Coronavirus : faut-il avoir peur pour cet hiver ?IllustrationAFP
L'automne n'est pas encore là qu'il faut déjà préparer l'hiver. Alors que le nombre de contaminations est en augmentation, faut-il craindre une seconde vague dans les prochains mois ?
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Noël, le Nouvel An et… Une seconde vague ? Huit mois après son apparition sur le sol français, le coronavirus Covid-19 n’a pas révélé tous ses secrets et on ne sait pas encore ce qui nous attend pour cet hiver. Les chiffres de l’épidémie sont à la hausse depuis presque deux mois dans l’Hexagone : entre 4 000 et 8 000 nouvelles contaminations sont répertoriées chaque jour et le nombre de clusters en cours d’investigation ne fait qu’augmenter. Avant l’été, les plus optimistes espéraient que le virus disparaîtrait de lui-même avec la hausse des températures. Les scientifiques cherchent désormais à savoir s’il ne va pas devenir un petit peu plus vigoureux avec l’hiver qui arrive à grands pas.

Covid-19 : "Une augmentation exponentielle"

La circulation active du virus dans l’Hexagone fait craindre l’arrivée d’une deuxième vague dans les prochaines semaines, les prochains mois. S’il n’a pas utilisé ce terme, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy s’est tout de même dit inquiet de la situation sanitaire actuelle, expliquant que "la France se situe à un niveau maintenant qui est inquiétant, qui n’est pas celui de l’Espagne mais qui n’est pas loin, avec un décalage peut être d’une quinzaine de jours et qui est beaucoup plus sévère que celui de l’Italie". Il a souligné qu’il pouvait également y avoir "une augmentation très rapide, exponentielle" du virus dans un deuxième temps.

Interrogé par Europe 1, l’infectiologue Denis Malvy explique que "rien ne s’oppose à ce que le Covid-19 soit aussi un virus saisonnier, c’est-à-dire que sa circulation soit multipliée à la faveur des chutes de température". D’après lui, "il nous faut nous préparer à cette deuxième vague, qui est à mon avis hautement probable". Faut-il donc avoir peur de ce que l’hiver nous réserve ? On fait le point.

Covid-19 : le virus plus une pandémie de grippe ?

Qui dit retour du froid, dit grippe. Couplée à la circulation du coronavirus Covid-19, elle pourrait rendre encore plus difficile le travail des soignants et contribuer à saturer les services hospitaliers. C’est pour cette raison que certains médecins appellent les Français à se faire vacciner contre la grippe cette année, même s’ils ne le font pas en temps normal. L’objectif ? Pouvoir faire la différence plus facilement entre les symptômes de la grippe et ceux de la Covid-19 et ne pas avoir à faire un test à chaque suspicion. Les symptômes des deux étant proches, être vacciné contre la grippe permettrait à une personne d'éliminer d'office cette possibilité, avant même de se faire tester.

Cette année, le vaccin contre la grippe pourrait donc bien devenir un geste barrière à lui tout seul, en plus du port du masque et de la distanciation physique. En effet, s’il n’y a aucun lien établi entre ce vaccin et le coronavirus, s’en protéger permettrait de libérer des lits pour les réserver aux formes graves du coronavirus au sein des hôpitaux. Pour les autorités, c’est avant tout à nous de préparer l’hiver, dès maintenant.

Covid-19 : gestes barrières et distanciation physique

La situation de cet hiver se prépare dès maintenant. Le gouvernement a répété à plusieurs reprises que les Français avaient l’avenir de l’épidémie entre leurs mains. Interrogée par Ouest-France, la biologiste Sylvie Behillil, de l’Institut Pasteur, explique le Covid-19 "n’a pas muté depuis six mois donc on ne pense pas qu’il sera plus virulent cet hiver, mais on ne connait toujours pas tout sur ce virus".

S’il n’est pas plus virulent, il continuera tout de même de circuler. Respect des gestes barrière et de la distanciation physique est donc important, plus que jamais, pour empêcher l’apparition de nouveaux cas. Port du masque, lavage des mains régulier, rassemblements limités… Ces règles, qui sont désormais bien ancrées dans les habitudes des Français, sont l’unique moyen d’éviter un reconfinement durant l’hiver. Le gouvernement l’a dit à plusieurs reprises.