Arnaque téléphonique, aux faux-amis... Toutes ces escroqueries qui menacent votre portefeuilleIllustrationIstock
Les escrocs sont nombreux et n'attendent qu'une chose : pouvoir vous dépouiller. Découvrez quelques unes de leurs combines pour mieux vous protéger.
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L'arnaque à la pomme de terre

C’est peut-être l’une des escroqueries les moins attendues : saviez-vous que de nombreux producteurs trichent sur la qualité de leurs pommes de terre ?

Chaque année, le Français moyen consomme environ 30 kilos de pommes de terre, dont il existe pas moins de 450 variétés différentes. Autant de diversité permet à de nombreux producteurs de mélanger dans un seul paquet plusieurs espèces de patate… Ce qui est tout à fait illégal.

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En pratique, toutes les variétés de pomme de terre n’ont pas la même valeur. "Couper" un sac d’une variété supérieure avec une autre de moins bonne qualité mais indiscernable à l’œil nu constitue donc une fraude sévèrement punie par la loi… Mais néanmoins très courante. Il s’agit le plus souvent de "liquider un stock" ou de "combler la faiblesse d’une production", soulignent nos confrères de TF1. "Il y a souvent des soucis sur les pommes de terre que les consommateurs achètent. C’est à dire une substitution, une variété remplacée par une autre", confirme Jery Bronsard, responsable du service commun du laboratoire de Lille (Nord), en charge du contrôle des pommes de terre pour éviter les fraudes.

L'arnaque aux faux billets

Ils sont disséminés un peu partout sur le territoire. Des billets, dont la valeur affichée varie entre 20, 50 et 100 euros. Affichée, parce qu’en réalité ces coupures n’ont pas d’autre valeur que celle que vous ou un commerçant prêt à les accepter voudra bien leur donner : elles sont fausses.

Récemment, c’est un commerçant d’Aurec-sur-Loire, une commune de la Haute-Loire (région Auvergne-Rhône-Alpes) qui a été victime d’une telle escroquerie. Après avoir été réglé avec un billet de 50 euros pour une somme modique, il a fait vérifier la coupure par sa banque, soupçonnant une contrefaçon. Il avait raison.

Il est commun, dans de telles situations que les escroc payent de petites sommes avec ces billets pour parvenir à les écouler plus facilement, indique Planet.

En avril dernier, un cas similaire avait été constaté dans les Yvelines. Des jeunes de 16 à 19 ans avaient cherché à payer leur repas avec des fausses coupures de 20 euros. Monaco n’est pas non plus épargné comme en témoigne l’aventure d’un quinquagénaire indien vivant à Dubaï. Il s’était rendu au Sun Casino avec 350 coupures de 100 euros qu’il a cherché à écouler tout au long de la soirée. Il est reparti avec 35 000 euros de gain en argent véritable, avant d’être condamné à deux ans de prison ferme.

L'arnaque aux faux accidents

C’est presque devenu un grand classique de la délinquance, qui touche de nombreux retraités. En mars dernier, un octogénaire a d’ailleurs été dépouillé de plus de 2 000 euros par des escrocs ayant simulé un accrochage.

Le pauvre homme, âgé de 89 ans, a été percuté par un véhicule arrivant derrière lui au feu rouge. A bord, deux individus qui lui reprochent d’avoir reculé et heurté leur propre voiture. Après une brève conversation, ils empruntent son téléphone portable, pour passer un appel à l’assureur de l’octogénaire expliquent-ils. En vérité, ils appellent un complice.

Après quelques minutes, l’escroc revient et indique à la victime que l’assurance recommande expressément d’effectuer un arrangement à l’amiable, comme l’indiquait à l’époque Planet. Le faux assureur est même amené à discuter avec l’octogénaire qui finit par accepter. Il doit régler 2 100 euros, qui doivent ensuite, en théorie, lui être remboursés. Ils se rendent donc tous trois à la banque où le retraité retire la somme demandée. Ce n’est que le lendemain, en allant voir son assureur, le vrai, qu’il réalise qu’il a été floué.

En cas d’accrochage réel, la police insiste : appelez-les ou sollicitez l’aide des gendarmes. Par ailleurs, pensez à effectuer un constat pour l’assurance.

L'arnaque au faux support technique

Vous naviguez tranquillement sur Internet. Soudainement, votre ordinateur se bloque. Une fenêtre pop-up s’ouvre et vous indique que votre machine souffre d’un problème très spécifique, responsable du blocage. Pour le résoudre, on vous encourage à contacter le numéro affiché sur la fenêtre. N'en faites rien ! Vous êtes victime d’une arnaque au faux support technique. Au mieux, si vous composez le numéro, vous serez amené à régler plusieurs centaines d’euros sans voir le moindre changement. Si le faux technicien n’installe pas au passage un logiciel pour vous espionner pendant l’intervention...

Le mode opératoire est connu. Dernièrement, certains escrocs se font passer pour le service technique de Microsoft pour extorquer leur victime, mais il n’est pas rare qu’ils usurpent l’identité d’autres sociétés.

