Istock
PARTIE 2/2 : Investissement immobilier, dons manuels, assurance-vie, travaux… Aujourd'hui en France, il existe de multiples manières d'alléger votre imposition. Focus sur 10 derniers placements qui peuvent rapporter gros.
Sommaire

Certains pourraient penser qu’il s’agit là d’une sorte de "cadeau fiscal"... D’autres, d’une opération savamment orchestrée. Pourtant, il est tout simplement question d’outils, et plus précisément de placements, vous permettant de défiscaliser et donc de payer moins d’impôts.

Dans quels cas ? Dans tous les pendants de votre quotidien. Notamment lorsque vous effectuez un investissement, que vous souscrivez un contrat d’assurance-vie, que vous entamez des travaux en vue de réaliser des économies d’énergie, que vous changez de voiture ou que vous vous constituez une épargne.

Pour profiter de ces dispositifs d’allégement, il convient, d’une part, de savoir qu’ils existent, d’autre part, de bien appréhender leur fonctionnement. Encore faut-il déterminer si vous pouvez y prétendre… Si "oui", dans quelle mesure ? Zoom sur 10 derniers placements phare dont l’attractivité et le rendement sont aujourd’hui connus et approuvés.

1. Acheter dans une zone historique sauvegardée

Investir dans la pierre pour réduire vos impôts : une opportunité que de nombreux montages immobiliers rendent aujourd’hui possible. Parmi eux, celui que l’on nomme dispositif Malraux. Soit un mécanisme qui repose sur le fait d’acheter un logement situé dans une zone historique sauvegardée et qui implique d’y réaliser des travaux (pas plus de 400 000 euros sur 4 ans à raison de 100 000 euros de travaux par an). Il convient, ensuite, de le louer vide pendant au moins neuf années avec un loyer dont le prix défie toutes concurrences et se révèle inférieur aux tarifs pratiqués sur le marché.

Si cette opération peut sembler complexe de prime abord, il n’empêche qu’in fine elle permet de bénéficier d’une réduction d’impôt de 30 % du montant des travaux réalisés s’il s’agit d’un logement situé dans une zone historique sauvegardée, de 22 % dans le cas des autres zones éligibles.

2. Privilégier le PEL

Concilier rentabilité et sécurité n’est pas toujours une chose aisée. S’il existe aujourd’hui quantité de supports pour épargner et faire fructifier votre argent, il en est un dont le rendement net de fiscalité se révèle particulièrement intéressant : le PEL (le célèbre Plan d’Epargne Logement). Si vous vous décidez à en ouvrir un, vous avez la possibilité de bénéficier d’un rendement brut de 1 %. Certes, rien de faramineux. Et pourtant, les spécialistes de la finance s’accordent sur le fait que le PEL demeure particulièrement avantageux à plus d’un titre.

D’abord, en termes de sécurité. Ensuite, compte tenu de l’opportunité qu’il offre aux futurs emprunteurs. Lesquels ont, actuellement, la possibilité de souscrire un prêt immobilier à 2,2 % (chiffres 2017) dans la limite de 92 000 euros pour une durée qui oscille de 2 à 5 années.

3. Réaliser des travaux dans des biens locatifs

Réaliser des travaux pour réaliser des travaux, c’est bien. Mais réaliser des travaux sur des biens immobiliers en location pour diminuer le montant de vos revenus fonciers imposables et soumis aux prélèvements sociaux, c’est mieux.

La bonne nouvelle tient au fait qu’il n’y a pas de plafond. Les travaux sont donc imputés à l’année au cours de laquelle ils ont été réalisés. Seul impératif : que les logements où ont été réalisés lesdits travaux ne soient pas revendus au minimum durant trois ans suivant la constatation du déficit.

Au final, l’économie réalisée varie en fonction de ce que l’on appelle le taux marginal d’imposition. Soit le taux d'imposition auquel sera fiscalisé tout revenu supplémentaire. Si vous êtes, à titre d’exemple, imposé à 40 % et que vous supportez 16 % de prélèvements sociaux, vous réaliserez 56 % d’économie d’impôt sur les travaux effectués.

