Procès Balkany : c’est désormais Isabelle qui mène la danse AFP
Isabelle Balkany s'est présentée devant les juges sans son mari. Il lui revient désormais de parler pour deux, comme l'avait fait Patrick Balkany en première instance.

Ils font de nouveau face à la justice. Patrick et Isabelle Balkany sont jugés par la cour d’appel de Paris pour fraude fiscale, mais la maire par intérim de Levallois-Perret s’est présentée seule devant les magistrats lundi 16 décembre. Les rôles se sont inversés entre les époux : en première instance, c’est lui qui parlait en leurs deux noms, Isabelle Balkany étant trop affaiblie après une tentative de suicide. Désormais, c’est elle qui mène la danse au tribunal alors que Patrick Balkany est toujours hospitalisé. Incarcéré à la prison de la Santé depuis le 13 septembre, l’édile a été admis en urgence à l’hôpital après une occlusion intestinale, pour laquelle il a passé des examens.

"Je n'ai jamais rempli une déclaration d'impôts"

C’est donc désormais à Isabelle Balkany de justifier le train de vie du couple et ses oublis dans sa déclaration d’impôt. Comme son mari avant elle, Isabelle Balkany n’hésite pas à sortir du cadre stricte de la question réponse pour justifier ses propos. Comme lui, elle ne se prive pas de quelques blagues, joue l’innocence ou simplement l’incompétence sur certaines questions, rapporte franceinfo. "J’ai 72 ans et je n’ai jamais rempli une déclaration d’impôts", explique-t-elle, précisant : "J’étais soit dans des entreprises où on le faisait pour moi, à la mairie cette dame le faisait pour moi et au conseil général il y avait le prélèvement à la source".

Comme son mari, Isabelle Balkany assure le show à la barre. Elle n’hésite pas à faire des clins d’œil à l’actualité lorsqu’on lui demande pourquoi ils n’ont pas payé l’ISF, "ce merveilleux impôt tellement formidable qu’il a été supprimé", comme elle le qualifie. "Ça ne faisait pas partie, si j’ose dire, de nos préoccupations", ajoute-t-elle, s’amusant : "Il y en a qui font ça très bien, d’autres qui oublient. Regardez Delevoye". Elle fait ainsi référence à la démission du haut-commissaire aux retraites, qui a quitté le gouvernement après avoir oublié de déclarer plusieurs activités à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.

Une villa sans vue sur la mer ?

Comme Patrick Balkany avant elle, Isabelle Balkany fait preuve d’un certain aplomb devant la cour d’appel, notamment concernant la villa Pamplemousse de Marrakech, dont elle a reconnu tardivement être la propriétaire. "Quand le fisc a voulu l’évaluer, il a commencé par comparer avec la maison qu’a construite un président de la République actuel, la République des États-Unis, sur cette île, jolie il faut le dire", explique la maire adjointe, en référence à Donald Trump. Mais, pour elle, il s’agit d’une "simple villa en haut d’une colline", qui n’a pas vu sur la mer. La villa est estimée à 4,5 millions d'euros par l'administration fiscal, 2 millions pour les époux Balkany. La stratégie d'Isabelle Balkany permettra-t-elle au couple de gagner son procès en appel ? Réponse dans quelques semaines.