En pratique, il n’est pas dur de débloquer une machine bloquée par une fenêtre pop-up de ce type. Contentez-vous de fermer le navigateur puis de le relancer sans restaurer la session. Si vous n’y parvenez pas vous pouvez aussi le forcer à fermer en passant par le gestionnaire des taches, comme l’indique Planet. En cas d’échec n’hésitez pas à lancer un scann complet de votre système depuis votre antivirus. Vous pouvez également faire appel à un véritable réparateur si le problème persiste.

L'arnaque des faux bitumeurs

Ils sont de retour. Ces escrocs se font passer pour des bitumeurs venant de terminer un chantier et cherchent soit-disant à se débarasser de toute la matière première qu’ils n’ont pas pu utiliser.

Ils vont donc démarcher les résidants avoisinants pour leur proposer d’acheter leur bitume à un prix défiant absolument toute concurrence. Dernièrement, comme le rapporte Planet, ils demandaient 10 euros pour un mètre carré de bitume environ.

Le hic ? Ils souhaitent être payés en liquide et n’entendent pas laisser le moindre délais de réflexion à leurs éventuels clients. Sans compter, évidemment, que le bitume n’en est pas vraiment…

A en croire les témoins, il s’agirait davantage d’un "mélange étrange avec du pneu". Pire encore ! Si vous vous faites avoir, le tarif risque de monter, après intallation de la dite substance.Et si vous refusez, certains escrocs deviennent parfois violents. Prudence est de mise.

L'arnaque aux faux tickets sur les réseaux sociaux

Récemment, c'est Disneyland Paris qui a été visé par une telle arnaque. Des escrocs ont effectivement usurpé le nom de domaine du prestigieux parc d'attraction pour tenter d'obtenir les coordonnées bancaires de certains de ses visiteurs, comme le décrit Planet.

Dans les faits, les escrocs ont réussi ce tour de force en utilisant une lettre de l'alphabet vietnamien. Le nom de domaine Disneylandparis.com est donc devenu Disneylandpaṛis.com. De quoi confondre les moins attentifs. Ils ont ensuite fait état d'une offre promotionnelle difficile à refuser : 5 billets gratuits, offerts à 500 familles. Pour participer au tirage au sort, les intéressés sont invités à partager l'informationet, parfois, à dévoiler leurs coordonnées bancaires. En pratique, ils n'ont aucun moyen de vérifier que le concours existe bel et bien. Cela ne refroidit pas les internautes qui se sont laissés berner...

Disneyland Paris, toutefois, n'est pas le seul à être victime de ce type d'usurpation d'identités. Ces arnaques sur réseaux sociaux connaîtraient une croissance considérable à en croire les informations du Monde. Tant et si bien qu'elles touchent aussi des sites comme celui d'Ikea ou d'Air France par exemple. La plupart du temps, les escrocs privilégient des réseaux sociaux comme Facebook ou WhatsApp. En cas d'offre promotionnelle un peu trop alléchante, restez vigilants.

La fraude à la carte bancaire

Les débits frauduleux sur compte bancaire sont en forte hausse, comme l’indique la récente étude de l’Observatoire nationale de la délinquance et des réponses pénales. Plus que jamais, il est primordial de consulter régulièrement vos comptes, faute de quoi vous pourriez bien y laisser des plumes !

En effet, entre 2010 et 2016, le nombre de victimes a plus que doublé. Au moins 1,2 million de ménages sont touchés en 2016, comme le rappelle Planet. Il s'agit des chiffres les plus récents à ce jour.

Sur l’ensemble des victimes, 70% environ n’ont été victimes que d’un seul débit frauduleux dont le montant dépasse rarement les 300 euros. Toutefois, une partie non négligeable a dû faire face à plusieurs escroqueries de ce type. 390 000 ménages seraient concernés au total, en 2016. Par ailleurs, certains débits frauduleux grimpent parfois jusqu’à 1 000 euros, ou plus. De telles fraudes concernent 13% des ménages en 2016.

L'arnaque au paiement sans contact

Le paiement sans contact n’est pas une arnaque, loin s’en faut. Toutefois, tout aussi pratique que soit ce mode de paiement, il n’est pas aussi sécurisé qu’il devrait l’être… 

En pratique, en cas de perte ou de vol de votre carte bancaire vous pouvez faire opposition pour éviter qu’elle ne soit utilisée à votre insu et protéger le compte auxquelle elle est associée. Cependant, comme le révèle 60 Millions de Consommateurs, cela n’a aucun impact sur le paiement sans contact. Un voleur peut donc continuer à utiliser votre argent pour subvenir à ses besoins, tant qu’il ne dépasse pas le plafond maximal du cumulé de paiement, fixé par chaque banque. En général, il avoisine les 100 euros, comme le précise Planet.

Autre protection : la loi, qui est également du côté de la victime, puisque l’article L. 133-18 du code monétaire et financier précise que "le client doit être totalement et immédiatement remboursé par la banque lorsque sa cate est utilisée à son insu sans utilisation du code confidentiel".

