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Les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy à propos de son éventuel retour en politique n'ont pas manqué de faire réagir les leaders de l'UMP.  Tour d'horizon de ce qui s'est dit dans les couloirs du parti.
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Après des mois de silence savamment travaillés, Nicolas Sarkozy a finalement accepté de se confier à Valeurs Actuelles sur ses projets. Loin d’afficher clairement l’ambition de briguer un second mandat à la tête de la France, l’ancien chef de l’Etat a seulement expliqué qu’il pourrait envisager de faire son grand retour uniquement s’il s’y sent "obligé", faute de "solution de secours à droite ni à gauche". L’ex-président a par ailleurs insisté sur le fait qu’une telle décision ne résulterait aucunement d’une quelconque "envie" mais plutôt d’un "devoir".


Hortefeux parle d’ "alchimie"

Loin de démentir les propos de son ami depuis trente ans, Brice Hortefeux a aussitôt expliqué au micro de Radio classique Public Sénat que "pour lui, comme pour chacun, la politique est une question d’alchimie entre l’envie, le devoir, et les circonstances". Et comme pour justifier le manque d’envie affiché par Nicolas Sarkozy, l’ancien ministre a ajouté qu’aujourd’hui, "aucune des trois conditions" n’existe. Le vice-président de l’UMP a par ailleurs noté le fait que l’ancien président tient parole et ne se mêle pas de la vie politique quotidienne.


Guéant est "sûr qu’il reviendra"

Et alors que Nicolas Sarkozy a dénoncé les critiques dont il a fait l’objet et le traitement dont a été victime son épouse pendant son mandat présidentiel, Claude Guéant a, quant à lui, estimé au micro d’Europe 1 que "c’est dur d’être président, il a été attaqué comme personne".  Il a par ailleurs ajouté : "Si les Français le demandent, je suis sûr qu’il ne se dérobera pas, il dit ce qu’il pense. Il a une vie certainement plus agréable qu’avant mais il aime passionnément la France et si elle fait appel à lui, je suis sûr qu’il reviendra".

NKM n’est "surprise"

De son côté, Nathalie Kosciusko-Morizet a assuré qu’elle n’était pas étonnée par les propos de Nicolas Sarkozy. "Qu’il soit un homme de devoir n’est pas vraiment une surprise", a en effet déclaré celle qui brigue la mairie de Paris sur le plateau d’iTélé. "Je crois vraiment que Nicolas Sarkozy n'a pas envie de refaire de la politique", a de son côté commenté Jean-Pierre Raffarin. "Mais je crois que si le pays était dans une situation de désordre qu'on ne peut pas souhaiter, on peut avoir besoin de lui et de faire appel à lui", a précisé l’ancien Premier ministre avant de conclure : "Le fait qu'il puisse un jour revenir est tout à fait possible dans notre paysage politique (…) Mais je pense que ce serait une erreur pour notre famille politique que de vivre dans cette idée-là et animer ce débat pendant trois ans".

Fillon garde ses distances

Soucieux de ne pas trop en dire et de conserver la distance qu’il a récemment instaurée entre lui et Nicolas Sarkozy en vue de l’élection présidentielle de 2017, François Fillon a lâché sur le plateau de BFM TV : "Il y a une règle dans la démocratie, quand on perd les élections, on est tous sur la même ligne, c’est-à-dire avec l’obligation de repenser notre projet". L’ancien Premier ministre a toutefois réaffirmé "l’estime" et "l’amitié" qu’il a pour celui qui pourrait bien devenir son adversaire.

Juppé pèse ses mots

Conscient que ses précédentes déclarations à propos de l’envie de revenir qu’il disait "sentir" chez l’ancien président ont secoué le Tout-Paris politique, Alain Juppé a préféré se garder de tout commentaire. Interrogé au micro de RTL, le maire de Bordeaux a en effet clos le sujet abordé par les journalistes en indiquant que le retour de Nicolas Sarkozy "n’est pas à l’ordre du jour". Fort de ne pas commettre la même erreur qu’il y a trois semaines, il a poursuivi : "C’est à lui d’apprécier ce qu’il veut faire, on verra le moment venu. Notre priorité est de construire un projet politique qui parle aux Français".