4. Souscrire de nouveaux contrats d’assurance-vie

Si vous souhaitez, à l’avenir, éviter d’avoir à réaliser des calculs complexes lorsque vous retirez l'argent de votre contrat d’assurance-vie, l’une des possibilités qui s’offre à vous consiste à investir vos économies dans de nouveaux contrats. De fait, compte tenu de l’introduction de la flat tax (laquelle ne concerne, au final, que peu de contrats - seulement ceux qui dépassent 150 000 euros et dont les versements ont été réalisés depuis le 27 septembre 2017), il peut s’avérer relativement difficile de définir combien vous percevez au final au moment du retrait.

D’où l’intérêt, estiment les professionnels, d’en souscrire de nouveaux. Ce, pour deux raisons : d’abord, parce que la fiscalité des retraits est moins pénalisante sur les nouveaux contrats. Ensuite, parce que, si vous êtes marié, le fait d’ouvrir deux contrats au nom de chaque conjoint et de répartir les versements sur les contrats en question permet à un foyer d’être soumis à la flat tax seulement à partir de 300 000 euros (non plus 150 000).

5. Compléter sa retraite

Connaissez-vous le PERP, le Corem ou encore la Préfon ? Les fameux Plan d'épargne retraite populaire, Complément de retraite mutualiste et Prévoyance des fonctionnaires. Trois dispositifs dédiés à différentes catégories de travailleurs qui vous donnent la possibilité, une fois l'âge de la retraite atteint, d'obtenir un revenu régulier supplémentaire.

Grâce à eux, vous pouvez déduire de vos revenus actuels des versements réalisés l’année précédente à hauteur de 10 % de vos revenus nets. Leur plafond ? 30 892 euros. Côté conditions, sachez que les sommes versées sont bloquées jusqu’à ce que vous preniez votre retraite.

A noter, cependant, que certes, il est possible de récupérer 20 % du capital constitué en une seule fois au moment de prendre votre retraite, mais 80 % des capitaux vous sont en réalité restitués sous forme de rente viagère.

Quant à votre imposition, son montant dépend du gain fiscal obtenu. Dans tous les cas, les spécialistes recommandent de bien sélectionner votre contrat, de vérifier les frais et de vous assurer que l’offre financière proposée en vaut la chandelle. L’objectif étant d’optimiser les performances de vos rendements sur le long terme.

6. Donner son usufruit

La manœuvre n’est pas forcément très connue et pourtant, elle vaut la peine que l’on s’y attarde. En transmettant, pour un temps, l’usufruit de l’un de vos biens à votre enfant par exemple, vous lui apportez un soutien financier durant quelques années, certes... Mais cela vous permet surtout d’éviter que votre bien ne soit soumis au nouvel impôt sur la fortune immobilière (IFI).

Seule condition : accepter de ne pas percevoir de loyers durant toute la durée d’occupation de votre bien par votre enfant. Mais la conséquence est radicale, tout du moins, optimale. Dans la mesure où vous ne touchez plus de loyers, votre imposition sur vos revenus diminue automatiquement et réduit donc, de ce fait, la base soumise à l’impôt sur la fortune immobilière.

A noter également que vous pouvez donner jusqu’à 100 000 euros à votre enfant (et par donateur) sans avoir à payer de droits de donation.

7. Faire un donation au dernier vivant

Une autre manière de réduire votre IFI en vous appuyant sur le système de la donation et de l’usufruit consiste à effectuer une donation au dernier des vivants de votre couple. Dans ce cas, le conjoint survivant devient usufruitier, vos enfants les nus-propriétaires. Or, selon un barème bien spécifique établi en fonction d’une quote-part qui, elle-même, dépend de l’âge du défunt au moment de son décès, les nus-propriétaires deviennent, à leur tour, redevables de l’IFI.

