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Réunie mercredi pour rendre hommage à l'action internationale de Nicolas Sarkozy, l'association des "Amis de Nicolas Sarkozy" a officiellement une vocation commémorative. Mais entre petites phrases sur son retour et levée de fond en sous-main, les "Amis de Nicolas Sarkozy"  sont-ils en train de préparer le retour de l'ancien président ?

© AFPC'était l'évènement de cette fin de mois de janvier à l'UMP, une grande messe commémorative ventant la grandeur et les mérites du chef disparu. Disparu ? Pas dans l'esprit de ses fidèles en tout cas, les "Amis de Nicolas Sarkozy", qui organisaient le 20 février un colloque sur la place de la France dans le monde. Officiellement, bien sûr, l’ancien président a pris de la hauteur, s'exprime pas ou peu dans la presse, et s'il ne s'est pas "retiré de la vie politique" comme le malheureux Jospin, il n'a plus d'ambitions politiques. Pourtant les langues se délient peu à peu du côté des inconditionnels de Nicolas Sarkozy, tel Alain Juppé qui dit "sentir" une "envie", et préparent le terrain pour un éventuel retour.

Si pour les nombreux ambitieux qui parsemaient la salle parisienne mercredi, de Jean-François Copé à François Fillon, la cérémonie ne devait être qu'un épilogue, pour Claude Guéant ou Nadine Morano il ne devait être qu'un prologue. Car certains suspectent l’association d'être une véritable machine de guerre préparant le retour du "sauveur" pour 2017. Et au-delà des petites phrases et des sous-entendus, c'est bien le système et le financement de l'association qui interpelle.

Un forfait "2017" proposé aux sympathisants
Premier indice, en plus de l'adhésion annuelle, un forfait "2017" est disponible pour 100 euros. Une date qui n'a rien d'anodin puisque ce n'est rien de moins que la prochaine échéance présidentielle. Des fonds qui iront directement alimenter "l'Association de financement des Amis de Nicolas Sarkozy", autrement dit le bras financier de l'association. Cette double casquette laisse la porte ouverte à une entrée dans le cadre défini par la législation sur le financement des partis politiques, qui permet à terme de présenter des candidats aux différentes échéances politiques.

Il est également possible de faire des dons allant jusqu'à 7500 euros en devenant "un membre bienfaiteur", qui permet de bénéficier d'un abattement fiscal à hauteur de 66%. "On reçoit [chaque semaine]des dons de membres bienfaiteurs qui vont au-delà de 1000 euros" confiait Nadine Morano à Europe 1. Autant d'indices troublants donc, qui laissent penser que le retour du grand manitou de la droite est une hypothèse qui en devient de moins en moins une.

Enhardi par des sondages très favorables dans son camp (75% des sympathisants UMP espèrent un retour de Nicolas Sarkozy selon BVA) et conforté par l'incapacité d'un leader UMP à émerger, l'ex-président sait qu'il peut compter sur une machine de guerre bien huilée. Le flou autour du nombre d'adhérents, "plusieurs milliers", laisse ses éventuels rivaux ignorer la puissance de ses moyens d'action à l'heure où les finances de l'UMP sont exsangues. Napoléon  disait " Je sais quand il le faut, quitter la peau du lion pour prendre celle du renard". Nicolas Sarkozy aussi.