C'est grâce à un suicide, et en s'aidant de séduction, que cet homme a pu s'en prendre à cette retraitée. Victime d'abus de faiblesse depuis 7 ans, elle a vécu un véritable enfer... Dont elle n'est toujours pas sorti.
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C'est une descente aux enfers qui s'éternise pour cette retraitée châtelleraudaise. Victime d’escroquerie, elle est dans l’attente d’un remboursement de 111.000 euros depuis sept ans rapporte La Nouvelle République.

A 64 ans, Catherine touche un peu moins de 1 000 euros de retraite par mois.

"Je suis locataire et surendettée. Ma santé est très fragile, je sors d’une nouvelle opération et d’un nouveau un séjour à l’hôpital", confie-t-elle, désœuvrée.

La terrible histoire de cette retraitée escroquée : un mari accro aux jeux de casino

Tout commence au milieu des années 2000. Catherine est mariée avec le chef d’une entreprise de BTP qui fonctionne bien. "Nous avions une dizaine de salariés, j’accompagnais souvent mon mari au restaurant pour des dîners d’affaires", décrit-elle.

Mais son compagnon, âgé d’une quarantaine d’années, fréquente régulièrement les casinos. Ses jeux préférés : les machines à sous et la roulette. Il rencontre durant ces sorties, un patron du bâtiment, domicilié à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher). 

La terrible histoire de cette retraitée escroquée : le début de la descente aux enfers

Le 1 er juillet 2007, c’est la dégringolade. Le mari de Catherine se suicide.

"Il avait perdu une grosse somme et ne l’a pas supporté ", confie-t-elle au journal.

Quelques années auparavant, le couple avait déjà dû faire face au décès de l’un de leurs fils.

Mal intentionné, le compère de jeu de son mari saute alors sur l’occasion. Face à la femme de son ami, effondrée, il décide de s'en prendre à elle. Il commence par la réconforter, lui rendre service, puis la séduit.

"Je savais qu’il avait une compagne à Romorantin, mais c’est un bel homme, toujours élégant, et j’étais très affaiblie psychologiquement. Je suis handicapée à 80 % depuis 2003, j’avais besoin qu’on m’aide", révèle cette femme déboussolée. 

La terrible histoire de cette retraitée escroquée : un casier judiciaire déjà bien rempli

L’homme commence d'abord par lui demander des petites sommes, puis la persuade de lui prêter la somme de 40 000 euros. Elle fini même par vendre sa voiture ainsi que sa maison. "J’ai fini par me confier à mes enfants qui m’ont poussée à déposer plainte", raconte la victime.  

Ce n’est qu’en 2009 que cet escroc va être placé en garde à vue. En 2011, il répond d’abus de faiblesse, devant le tribunal correctionnel de Blois. Au cours du procès, la justice découvre que cet invétéré des jeux a déjà plusieurs condamnations à son actif pour escroquerie.

Il écope de deux ans de prison, dont un an ferme et doit rembourser la somme de 111 000 euros, total du préjudice subi par Catherine. En désaccord avec la sanction, il fait appel. Mais le tribunal d’Orléans confirme la peine.

La terrible histoire de cette retraitée escroquée : un remboursement qui se fait attendre

Incarcéré, puis suivi par le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip), l'homme va chercher tous les stratagèmes pour ne pas avoir à rembourser sa victime.

"Son conseiller avait un mal fou à lui faire verser 50 € par mois. Il prétextait des problèmes de santé pour ne pas travailler, ce qui ne l’empêchait pas de continuer à fréquenter les cercles de jeu", raconte Catherine à La Nouvelle République.

Sur les conseils du Spip, la veuve prévient alors la justice. Selon la victime, l’arnaqueur serait en mesure de rembourser la somme demandée. Il posséderait en effet des biens en Turquie, son pays natal. Mais en vain. "Il se sent inattaquable. J’ai écrit au consulat de Turquie qui ne me répond pas. J’ai également envoyé le dossier à la présidence de la République turque, sans résultat.", ajoute désemparée Catherine. L’escroc a refusé tous les courriers recommandés envoyés par le huissier.

La veuve, à bout, décide de saisir le fonds de garantie des victimes. Malheureusement, le délai est dépassé. En effet, cette demande doit être faite, au plus tard, dans un délai d’un an à compter de la date à laquelle la décision de justice est devenue définitive.

Depuis 2012, l’homme qui lui a pris tout ce qu’elle possédait, lui a à peine remboursé la somme de 350 euros.