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Istock"Nous n'avions jusqu'ici pas réussi à cerner sa fortune", lance d'entrée de jeu le magazine suisse Bilan. Nos confrères helvètes se sont penchés à plusieurs reprises sur l'impressionnant patrimoine des frères Bahadourian, tous deux actionnaires de la désormais célèbre chaîne de magasins Grand Frais. Et pour cause ! Chaque année, le titre de presse dresse un classement recensant les 300 figures les plus riches de Suisse.
En 2020, les frères Bahadourian intègrent donc ce prestigieux palmarès. Mais cela ne signifie pas nécessairement qu'ils n'y avaient pas leur place par le passé, au contraire ! La famille était déjà scrutée depuis plusieurs années, mais parce qu'elle segmente sa fortune à l'aide de multiples et différentes sociétés, le calcul exact s'est avéré difficile à réaliser. Ce sont de récentes - et récurrentes ! - acquisitions immobilières autour du lac Léman qui ont attiré la curiosité du journal, détaille Sud-Ouest.
En cinq ans, les magasins Grand Frais ont su conquérir le cœur d'une grande partie des Françaises et des Français. Déjà en 2018, la chaîne détrônait Décathlon au classement OC&C des enseignes préférées de la population Hexagonale, d'après Kantar. En tout et pour tout, 16% des ménages de France disaient alors avoir fréquenté au moins l'un de ses établissements.
De quoi faire sourire les frères Bahadourian, qui ont su "surfer sur la vogue du ‘frais'" et détourner la clientèle de la grande distribution, rapporte le quotidien régional français. Depuis la fondation, par leur grand-père arménien, d'une petite épicerie à Lyon, la famille a parcouru un long chemin...
Le grand-père des frères Bahadourian, Djebraïl, a été chassé d'Anatolie en 1915 en raison du génocide. Des années durant, rapporte Sud-Ouest, il a sillonné l'Orient avant d'atterrir à Lyon. Une fois installé, il décide d'y ouvrir une épicerie, que le quotidien qualifie d'ailleurs de "boutiques aux milles saveurs", qui pourra bientôt célébrer son premier siècle d'existence… Et qui porte encore son nom !
Mieux, poursuit le titre de presse : elle s'est agrandie et a fini par devenir une chaîne jusqu'à gagner les Halles Bocuse ou les Galeries Lafayette. Depuis, l'activité de l'entreprise a été scindée. Le fils cadet, Armand, et ses filles ont repris le détail tandis que l'aîné, Arthur, a récupéré le gros. Lequel est désormais géré par ses propres fils, Léo et Patrick.
C'est eux qui se sont associés à Denis Dumont, le fondateur de la marque Grand Frais.
La fortune exacte des frères Bahadourian, qui ne s'expriment jamais dans la presse, est encore inconnue. Le journal Suisse Bilan estime leur patrimoine entre 1 et 1,5 milliard de francs suisse, soit entre 0,9 et 1,4 milliard d'euros. Pour le contrôle de leurs activités commerçantes, ils ont opté pour le Luxembourg tandis que pour la vie du quotidien, ils ont choisi la Suisse.
"Le problème qu'ils ont rencontré, c'est la pression fiscale, pas seulement les impôts", a d'ailleurs expliqué leur avocat luxembourgeois en septembre 2020 dans les colonnes du site lyonnais Mediacités, qui questionnait notamment leur présence dans les documents relatifs aux Panama Papers. "Ces gens-là, je pense, vivaient avec un contrôleur fiscal dans le bureau ‘full-time'", poursuivait-il alors.
Une chose est sûre, Patrick et Léo n'ont visiblement pas à s'inquiéter : en plus d'avoir investi massivement dans l'immobilier helvète - le registre foncier du canton évoque 84 millions de francs suisses d'achat -, les deux quinquagénaires sont propriétaires d'une Ferrari de compétition ainsi que d'un yacht...
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