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Alors que la prochaine présidentielle s'annonce difficile pour la gauche, les recasages de conseillers ministériels se font tous azimuts. Une pratique récurente à gauche comme à droite.

A cinq mois de la fin du mandat de François Hollande, l'opération recasage a commencé ! Alors que la prochaine présidentielle s'annonce difficile pour la gauche, les conseilliers ministériels commencent à réfléchir à un point de chute. 

C'est ainsi que Marisol Touraine est actuellement en train de faire polémique car elle tente d'imposer l'un de ses conseillers à l'Institut Gustave Roussy, le premier centre européen de lutte contre le cancer. Comme l'explique Europe 1, ces recasages avant des élections sont un classique de la République, à droite comme à gauche. 

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La chef de cabinet de François Hollande propulsée préfète du Cantal

S'il on en croit le Journal Officiel, où paraissent les nominations, et les comptes-rendus des Conseils des ministres consultés par la radio ces dernières semaines, les recasages se multiplient. Le 12 octobre par exemple, la chef de cabinet de François Hollande à l'Elysée, Isabelle Sima, a été propulsée préfète du Cantal. Au même moment, son chef de cabinet adjoint, Christophe Pierrel, est recasé à la Caisse des dépôts de Chambéry. 

Comment marchent ses nominations ? Pour beaucoup, ces recasages sont fait à discrétion. Et puis il y a tous ceux qui étaient déjà fonctionnaires et qui de toute façon auraient retrouvé un poste, certes moins important. Du favoritisme, mais pas que selon Michel Betan, ancien directeur de cabinet. "Il faut bien vous dire une chose, ils ne sont pas là par hasard", explique-t-il à Europe 1. En général, ils cochent toutes les cases pour occuper ce type de poste. On grandit très vite en cabinet. On y travaille beaucoup, on fait des choses un peu plus compliquées que la moyenne et on connaît la machine gouvernementale. Donc, les 2, 3 ou 4 ans qu’on passe en cabinet, ça vaut double."

"Ça pose un problème de transparence"

Reste que ces recasages sont de plus en plus dénoncés. Ainsi, Pierre-Yves Bournazel, élu (LR) du XVIIIe arrondissement de Paris, s'alarme que l'Hôtel de ville de la capitale, bastion de la gauche, serve de point de chute à de nombreux conseillers ministériels. Les exemples ne manquent pas en effet, à l'image de Matthieu Guerlain, ex-conseiller de Manuel Valls puis membre du cabinet d'Axelle Lemaire, désormais sous-directeur de l'emploi et du développement économique local pour la Ville de Paris. "C'est sans compter les militants socialistes qui sont devenus contractuels. Ça pose un problème de transparence et ça freine la carrière des Hauts fonctionnaires parisiens qui étaient là avant", s'insurge auprès du Figaro Pierre-Yves Bournazel.

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