Après les incendies, comment la vie reprend-elle dans la forêt ?abacapress
Chaque été, des forêts sont ravagées par des incendies. Mais que se passe-t-il après ? Comment se régénèrent-t-elles ?

Après les incendies qui ont frappé le sud de la France ces derniers jours, le dernier en date étant celui qui a ravagé 3 000 hectares au nord de Marseille, comment la forêt se régénère-t-elle ?

Certains végétaux résistent mieux que d’autres

Comme l’explique un dossier de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FOA en anglais), cité par le Huffington Post, plus le feu se propage rapidement, moins les dégâts sont importants. Lors d’un incendie, la majorité des organes vitaux des végétaux sont touchés par le feu. Ainsi : le feuillage, le tronc et parfois même les racines souffrent, mais ne meurent pas forcément.

Le problème, c’est que les défenses des végétaux s’affaiblissent. Ainsi, les parasites et les champignons peuvent attaquer les arbres et plantes, déjà au bord de la rupture après l’incendie. A noter que certaines espèces résistent mieux au feu et à la chaleur que d’autres. Cela peut s’expliquer, par exemple, grâce "à de la cire qui peut recouvrir des aiguilles ou des écailles sur les bourgeons de certains arbres ", indique le Huffington Post.

Le Pin d’Alep se régénère très facilement

Et après l’incendie, donc, que se passe-t-il dans la forêt ? Grâce à l’émission de rejets toxiques et la germination, une nouvelle pousse peut naître sur le tronc ou même sous la terre. C’est le cas surtout pour beaucoup de feuillus, comme les chênes-lièges et un petit nombre de résineux (genévrier, thyas de Barbarie, pin de Canaries).

Certaines pommes de pin, comme celles du Pin d’Alep (très répandu dans le sud du pays), résistent très bien à la chaleur. Après que la cire a fondu, les pommes de pin s’ouvrent, libérant les précieuses graines qu’elles préservaient. Comme l'explique l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), les graines tombent sur un sol chaud et "nettoyé" (en raison de l'incendie), et se mettront à lever. Paradoxalement, le Pin d’Alep est très sensible aux incendies, mais se rélève bien plus rapidement et facilement que la moyenne des végétaux.

Toujours selon l'INRA, "la diversité des réponses des espèces à un régime de feu et leur capacités de régénération font dire que les espaces naturels méditerranéens se reconstituent souvent à l’identique après le passage du feu". Mais la vie n'est pas aussi rose que cela. "Attention, trop fréquents aux mêmes endroits, les feux empêchent les pins de parvenir à maturité sexuelle et les souches des feuillus s'épuisent progressivement. Les arbres disparaissent et laissent place durablement à une garrigue ou un maquis", assurent les spécialistes.

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