Jean-Paul Delevoye : tous les avantages auxquels il a eu droit quand il était "Monsieur retraite" du gouvernementAFP
Jean-Paul Delevoye était, fut un temps, un des membres les plus en vogue du gouvernement. Puis, il a été contraint de démissionner après des révélations particulièrement embarrassantes… Qui, de toute évidence, n'en finissent pas.
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Il n'a pas hésité à mentir pour couvrir ses arrières. Et se remplir les poches ? Jean-Paul Delevoye qui, des mois durants, fut l'un des principaux interlocuteurs des partenaires sociaux est l'un des grands artisans de la réforme des retraites souhaitée par Emmanuel Macron. Pendant toute la première partie du quinquennat, c'est à lui que revenait la tâche de penser le projet dans ses détails les plus techniques et, ensuite, de les négocier avec les représentants des salariés comme du patronat. Après avoir été le premier Haut-commissaire à la réforme, il a rejoint le gouvernement en septembre 2019, au détour d'un énième remaniement.

Pourtant, Jean-Paul Delevoye n'est pas resté très longtemps en poste, rappelle Capital. Rien de bien surprenant, en vérité : plusieurs titres de presse ont révélé quelques unes de ses activités privées, tenues secrètes et exercées en parallèle à ses fonctions publiques. En tout et pour tout, précise le magazine spécialisé, 14 activités parallèles, non déclarées à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) ont été découvertes à l'époque. De quoi pousser celui que Jacques Chirac appelait "le grand con" à la démission.

De nouvelles révélations aujourd'hui encore ?

C'est 16 décembre 2019 que Jean-Paul Delevoye a finalement remis sa démission. L'une des révélations a porté plus de poids que les autres : en conservant une activité professionnelle rémunérée en plus de son maroquin ministériel, il s'est placé dans l'illégalité totale. C'est pourquoi une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Paris, tant sur "les faits de déclaration incomplète de ses intérêts à la HATVP" que sur "les conditions de cumul de rémunération d'un emploi public ou de membre du gouvernement et d'un emploi public ou de membre du gouvernement et d'une rémunération privée".

Aujourd'hui encore, de nouvelles révélations pourraient inquiéter l'ancien "Monsieur retraite" d'Emmanuel Macron.

Appartement de fonction, salaire… Tous les bénéfices auxquels Jean-Paul Delevoye n'aurait pas dû avoir droit

L'ancien Haut-commissaire à la réforme des retraites, avant de rejoindre le gouvernement, travaillait pour le groupe d'enseignement IGS, dans lequel il occupait un rôle de conseiller pour le délégué général Roger Serre. Du moins, c'est ce qui ressort de ses déclarations à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique... Pas des dernières révélations de Libération.

Le quotidien rapporte en effet que Jean-Paul Delevoye a bénéficié deux ans durant d'un logement de fonction, y compris pendant la période durant laquelle il était ministre du gouvernement d'Edouard Philippe. Il a aussi eu droit à un important salaire puisque, à en croire le contrat consulté par Libération, il était rémunéré 5 000 euros brut mensuels, pour un forfait de 52 jours de travail entre le 15 juillet et le 31 décembre 2016. 

Capital évoque également un avenant lui permettant de gagner davantage : 8 250 euros brut mensuels pour 147 jours annuels. Le dernier avenant a été signé en fin d'année 2017, entrant donc en contradiction directe avec sa déclaration…

A quoi ressemblait l'appartement de fonction de Jean-Paul Delevoye ?

De toute évidence, à en croire les informations de Libération, Jean-Paul Delevoye n'était pas le plus à plaindre. Capital décrit un "appartement trois-pièces", situé sur la place du Général-Cartroux, dans le XVIIème arrondissement de la capitale. D'après le site spécialisé Meilleursagents, le prix moyen du mètre carré y est estimé à 11 054 euros en 2020, pour un appartement. En fourchette basse, il descend à 7 704 euros tandis qu'en fourchette haute il grimpe jusqu'à 14 703 euros.

L'appartement dont aurait joui Jean-Paul Delevoye mesure 66 mètres carrés et est installé en rez-de-chaussée. Sur le papier, cependant, ce n'est pas lui qui l'occupait à l'époque. Il s'agissait en fait de l'Adip, l'association pour le développement et l'insertion professionnelle, une structure rattachée à l'IGS.