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Christophe Castaner devenu ministre de l'Intérieur, la République en marche doit se trouver un nouveau leader. Il sera élu le 1er décembre prochain et certains sont déjà intéressés…
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Marlène Schiappa : presque favorite mais... 

Dès le 29 octobre ils pourront se porter officiellement candidat au poste de délégué général de La République en marche. Le départ de Christophe Castaner pour le ministère de l’Intérieur à l’occasion du remaniement de la semaine dernière a en effet libéré la tête du parti majoritaire. Le prochain leader sera élu le 1er décembre, et certains ne cachent pas leur intérêt, à l’instant de Marlène Schiappa. 

La secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes, dont les prérogatives ont récemment été élargies, a confié ce week-end au Journal du dimanche "refléch[ir] à présenter [sa] candidature". "J’associe, je consulte beaucoup, je reçois de nombreux messages d'encouragements ou de propositions de la part de marcheurs ou députés", détaille Marlene Schiappa, assurant vouloir être dans une démarche "collective".

Pour autant, il serait difficile pour le secrétaire d’Etat d’assurer ses fonctions élargies et le leadership de LREM alors que les élections européennes arrivent. "La demande de la base est très forte pour avoir un délégué général quasiment à plein temps. Et je pense que cette lame de fond sera trop puissante", confie un membre du parti à propos de la candidature de la secrétaire d’Etat dans l’Express

Proche du PS et issue de la société civile, elle a très rapidement soutenu Emmanuel Macron.

Joachim Son-Forget : le candidat officiellement déclaré

Le député de Français de l’étranger pour la 6e circonscription (Suisse et Lichtenstein), Joachim Son Forget , est le seul candidat officiellement déclaré au poste de délégué général. Il l’a fait sur son compte Twitter où il a fait part de son projet pour le parti présidentiel, dont notamment une coprésidence avec une personne issue de la société civile et spécialiste des questions environnementales.

Joachim Son-Forget est un ancien du Parti socialiste – il a été le secrétaire de la section genevoise –dont il s’est éloigné en 2014. Dernièrement, il a fait parler de lui pour avoir soutenu Marcel Campion alors qu’il venait de tenur des propos homophobes. Le roi des forains avant déclaré dans une vidéo publiée par le JDD : "D'habitude, je dis les "pédés", mais on m'a dit hier qu'il fallait plus que je dise ça. Donc je ne dis plus les pédés, je dis les homos. J'ai rien contre eux, sauf qu'ils sont un peu pervers". 

Dans une longue interview au Point, Joachim Son-Forgets’est justifié en disant vouloir démontrer "la folie des réseaux sociaux par l’absurde". Il estimait également que les propos de Marcel Campion avaient été "tronqués". Plusieurs élus ont porté plainte contre le forain. Quant au soutien du député, il a suscité des réactions houleuses même au sein de son parti. 

Stanislas Guerini : le marcheur qui discute

Stanislas Guerini "discute". Le député de Paris, âgé de 36 ans, fait partie des noms qui circulent activement pour reprendre la tête de La République en marche. Pour le moment, il refuse de confirmer et se contente d’évoquer des dicussions avec "ses collègyes, avec les adhérents".  

Si le profil du trentenaire paraît particulièrement approprié pour la tête de LREM c’est que Stanislas Guérini fait partie des premiers marcheurs, il a même été le secrétaire de l’association de financement du mouvement pendant la campagne. " Il incarne, avec Julien Denormandie, l'ADN du mouvement", confie un proche d’Emmanuel Macron aux Echos.

Porte-parole du parti et membre de la commission des Finances à l’Assemblée, Stanislas Guérini est passé par HEC et le privé. Il a d’ailleurs créé une entreprise avec Jean-Pascal Emelien, le père d’Ismaël Emelien.

Pierre Person : le plus jeune 

Pierre Person n’a pas 30 ans mais déjà beaucoup d’ambition. Conseiller politique d’Emmanuel Macron pendant la campagne et fondateur du groupe Jeunes avec Macron, il a vu le contenu de sa boîte mail en partie divulgué par les Macronleaks.

Ancien membre du Parti socialiste dont il suivait la branche plutôt Strauss-Khanienne, il a éliminé Cécile Duflot à la députation dans la 6 e circonscription de Paris. Il appartiendrait au premier cercle, c’est-à-dire les très proches d’Emmanuel Macron avec une petite dizaine d’autres. Un groupe parfois appelé la bande de Poitiers en référence à l’université de Poitiers, où ils sont nombreux à y avoir fait leurs études, dont Pierre Person.

Très actif au sein de La République en marche, Pierre Person pêche cependant par son âge selon les observateurs.

Sylvain Maillard : l'ancien droitier

Sylvain Maillard avance discrètement à en croire justement une indiscrétion du Parisien qui cite son entourage. Le député de Paris consulterait selon ses proches. "Il fait le tour des popotes", "Il veut réintroduire de la démocratie interne, alors que jusqu’à présent tout était nomination. Et réanimer le parti, soutenir le gouvernement en distribuant des tracts massivement tous les week-ends", racontent ceux qui le connaisse. Il aurait même consulté Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, et Christophe Castaner.

Chef d’entreprise, Sylvain Maillard a participé en 1995 à la campagne de Jacques Chirac et a été membre de l’UDF. Il apparaît par la suite sur la liste de Valérie Pécresse lors des régionales de 2015. Il devient finalement porte-parole d’En Marche pendant la campagne.

Le nom de Stéphane Travert, ancien ministre de l’Agriculture avait été évoqué également pour reprendre les rênes de LREM mais il semblerait qu’il soit appelé à d’autres fonctions et notamment entretenir un réseau de 4000 élus locaux qui ont soutenu Emmanuel Macron. Pour se présenter à la délégation, les candidats doivent recueillir 60 parrainages parmi les 800 membres du Conseil.