Si la manœuvre peut avoir des conséquences financières significatives pour les héritiers, elle se révèle forcément bien plus intéressante pour le conjoint survivant. C’est tout du moins ce qui ressort de l’article 757 du code civil. Tout en sachant que ce procédé fonctionne si et seulement si aucune dispositions particulières n’ont été prises avant le décès.

8. Défiscaliser grâce aux aides à domicile

Si vous résidez en France, vous avez la possibilité de bénéficier d’une réduction ou d’un crédit d’impôt dès lors que vous sollicitez au titre d’un service un salarié dans votre résidence principale ou secondaire. C’est ce que l’on appelle : les aides à domicile. Si tel est le cas, sachez que les sommes versées vous permettent d’obtenir un avantage fiscal non négligeable qui prend donc la forme soit d’un crédit d’impôt, soit d’une réduction. Tout dépend de votre situation personnelle et professionnelle.

Un crédit d’impôt vous est accordé si vous exercez une activité professionnelle ou que vous avez été inscrit en tant que demandeur d’emploi pendant au moins 3 mois pendant l’année où vous avez rémunéré votre salarié.

Vous bénéficiez d’une réduction de votre imposition si vous ne remplissez pas ces conditions ou si l’emploi exercé par votre salarié l’est au sein de l’habitation de l’un de vos ascendants. Lequel doit être âgé de plus de 65 ans et bénéficier de l'allocation personnalisée d'autonomie.

Au final, le crédit comme la réduction d’impôts vous permettent de déduire 50 % des dépenses retenues. Ils sont plafonnés à 12 000 euros.

9. Reconsidérer le viager

Il n’a rien de nouveau, il a souvent été délaissé, mais il semble toutefois revenir au goût du jour… Le viager, ce procédé qui consiste à acheter un logement à une personne âgée (la crédirentière) en échange du versement d’un capital au moment de la signature de l’acte d’un côté, d’une rente que le vendeur perçoit jusqu’à son décès, d’autre part, gagne, en effet, à être connu.

En effet, il s’agit, certes, d’un pari sur l’avenir si vous décidez de réaliser ce type d’investissement. Pour autant, ledit pari peut se révéler rentable à bien des égards.

Pourquoi ? Parce qu’en tant qu’acheteur, vous investissez dans un bien à moindre coût. Vous avez même la possibilité de récupérer le bien en question avant le décès (si la personne décide d’aller en maison de retraite par exemple). Il convient néanmoins d’avoir inscrit cette clause dans le contrat au moment de la signature de l’acte.

Autre possibilité d’investissement : le viager sans rente. Un procédé qui repose sur le fait de ne payer qu’un bouquet initial (plus important que dans le cadre d’un viager classique) sans rente, mais qui vous permet, en tant qu’investisseur, de réduire votre ISF si vous y êtes assujetti. Idem pour le futur IFI.

10. Privilégier CERTAINS placements atypiques

Certes, l’Autorité des marchés financiers (AMF) préconise vivement de ne pas effectuer de placements dans des domaines définis comme étant « atypiques » dans la mesure où elle estime qu’ils se veulent surtout dangereux. C’est le cas des diamants ou des manuscrits par exemple. Pour autant, quelques bonnes opportunités peuvent apparaître. Comme tout autre placement, elles peuvent vous permettre de placer vos économies dans une économie dite "réelle".

Le but de la manœuvre ? Vous donner la possibilité de diversifier votre patrimoine tout en obtenant des rendements performants (bien que l’on ne puisse jamais présager de la rentabilité d’un placement). Au final, il est question d’investir sur des supports "atypiques" tels que le vin d’investissement, les forêts, ou encore les énergies renouvelables. Des actifs tangibles dont les rendements annuels (toute prudence conservée) peuvent avoisiner les 5 %.

En vidéo - Idées de placements: Les ETI allemandes font la force du modèle allemand