Morgane, l'adolescente de 13 ans disparue depuis 16 jours, a été retrouvée ce mardi 10 décembre. Beaucoup d'hypothèses émèrgent sur ce qui a pui lui arriver, et pourquoi elle a été retrouvé dans...
"Difficile de deviner à quel niveau sera la situation dans quelque mois", s'inquiète Frédéric Sève, de la CFDT, dans les colonnes de Capital. Le syndicaliste parle, évidemment, des retraites. Plus précisément, de l'Agirc-Arrco, le régime complémentaire dont bénéficient les salariés du privé. En l'état actuel des choses, il pourrait y avoir de quoi s'alarmer. "Oui, nous avons connu fort recul des cotisations versées mais le plus grave serait que pendant les prochains mois, le niveau de cotisation demeure 10% en-dessous de la normale", poursuit-il.
"Dans ce cas, nous devrons réfléchir à la trajectoire que devra prendre l'Agirc-Arrco", affirme-t-il ensuite, grave.
Pour le mensuel spécialisé en économie, cette situation n'est d'ailleurs pas sans en rappeler une autre. En 2008, l'Agirc-Arrco compte parmi les - nombreuses - victimes de la crise. Pour ramener l'équilibre, les partenaires sociaux ont alors opté pour des mesures "drastiques", résument nos confrères. Gel des pensions, création du dispositif de bonus-malus visant à pousser les Françaises et les Français à repousser leur départ en retraite. Or, d'après Frédéric Romain, de la CFTC, "la baisse des cotisations pourrait continuer si le nombre de chômeurs augmente beaucoup".
Faudra-t-il amputer les pensions de retraite ?
Pour Jacques Bichot, économiste libérale, membre honoraire du Conseil économique et social, il faudrait notamment agir sur les retraites pour éviter que la crise ne perdure. "Le gel des pensions serait un signe positif. Si les partenaires sociaux optent effectivement pour de telles mesures, ils enverraient un signal fort : ils assumeraient de faire ce qu'il faut pour stopper l'hémorragie. Ils feraient donc preuve de courage, et de réalisme. Ce qui n'est pas vraiment le cas du gouvernement…", assène-t-il dans nos colonnes. Et lui de surenchérir : "Force est de constater que les partenaires sociaux ont toujours fait preuve d'une meilleure gestion que nos dirigeants. Et pour cause ! Dès que l'on veut agir sur les retraites, on fait aussi appel au parlement. Or, les députés connaissent mal le sujet et les procédures sont longue…"
Pour autant, si dramatique puisse être la situation d'après Jacques Bichot, il ne préconise pas un gel - soit une amputation mécanique - de toutes les pensions… Explications.
Pensions de retraite : qui souffrirait de la baisse ?
"Le vrai problème d'un gel des pensions, c'est qu'il faut parvenir à épargner le bas de l'échelle. Forcément, dès lors qu'on bloque l'augmentation, c'est plus dramatique pour les retraités les plus précaires. C'est pourquoi il faudra mécaniquement réfléchir à l'équilibrage", estime en effet l'économiste, qui a pourtant tôt fait de pointer du doigt les limites techniques d'une telle idée. "Forcément, l'existence d'un nombre considérable de régimes rend tout cela très difficile à mettre en place", poursuit-il.
Mais une question demeure : si gel il doit y avoir, qui sont celles et ceux qui accuseraient le choc ? Pour Jacques Bichot, la réponse est évidente. "D'une façon générale, il serait complexe de justifier le gel des pensions des Françaises et des Français les plus vulnérables. Celles et ceux pour qui la crise sanitaire a constitué une période financièrement complexe devraient pouvoir bénéficier d'une majoration légère, de 1 ou 2%, potentiellement en bizot. Du reste, il me semble raisonnable de demander un effort aux retraités, dont le niveau de vie, rappelons-le, reste statistiquement plus élevé que celui des actifs", estime-t-il. Avec une seule exigence : "tenir compte des réalités de chacun".
Pensions de retraite : d'où vient le véritable problème ?
D'aucuns arguent parfois, comme ce fut déjà le cas sur notre site, que le problème des retraites vient moins d'une trop forte dépense - qui servirait à payer les pensions - que d'un manque de recettes. C'est en tout cas ce que défend l'économiste Frédéric Farah, habitué de nos colonnes. Toutefois, pour Jacques Bichot, le problème est ailleurs.
"Le vrai soucis, assène-t-il, c'est qu'on part beaucoup trop tôt". "Certes, les dépenses sont très élevées, mais cela ne signifie pas que les pensions soient trop fortes", poursuit-il, non sans souligner combien les Françaises et les Françaises ont gagné de temps de vie… Mais travaillent désormais moins. "Vouloir partir à la retraite aux alentours de 60 ans, c'est ne pas tenir compte des réalités", conclut-il.