AFP
Alors que les autorités ont récemment arrêté un islamiste soupçonné d'avoir fomenté des attentats visant Paris, la question se pose de savoir si le plan de protection des citoyens français était à son niveau maximum d'alerte ou pas

"Notre pays, comme d’autres ces dernières semaines, fait face à une menace terroriste sans équivalent dans le passé par sa nature et son ampleur." Tels sont les mots du Premier ministre, Manuel Valls, qui s’exprimait depuis le perron de l’Elysée, ce mercredi midi, suite à l’arrestation d’un suspect qui projetait de commettre un attentat contre des églises à Villejuif (Val-de-Marne).

"Il s’agit de regarder cette menace avec lucidité et de nous mobiliser avec une très grande détermination. Nous le sommes depuis 2012 avec des textes de loi qui ont été adoptés. Et nous le sommes bien sûr davantage depuis les attentats que nous avons connus au mois de janvier. Et cette mobilisation, elle est permanente.", a-t-il expliqué, en compagnie de son successeur au ministère de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.

A lire aussi - Attentat déjoué à Paris : arrestation d'un islamiste

Paris et les Alpes-Maritimes en "alerte attentat"

Au moment de l’arrestation de cet islamiste terroriste, le plan Vigipirate était en effet à son maximum en Ile-de-France (comme dans les Alpes-Maritimes), soit au niveau "alerte attentat". Un niveau qui se situe un cran au-dessus du niveau "alerte vigilance" qui est en vigueur dans le reste de la France. Le niveau "alerte attentat", instauré depuis les attentats meurtriers de janvier et, d’habitude, d’une durée très limitée, avait été reconduit en mars dernier jusqu’au 10 avril. Mais Matignon avait alors déclaré que le dispositif et la présence de militaires allaient être "prolongés aussi longtemps que nécessaire".

Les CRS épuisés et en colère 

Une présence des forces de l’ordre jour et nuit qui n’est pas sans conséquences sur leur état physique. Ainsi, au début du mois, apprenait-on que plusieurs Compagnies républicaines de sécurité (CRS) étaient touchées par de nombreuses défections dans leurs rangs suite à une multiplication d’arrêts maladie. Auprès de l'AFP, Nicolas Comte, responsable d'Unité police SGP-FO, expliquait alors le "ras-le-bol" des CRS : "On a tapé sur les repos et la formation, les CRS n'en peuvent plus."

A lire aussiPlan Vigipirate : à bout de nerfs, les CRS se mettent en arrêt maladie

Mardi encore, le syndicat Unsa-Police était en colère suite à la proposition du ministère de l’Intérieur d’augmenter leur prime de déplacement de seulement 2 euros, passant de 30 à 32 euros. Cette indemnité journalière d'absence temporaire (IJAT) est donnée aux CRS en plus de leur solde dès qu’ils partent en déplacement plus de douze heures et n’avait pas été revue depuis 10 ans.

"C’est inadmissible et irrespectueux d’oser nous proposer deux euros", s’agaçait auprès de 20 Minutes Philippe Capon, le secrétaire général d'Unsa-Police. Celui-ci précisait d’ailleurs que le plan Vigipirate était devenu un enjeu politique : "Après avoir rehaussé le niveau de sécurité du plan Vigipirate, personne ne veut prendre la responsabilité de le redescendre", faisait-il savoir. Avec cet attentat déjoué ce dimanche et révélé ce mercredi, le niveau "alerte attentat" dans la capitale n’est donc pas prêt de baisser en intensité.

Vidéo sur le même thème : Projet d'attentat "imminent" déjoué : des complices parmi l'entourage du suspect ?