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Avec la mise en place du prélèvement à la source dès janvier prochain, votre employeur aura accès à certaines informations que vous préfèreriez peut-être lui cacher. Voici comment éviter qu'il ne tombe dessus. 
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Prélèvement à la source : votre employeur collecte vos données

Le site Dossier Familial s'est attelé à mettre en exergue, d’une part, les informations auxquelles votre patron aura accès dès le 1er janvier 2019 ; à expliquer, d’autre part, la marche à suivre pour éviter justement que votre employeur ne dispose d’un peu trop d’éléments vous concernant. Si vous souhaitez rester discret sur votre situation financière, quelques points doivent être pris en considération. Et ce n’est pas Isabelle Arpaïa, avocate au barreau de Paris, interrogée par Dossier Familial qui dira le contraire.

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De fait, l’experte tient à le rappeler : dès janvier 2019, les employeurs deviendront collecteurs et appliqueront, de ce fait, dans la majorité des cas, un taux d’imposition personnalisé sur les salaires versés à leurs collaborateurs. Un taux qui correspond au taux appliqué dans votre foyer fiscal.

Le fait est que, en tant que salarié, vous avez également la possibilité d’opter pour une autre solution si vous souhaitez rester discret concernant votre situation financière. Dans ce cas, votre patron ne sera alors tenu informé par l’administration fiscale que de votre taux d’imposition et puis c’est tout. C’est ce que l’on appelle : le taux neutre.

Prélèvement à la source : cette technique à double tranchant pour masquer certains revenus

Dans le cas où vous souhaiteriez cacher à votre employeur des revenus non salariaux (à commencer, par exemple, par des revenus fonciers issus de locations immobilières), mieux vaut donc, vous l’aurez compris, jouer la carte du taux neutre. Ce dernier est fixé en fonction de votre précédente imposition et se fonde sur un barème progressif. Seulement voilà, ce taux neutre ne prend pas, par exemple, en compte les part du quotient familial et si vous disposez d’un écart de salaire important avec votre conjoint, il peut se révéler financièrement défavorable. Bien sûr, l’administration fiscale est tenue de vous rembourser en cas de trop perçu, mais il peut se passer plusieurs mois. Si bien qu’une avance de trésorerie de votre part peut se révéler nécessaire.

A l’inverse, dans le cas où il manquerait des versements, vous seriez alors contraint de payer, chaque mois, un complément d’impôt. Résultat : si ce fameux taux neutre revêt l’avantage de masquer certains gains financiers à votre employeur, il peut être à l’origine de quelques tracas de trésorerie au sein de votre foyer.

Prélèvement à la source : le taux individualisé pour plus de sérénité ?

Pour les personnes en couple, mariées ou pacsées, une ultime option peut être envisagée. Une formule qui se révèle particulièrement intéressante d’un point de vue financier, surtout pour les couples dont les revenus se veulent très différents. En effet, ce taux individualisé prend la forme d’un taux spécifique appliqué à chaque membre du couple. Il est fixé uniquement en fonction des revenus que perçoit chaque conjoint. Les revenus communs restant, eux, soumis au taux de prélèvement du foyer, souligne Dossier Familial. Ce taux individualisé prend ainsi en compte, par moitié, les charges de famille (le quotient familial). Quant au montant cumulé de votre imposition, il s’avère semblable en tous points au montant de votre taux personnalisé.

Dans l’absolu, sachez que vous avez jusqu’au 15 septembre pour faire votre choix entre ces trois options d’imposition. Pour ce faire, il vous suffit de vous rendre sur le site Impots.gouv.fr si vous avez effectué votre déclaration en ligne. A noter, enfin, qu’un changement de formule peut être effectué quand vous le souhaitez. Lequel changement sera, ensuite, appliqué durant le troisième mois suivant votre requête. Mais il s’agit là d’une modification dont aura forcément vent votre employeur.

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