Il faut éradiquer les chats pour le bien de l’humanitéabacapress
Stériliser tous les chats de Nouvelle-Zélande, c'est la proposition iconoclaste de l'économiste Gareth Morgan pour protéger la faune de son pays. Dangereusement farfelu ? Pas d'après certaines statistiques.

Tout avait pourtant commencé par une preuve de bonne foi. On le sait peu mais le chat fait partie de ces quelques espèces à s’être auto-domestiquée. A l’aube de la civilisation, il fait figure de compagnon idéal, semant la terreur parmi les rongeurs, ces parasites vecteurs de maladie et nuisibles pour les récoltes. Les Egyptiens ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, eux qui vouaient un véritable culte à la déesse chat Bastet, symbole protecteur par excellence.

Oui mais voilà, avec l’agriculture moderne les hommes se passent très bien de ces petites boules de poils pour protéger leurs greniers, les reléguant au rôle d’animaux d’intérieur. Pire, selon plusieurs études, ils seraient devenus de véritables fléaux pour leur écosystème, d’où la proposition de l’économiste néo-zélandais Gareth Morgan de les éliminer de l’archipel.

Elucubration d’un fou furieux ? Peut-être pas tant que cela si l’on observe de plus près certains indicateurs. Dans l’état du Wisconsin les chats seraient responsables de la mort de millions d’animaux par an, et dans la région de Washington une étude avait déjà démontré leur implication dans la disparition systématique de tous les oiseaux une fois sortis de leur nid.

La prédation des chats dépasse l’anecdote pour devenir un véritable problème quand elle s’exerce dans les milieux insulaires. Dans la plupart des îles du Pacifique, de très nombreuses espèces d’oiseaux qui n’ont jamais eu à faire au félin ne peuvent se défendre. En Nouvelle-Zélande, Gareth Morgan pointe des chiffres alarmants : 40% des oiseaux terrestres ont disparu de l’île, 37% des espèces restantes sont menacées. Le chat serait donc un fléau pour les kiwis, symbole du pays. Que les amoureux de nos minets se rassurent toutefois, derrière cette proposition choc, c’est avant tout un appel à une meilleure maitrise de nos animaux domestiques, et de leurs impacts sur l’environnement, qui est lancé.