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Selon l'ADEME, 66% des Français se déclarent gênés du bruit à leur domicile. Explications sur ce qu'il est possible de faire pour isoler son logement de la pollution sonore. 
Sommaire

1 - Avant d'entamer les travaux

Avant de vous lancer dans les travaux : il vous faudra identifier la nature du bruit et sa provenance. N'hésitez pas à faire venir un acousticien qui établira un diagnostic complet de votre logement au niveau sonore et proposera des solutions adaptées pour un résultat optimal.

Des aides : à l'exception des habitations situées près des aéroports, axes routiers ou ferroviaires, seules quelques subventions dont celles de l'Anah* (sous certaines conditions) sont attribuées pour des travaux d'isolation acoustique. Tournez-vous également vers les matériaux d'isolation thermique qui présentent souvent des vertus acoustiques, et qui disposent d'aides de l'Etat plus importantes.

Un conseil : le CIDB** propose plusieurs fois par mois des permanences au cours desquelles des acousticiens apportent gratuitement aux particuliers (adhérents) des conseils personnalisés.

Sachez-le : ce n'est que depuis 1996 que les constructeurs sont obligés de se soumettre à des règles acoustiques sévères, qui imposent une isolation minimale contre les bruits extérieurs pour ne pas dépasser les 30dB à l'intérieur d'un appartement***.

* Agence nationale de l'habitat - www.anah.fr ** Centre d'Information et de Documentation sur le Bruit. Renseignements sur www.bruit.fr.*** pour l'ensemble des bâtiments construits avant 1970, aucune réglementation acoustique n'existait. Entre 1970 et 1995, les logements neufs étaient soumis à certaines valeurs maximales de bruits de chocs ou d'équipements.

2 - Isoler son logement des bruits extérieurs

Le point faible de l'isolation acoustique d'un logement vis-à-vis des bruits extérieurs est ses ouvertures.

Le mieux : utilisez des matériaux comme du double-vitrage à isolation thermique renforcée ou asymétrique* pour les fenêtres, et des joints d'étanchéité en résine durcissable ou à lèvre métallique** à poser sur les menuiseries en bon état.

Pensez aussi à l'isolation des coffres de volets roulants, des VMC et autres ventilations, situés à l'intérieur des logements, qui sont des points faibles acoustiques. Si vos combles sont aménagées (cela n'est pas utile de le faire si cela n'est pas le cas), pensez également à la toiture, notamment dans une zone à fort trafic aérien. Vous utiliserez des complexes d'isolation associant un isolant souple comme une laine minérale ou de bois et des plaques de plâtre. Assurez vous cependant que la charpente peut supporter une isolation supplémentaire***.

* deux épaisseurs de verre différentes de part et d'autre de la lame d'air. Le remplacement par un double vitrage classique n'apporterait qu'une faible amélioration au niveau sonore.** il existe aussi des joints en mousse faciles à poser mais peu durables et moyennement efficaces sur les nuisances sonores.*** il est préférable de faire intervenir des professionnels spécialisés dans ce domaine.

3 - S'isoler du bruit de ses voisins

Entre les chiens qui aboient et le volume de la chaîne Hi-Fi, sans oublier les pas, vous ne supportez plus vos voisins.

La première solution est de commencer par leur demander de "faire un peu moins de bruit" ! Si cela ne suffit pas, faites comme les professionnels, qui utilisent le principe "masse-ressort-masse" pour renforcer l'isolation entre les appartements. Cela consiste à poser sur la cloison déjà existante une plaque de plâtre sur laquelle est collée un matériau absorbant comme une laine minérale, de verre ou de roche*. Le bruit est alors amorti par les différentes couches. Faciles à poser, il en existe de plusieurs sortes qui peuvent s'adapter à toutes les cloisons (de préférence, en bon état).

Au sol : optez pour des plaques de lino, de la moquette épaisse ou du PVC, qui peuvent déjà réduire les bruits de 15 à 30dB. Pour un parquet ou un carrelage, il vous faudra poser une sous-couche acoustique au contact direct du support initial**.

Et aussi : il est possible d'intervenir sur le plafond en posant des plaques de plâtres vissées sur une ossature métallique garnies de laine minérale***.

* évitez les matériaux en polystyrène qui isolent très mal** attention aux sous-couches isolantes destinées notamment aux planchers. Cela peut vous obliger à surélever les seuils de portes, voire à les changer. *** attention : cela peut réduire la hauteur initiale jusqu'à 25cm.

4 – Et aussi

Une fois les cloisons, les fenêtres et les toitures isolées, place à la chasse aux bruits au sein de votre logement. Les équipements comme la chaudière, un lave-linge ou un lave-vaisselle peuvent entraîner des nuisances sonores s'ils ne sont pas bien fixés ou correctement posés. Il est alors conseillé d'installer des plots antivibratoires ou des plaques adhésives sous et contre les appareils.

Pensez-y : le niveau de bruit des principaux appareils électroménagers se trouve sur leur étiquette énergie au moment de l'achat. Bien souvent, ce sont les plus économes qui sont aussi les moins bruyants.

Idem pour les bruits des canalisations qui peuvent être réduits s'ils sont équipés de colliers anti-vibratoires doublés de mousse ou de laine minérale. Si les nuisances sont provoquées par une trop grande pression dans les tuyaux, un simple réglage* ou la pose d'un réducteur de pression est souvent efficace.

Le bruit de la chasse d'eau peut être atténué en réglant le flotteur ou le débit de remplissage. Il existe des robinetteries de chasse d'eau acoustiques.

* demandez au syndic ou à votre chauffagiste de vérifier la pression d'eau.

En vidéo sur le même thème - Les isolants naturels :