Cela étant, pour pouvoir vous faire rembourser, il faudra déjà repérer les paiements frauduleux et les signaler à votre banque et ce pendant parfois plusieurs semaines. On a fait moins fastidieux.

L'arnaque à l’affection

Vous avez rencontré sur Internet une personne incroyable. Gentille, drole, disponible et attentive, elle est au petit oignons pour vous. Vous cherchiez l’amour depuis longtemps et vous voilà maintenant servi ! Restez prudent, toutefois, il pourrait s’agir d’une arnaque. Après tout, celles-ci fleurissent sur le web, comme le rappelle Planet. Au moins 877 ont été recensés en 2017. Certains ont été floués de plusieurs milliers d’euros.

Tout commence généralement sur un site de rencontre. Un individu recherche l’amour et tombe sur le partenaire parfait… Qui est en vérité un voleur. C’est ce qui est arrivé à Hélène (prénom modifié), une quadragénaire qui avait noué uine relation avec un faux marchand d’art italien. Parfois, cela arrive aussi à des personnalités plus âgés, bien que l’arnaque porte plus sur de l’amitié que sur de l’amour.

En pratique, le mode opératoire reste le même. Il s’agit d’une "organisation logistique très bien structurée" pour François-Xavier Masson, chef de l'Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l'Information et de la Communication (OCLCTIC). Après avoir tissé la relation, l’escroc va commencer à demander de l’argent, multipliant les excuses. "Je pourrais venir te voir si j’avais de quoi payer le train", "j’ai de gros soucis financiers, peux-tu m’aider", etc. Ils profitent de la vulnérabilité de personnes seules pour les extorquer.

L'arnaque téléphonique aux lots et autres cadeaux

En début d’année, Marie-Annick avait expliqué à La Dépêche du Midi comment une fausse agence de voyage avait réussi à la ruiner. L’octogénaire a en effet eu droit à une très mauvaise surprise : elle a d’abord découvert la forte hausse de tarif de sa facture téléphonique (200 euros) avait de réaliser avec effroi que son opérateur venait de lui couper la ligne.

En cause, les numéros surtaxés que les escrocs l’ont poussé à composer. Le 29 janvier dernier, elle est contactée par téléphone. "On m’annonce que j’ai gagné un chèque de 1 500 euros à dépenser chez un voyagiste bien connu. La dame me donne son nom au téléphone, des numéros de dossier, de référence, le numéro de chèque gagnant. Elle me dit qu’elle va me passer son directeur, me donne également son nom, me le passe. Ca paraissait sérieux", raconte-t-elle, citée par Planet.

En pratique, les appels se multiplient, même si la retraité finit par disposer de quantités de numéros (de référence, de chèque gagnant, de dossier, etc). Seul et unique objectif des escrocs : la faire parler pour mieux la faire payer. Et il est atteint.

Depuis, Marie-Annick a décidé de porter plainte contre les arnaqueurs. "J’ai toutes les preuves", assure-t-elle. "Surtout, je voudrais que vous en parliez, pour que d’autres ne se fassent pas avoir aussi. Je ne le saurais pas mais si ça peut aider au moins une personne…" a-t-elle poursuivi.

Ce mode opératoire ne concerne pas que les agences de voyages ! En avril, Planet rapportait l’existence d’une arnaque comparable concernant la grande distribution. Les victimes sont appellées par un premier numéro, qui leur assure qu’elles ont gagné un lot dont la valeur avoisine les 1000 euros. Le hic : ils doivent ensuite rappeler un numéro surtaxé (20 centimes d’euros la seconde, 12 euros la minute) pour le récupérer. Après avoir composé le numéro, ils sont mis sur attente jusqu’à ce qu’ils raccrochent… Y laissant au passage une somme considérable, qui dépasse parfois les centaines d’euros.

L'arnaque à la mutuelle

Très récemment l’hôpital de Paray-le-Monial, une commune française située en Saône-et-Loire (Bourgogne-Franche-Comté) tirait la sonnette d’alarme : des escrocs ont usurpé son identité dans l’idée de mettre la main sur les données personnelles des patients. Depuis, d’autres hopitaux ont également lancé l’alerte : les arnaques hospitalières se multiplient et touchent potentiellement tout le territoire.

"Il s’agit d’un démarchage téléphonique abusif qui usurpe l’identité de l’hôpital de Paray. On tient à alerter l’ensemble des habitants du Charolais-Brionais contre ces pratiques malhonnêtes et mensongères pour qu’ils soient très vigilants", indiquait Céline Morel, la directrice adjointe de l’établissement de Paray-le-Monial au Journal de Saône-et-Loire, cité par Planet

D’après les patients visée par cette fraude, tous les appels proviendrait d’un individu qui se réclamait du service social de l’hôpital ou expliquait être un partenaire mandaté. Une fois en ligne, il aurait cherché à recueillir divers renseignements administratifs, comme le nom de la mutuelle des patients, leur numéro de mutuelle, leur date de naissance…