi dernier. Si cette dernière aurait simplement répondu "je t'expliquerai", elle avait, à en croire l'hebdomadaire, déjà tout déballé à Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg. "Je perds tous mes arbitrages parce que je ne suis pas sur la ligne de Valls. Je suis garde des Sceaux d'un gouvernement qui suit une ligne de sécurité publique contraire à ce que je pense et une ligne politique qui n'est pas la mienne", aurait-elle précisé. Finalement, Manuel Valls l'a son explication. Le Canard assure qu'elle ne serait jamais restée au gouvernement si elle avait été au courant de l'arrivée d'Emmanuel Macron lors du précédent remaniement. 

Vidéo sur le même thème - Christiane Taubira : "Quand je pleure, je pleure dans ma chambre"