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A défaut d'augmenter vos impôts, il se pourrait que le chef de l'Etat choisisse d'autres options… Qui pourraient clairement affecter votre budget
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Emmanuel Macron : pas de nouvel impôt sur le quinquennat

Emmanuel Macron l’a dit, promis, assuré : il n’y aura pas, au cours de son quinquennat, de création d’impôt. Il a aussi été clair sur la pression fiscale que subissent actuellement les ménages. En aucun cas elle ne doit augmenter. Toutefois, même après avoir répété son engagement face à Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, la promesse du chef de l’Etat continue de faire des sceptiques. C’est notamment le cas de l’économiste Frédéric Farah, qui avait expliqué à Planet que, pour des raisons macroéconomiques, la hausse des impôts était mécanique et inévitable.

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Pourtant, il existe potentiellement d’autres manières de faire pour Emmanuel Macron. Ce mercredi 25 avril sur France Info le ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a insisté : il souhaite supprimer pour 200 millions d’euros de taxes complexes, chaque année. Après avoir été questionné sur le financement de ces baisses d’impôts potentielles annoncées, le ministre a avancé l’une des solutions. "Il y a des problèmes. La transformation c’est de prendre ce qui ne marchait pas avant, d’en extraire l’argent et de l’utiliser pour tenter des choses nouvelles", a-t-il estimé au micro de Jean-Michel Apathie et Bruce Toussaint. Fondamentalement, il appelle à la baisse des dépenses publiques pour financer d’autres aspects de la politique du président de la République.

Emmanuel Macron : 4 pistes pour compenser l'absence de hausse d'impôts

"En partant du postulat qu’Emmanuel Macron n’augmentera pas les impôts, ce qui est déjà erroné en vérité, on peut effectivement réfléchir aux autres moyens dont il dispose pour financer son action politique", commence Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’Epargne. "Tout d’abord, la première mesure que devra prendre le chef de l’Etat pour ne pas rompre son engagement, c’est ne pas redistribuer les maigres fruits de la croissance de cette année. Il faut d’abord assainir les ressources", analyse l’économiste, qui souligne aussi la volonté du président de la République de faire de la France un "modèle économique en Europe".

"Du reste, les autres réserves sont beaucoup plus difficiles à activer", concède le directeur du Cercle de l’Epargne. "Mais elle existe : au moins quatre pistes se dessinent devant l’exécutif à ce niveau. Dont celle avancée par Gérald Darmanin", explique-t-il. "Emmanuel Macron s’était engagé à réduire de 120 000 le nombre total de fonctionnaires d’ici à la fin de son quinquennat. Cela permettrait indéniablement de réaliser des économies. Toutefois, il n’a pas encore commencé", détaille Philippe Crevel. "La baisse des dépenses publiques offre potentiellement de grosses marges. Cependant, c’est un sujet politique hautement sensible, sur lequel l’exécutif pourrait rencontrer de grosses résistances."

Autre possibilité : la privatisation de certaines entreprises publiques. "Emmanuel Macron n’exclut pas de revendre l’aéroport de Paris ou la Française des Jeux. Ces ventes pourraient rapporter un peu d’argent à l’Etat". Enfin, il est possible que le locataire de l’Elysée décide de faire peser la charge sur les collectivités locales… Au risque, bien entendu d’assister à des hausses d’impôts ciblées géographiquement. "C’est déjà le cas, en vérité", précise Philippe Crevel, pour qui il existe d’autres "petites" pistes, moins rentables. Il faudrait, selon lui, retravailler l’organisation administrative de l’Etat pour minimiser les doublons avec certaines agences mais aussi avec les collectivités locales. "Il faut mener un travail de rationalisation à certains niveaux de l’Etat", estime-t-il. Et quand bien même Gérald Darmanin dit ne pas vouloir en entendre parler, il n’est pas impossible que des hausses de tarifs et certaines taxes (tabac, gazole par exemple) pourraient participer à financer l’action d’Emmanuel Macron. "En bref, les réserves existent, mais elles sont difficiles à activer. Ce n’est pas pour rien si les gouvernements successifs préfèrent passer par l’impôt plutôt que par la réduction des dépenses", conclut l’économiste.