Marion Maréchal s'exprime sur l'affaire George FloydIllustrationAFP
Marion Maréchal a diffusé sur page Facebook une vidéo qui a fait polémique. Elle dévoile son avis sur l'affaire George Floyd et évoque son retentissement à travers le monde.
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"Je n'ai pas à m'excuser en tant que Blanche et en tant que Française pour la mort d'un Afro-Américain", a sobrement lâché Marion Maréchal. Sur sa page Facebook, elle a diffusé une vidéo le mercredi 10 juin 2020, indique 20 minutes, dans laquelle elle donne son avis sur la situation actuelle. L'ancienne députée d'extrême droite qualifie d'ailleurs son discours de "réaction épidermique" face au "rouleau compresseur" de l'Affaire George Floyd.

Pour rappel, George Floyd appartenait à la communauté afro-américaine et est décédé des suites d'une interpellation policière violente et qualifiée de raciste par les mouvements anti-racistes comme anti-fascistes. Sa mort a provoqué une vague de soutien à travers le monde et, en France, a remis en lumière le combat mené par les proches d'Adama Traoré, lui aussi mort à la suite d'une intervention des forces de l'ordre, en 2016.

"Je n'ai pas à m'excuser en tant que Blanche et en tant que Française – vous voyez à quoi on est réduit en devant se positionner de la sorte. Je n'ai pas à m'excuser pour la mort d'un Afro-Américain aux Etats-Unis. Je n'ai pas à m'excuser pour la mort d'un délinquant, Adama Traoré, une mort accidentelle qui a eu lieu à la suite d'une interpellation qui n'était pas liée, c'est important de le rappeler, à sa couleur de peau, mais aux crimes qu'il aurait commis" - Marion Maréchal

Des propos longuement contredis par Assa Traoré, la demi-sœur d'Adama qui a toujours revandiqué que son frère était mort à cause d'une bavure policière. Elle a d'ailleurs fondé le Comité vérité et justice pour Adama afin de militer contre les violences policières racistes, rappelle Ouest France.

Le gouvernement aurait "cédé à la loi de l'émotion de groupe"

L'opinion avancée par Marion Maréchal est très tranchée. Elle ajoute aussi que le mouvement "Black lives matter" est "une tentative de subversion des esprits des groupes militants, de gauche, dits antiracistes qui demandent non seulement de nous mettre à genoux, mais en plus de salir la mémoire de nos ancêtres, de cracher sur notre histoire, de purger notre héritage d'abattre nos statues".

Sans surprise, une telle définition correspond peu à celle avancée par le mouvement. Celui-ci explique au contraire lutter pour que les ressortissants occidentaux noirs ne soient plus victimes d'agressions racistes ou tués par les forces de l'ordre.

Par ailleurs, l'ancienne députée d'extrême droite poursuit, accusant le gouvernement d'avoir cédé à "la loi de l'émotion de groupe" en autorisant des manifestations qui dénoncent les violences et le racisme exercés par la police.

Une prise de parole qui n'a pas tardé à faire du bruit et a provoqué un déferlement de réactions sur Twitter. Certains sont d'accords avec la nièce de Marine Le Pen, d'autres au contraire ont tenu à marquer leur opposition.

Les voix se lèvent contre le discours de Marion Maréchal

Les internautes n'ont pas été les seuls à s'insurger à l'égard de ses propos. "Personne n'a demandé à Marion Maréchal-Le Pen de s'excuser d'être blanche" a répondu le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure. "Chercher à inverser le propos en se présentant comme la victime ‘blanche' d'une discrimination relève d'abord de l'indécence".

D'autres personnalités se sont opposées à l'argumentation de l'ancienne députée de l'extrême droite, indique le HuffPost. C'est le cas notamment de Myriam Cottias, ancienne présidente du Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage, qui a indiqué que "demander pardon" n'était pas le propos de Black Lives Matter. "La revendication en France aujourd'hui, c'est l'égalité des droits et l'égalité de traitement, le discours des manifestants, c'est ‘on est Français et on veut être traité en tant que tel'".