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L'association Anticor a déposé plusieurs plaintes à l'encontre des ministres du gouvernement Fillon concernant diverses campagnes de sondages qu'elle juge injustifiées. Ces dépenses s'élèveraient à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Deux plaintes pour des faits similaires ont également été déposées à l'encontre de l'Elysée du mandat Sarkozy. 

© AFPAnticor, l’association combattant la corruption en faveur de l’éthique politique, a récemment déclaré avoir déposé de nouvelles plaintes venant soutenir celle déjà déposée fin 2012, d’ailleurs à l’origine d’une ouverture d’enquête et de la constitution d’un parti civil. Ces requêtes s’attaquent à divers sondages commandés par plusieurs ministères du gouvernement Fillon, que l’organisation considère comme des actes de favoritisme et tout autant d’écrans destinés à dissimuler des détournements de fonds publics.

Anticor base ces affirmations sur un rapport de la Cour des Comptes datant d’octobre 2011 où étaient mentionnées diverses anomalies relatives aux dépenses de communication des ministères. Selon l’association, l’absence coutumière de publicité ou de concurrence pour nombreux de ces ministères démontre la non-nécessité pour ces institutions de financer les nombreux sondages, ou autres campagnes de communication dont elles ont bénéficié. Cela s’ajoute d’ailleurs aux divers vices de forme relevés par la Cour au sein des contrats, caducs par leur non-conformité au code des marchés publics.

Dénonçant le "financement, sur deniers publics, de sondages relatifs à l’image personnelle des ministres ou à des sujets éloignés de l’action du gouvernement", la Cour des Comptes s’attaque, entre autres, à un contrat de vente de sondage signé entre Matignon et la société Giacometti-Péron. Sont également dénoncées plusieurs enquêtes commandées par les ministères de l’Ecologie et de la Justice visant à évaluer la popularité de leurs ministres d’alors, Jean-Louis Borloo et Rachida Dati. L’Elysée du mandat Sarkozy est également impliquée pour des faits similaires, conséquemment poursuivis par deux autres plaintes déposées par Anticor. Au total, l’institution fait état de plusieurs dizaines de milliers d’euros consacrées à ces campagnes. L’enquête suit toujours son court, entre épluchages de comptes et perquisitions.