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Suite au retour des journalistes otages en Syrie, la présence de ressortissants français dans les rangs jihadistes ne fait plus de doute et invite les autorités à réagir.

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Depuis plusieurs mois, l’inquiétude monte à l’égard de jeunes adultes qui tentent de rejoindre la Syrie pour y mener la guerre sainte. Selon Le Figaro, le ministère de l’Intérieur s’apprête donc à annoncer une série de mesures pour dissuader les candidats au jihad. Une vingtaine de dispositions seront présentées par Bernard Cazeneuve ce mercredi en Conseil de ministres.

Ce plan fait suite aux travaux initiés par son prédécesseur Manuel Valls en ce sens. La priorité est donnée à la prévention afin de contrer l’embrigadement dont certains jeunes sont la cible. Voici quelques mesures phares de ce dispositif.

Le rétablissement de l’autorisation de sortie du territoire

Ce plan "antijihad", prend d’abord comme mesure immédiate le rétablissement de l’autorisation de sortie du territoire. Mesure symbole, il s’agit de rétablir cette autorisation administrative concernant les mineurs qui avait été supprimée en janvier 2013. Pour qu’un mineur quitte le territoire national, il faudra désormais que les parents retirent le document en mairie comme cela se faisait auparavant.

Une prise en charge des jeunes suite au signalement des parents

Le dispositif comprend une structure d’accueil à la demande des parents qui décèlent chez leur enfant un intérêt croissant pour les sites faisant l’apologie du jihad ou du terrorisme. Ce centre, à l’image de ce qui se fait en Autriche et qui a suscité l’intérêt du ministre de l’Intérieur, fonctionnera comme un "guichet" pour les familles qui s’y rendent. Psychologues, chercheurs et autres acteurs sociaux seront là pour établir un diagnostic et tenter de ramener le jeune à la raison. Le but recherché par le plan est la "resocialisation" du candidat en question.

Le fichage en cas de "forte intuition"

Si un individu présente des velléités jihadistes, en plus de la surveillance dont il fera l’objet, sera inscrit sur le FPR (fichiers des personnes recherchées) ainsi que sur le SIS (système d’information Shengen) qui centralise tous les signalements européens et qui alerte les autorités en cas de "fléchage" dans un aéroport. Comme l'indique le journaliste du Figaro, cette mesure restera inefficace dans le cas du jihad en Syrie auquel les candidats s'y rendent en bus via l'Europe (donc sans la nécessité des "visas").

Guerre contre le cyberdjihadisme

Face à la propagande islamiste déversée sur Internet, le ministre de l’Intérieur entend intensifier la lutte contre le "cyberdjihadisme" ou autres sites extrémistes. En parallèle de cette lutte, Cazeneuve souhaite intensifier la sensibilisation grâce notamment au relais que peut offrir l’Éducation Nationale pour le lancement de campagnes nationales.