L'OMS aurait caché des informations sur le Covid : le rapport qui change toutIstock
Un document essentiel concernant l'épidémie de coronavirus CoVid-19 et sa propagation en Italie aurait été caché par l'OMS. L'organisme est désormais accusé d'avoir "conspiré" avec le ministère de la Santé de la Botte…
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Au total, près de 10 000 décès pourraient être imputables à "l'absence de protocole". C'est en tout cas ce qu'affirmait  Pier Paolo Lunelli, ancien général de l'armée italienne aujourd'hui à la retraite, quand il s'est penché sur la gestion de la crise sanitaire en Italie, rapporte Libération. De toute évidence, juge-t-il, son pays n'était pas prêt à faire face au coronavirus CoVid-19, au moins à l'aube de la première vague. Et il n'est pas le seul à le penser : un rapport originellement publié sur le site de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) allait également dans ce sens.

Problème ? Il n'est plus possible de consulter ce document. Il a été retiré du site de l'organisme, ce que dénoncent notamment The Guardian et Financial Times, deux quotidiens britanniques parmi les plus prestigieux.

Le rapport, réalisé par le scientifique de l'OMS Francesco Zambon, avait reçu l'appui de dix autres figures du monde universitaire et sanitaire européen. Il a été publié le 13 mai 2020 avant d'être subitement retiré, le lendemain. Libération parle d'un texte "accablant", qui fait l'analyse de la gestion épidémique de l'Italie, dorénavant le pays le plus durement touché par la pandémie sur le Vieux Continent. Ce document, semble-t-il, visait à alerter les autres nations - dont la France, par exemple - sur les politiques à ne pas mener et les réponses à engager pour faire face à la maladie.

Coronavirus : que stipulait le rapport de Francesco Zambon ?

Parmi les différents éléments du texte, l'un d'entre eux a particulièrement attiré l'attention de la presse étrangère : le texte, intitulé "Un challenge sans précédent : la première réponse italienne au Covid-19", illustre en effet le manque de préparation de la Botte pour faire face à une menace telle que la pandémie. Le plan italien, prévu pour de telles situations, n'avait pas été mis à jour depuis… 2006.

CoVid : pourquoi le rapport de Francesco Zambon a-t-il été retiré du site de l'OMS ?

Faute de consignes claires, la réponse du personnel hospitalier italien a donc été "improvisée, chaotique et créative", poursuit le scientifique, qui estime lui aussi que ce manque de préparation a engendré, c'est mécanique, un nombre certain de décès.

Dès lors, pourquoi dépublier un tel document, susceptible de sauver des vies dans tous les pays qui n'étaient pas encore touchés ? D'après Libération, c'est à la demande de Ranieri Guerra, le directeur adjoint de l'OMS pour les initiatives stratégiques qu'il a été retiré. L'homme fut aussi le directeur général de la santé préventive au ministère italien de la Santé entre 2014 et 2017. Il siège également au groupe des scientifiques chargés de travailler sur le CoVid-19 pour le gouvernement de La Botte.

Cela signifie qu'il était "responsable de la mise à jour du plan de crise en cas de pandémie", assène la presse étrangère. Une façon de couvrir ses propres arrières… Et il n'est pas le seul ! "Si les procureurs de Bergame constatent que l'Italie n'a pas mis à jour son plan de lutte contre la pandémie, tous les ministres de la Santé et Premiers ministres depuis 2013 risquent d'être jugés", écrit The Guardian.

OMS & CoVid, le rapport qui change tout : l'OMS invoque des "incohérences"

Attaqué et accusé de conspirationnisme, l'OMS a tout de même avancé une défense. L'organisme évoque, dans un communiqué publié au début du mois de décembre 2020, des "inexactitudes" ainsi que des "incohérences" qui justifient la suppression du document relatif au CoVid-19.

Une version que dément Francesco Zambon : "Jamais en neuf mois on ne m'a dit que ce rapport contenait des inexactitudes et des incohérences", déclare-t-il dans les colonnes du Financial Times. Et lui de rappeler que son rapport avait subi toutes les vérifications nécessaires pour prétendre être publiées sur le site de l'organisme, qui requiert plusieurs approbations même pour les petits articles.