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Le 10 juillet, nous apprenions qu'une enquête interne à l'UMP allait être lancée pour identifier "la taupe" qui fait sortir les différents scandales dans la presse alimentant ainsi des interminables règlements de comptes. Mais au final, à qui profite le crime ?
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Hélicoptères de François Fillon, factures de Rachida Dati, salaire de Geoffroy Didier... Comment, et surtout pourquoi, la presse est-elle autant livrée en "boules puantes"? Si Xavier Bertrand y perçoit l’œuvre d’une "taupe" qu’il faut mettre "hors d’état de nuire", Alain Juppé condamne ces "pratiques détestables" qui "affaiblit la cause collective". C’est donc pour débusquer les traîtres qu’une chasse aux sorcières a été entreprise à l’initiative de Luc Chatel, comme nous l’apprenait jeudi dernier Valeurs Actuelles. Méfiant, ce dernier a d’ailleurs pris soin d’écarter les collaborateurs des représentants du triumvirat le 7 juillet, dans le cadre de l’audit sur les comptes de l’UMP, selon Le Lab. Ambiance. Alors, à qui profite cette agitation médiatique ? Éléments de réponse.

Fillon, coupable idéal

Pour Rachida Dati, cela ne fait aucun doute. C’est François Fillon qui se cache derrière ce qu’elle qualifie de "méthodes de voyous". "Je sais que je suscite de la haine chez François Fillon" avait-elle déclaré sur Twitter au lendemain des révélations faites parLe Canard Enchaîné la concernant. Du côté des copéistes, on y voit également la marque de l’ancien Premier ministre. "Il a signé son crime" confie un cadre proche de Jean-François Copé à nos confrères du Point qui explique que le député de la Sarthe a "intérêt à tout faire péter". Le mobile ? Empêcher le retour de Sarkozy maintenant que Copé est, pour le moment, à terre en semant un désordre tel à l’UMP qu’il sera de plus en plus délicat pour l’ancien président de retrouver son fauteuil dans des conditions confortables. Ajoutez à cela l’amertume de la douloureuse élection à la tête du parti en 2012 et la notoriété de ses ambitions présidentielles, et vous tirez le portrait-robot du coupable idéal. Problème. Et si c'était un peu trop facile ? Rendez-vous après les conclusions de l'enquête interne. 

Juppé au-dessus de la mêlée

Arbitrer, rassembler, rassurer… Voici les termes qui motivent actuellement l’action d’Alain Juppé qui pourrait tirer profit de ce désordre en apparaissent comme cet homme providentiel qui viendra sauver ce parti en déroute. C’est en tout cas ce que l’on espère dans son entourage. "Si jamais il y a une investigation interne pour vérifier l'origine des fuites, Alain Juppé n'y verra sans doute que des avantages" confie un proche du maire de Bordeaux. Et pour cause, le "sexa en forme" comme il se définit aura beau jeu de faire fructifier la "virginité" que lui confèrera l’enquête interne. Lavé de toutes suspicions, il sera le moins sulfureux pour prétendre rassembler le parti sur des bases saines. Même si ce dernier prétend condamner ces pratiques "détestables" on peut se demander si, au final, tout se micmac ne joue pas en sa faveur… Problème. Il y a un autre candidat au poste de rassembleur.   

Quid de Nicolas Sarkozy ?

Si certains admettent qu’Alain Juppé peut profiter de cette division pour, à terme, mieux régner, d’autres considèrent que toutes ces boules puantes envoyées par clans opposés fait le jeu de l’ancien chef de l’État. "À l'arrivée, c'est Sarkozy qui récupère la mise puisqu'il peut se poser en rassembleur. Il est au cap Nègre, il peaufine son calendrier de retour" prédit un ancien ministre à l’AFP qui voit dans ces luttes intestines une opportunité à saisir pour Nicolas Sarkozy. Au final, le climat est si délétère et l’avenir tellement incertain que Nicolas Sarkozy pourrait tirer les marrons chauds en se présentant comme l’unique recours à la survie du parti d’opposition. En revanche, l’ancien président n’est pas à l’abri d’un coup bas adressé par ceux qui, à l’UMP, s’opposent à son retour. Problème. Malheureusement pour lui, la liste est longue…

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