Séquestrées de Londres : leur voisin recevait des lettres qui témoignaient de la situationabacapress
Rose, la plus jeune des victimes du couple esclavagiste de Londres, a envoyé pendant sept ans près de 500 lettres à son voisin, dont elle était follement amoureuse. Certaines de ces lettres ont été publiées par des journaux britanniques. L'état psychologique de la femme âgée de 30 ans inquiète les enquêteurs.

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Le voisin des séquestrées de Londres a reçu pendant sept années près de 500 lettres de la part de Rose, la plus jeune des victimes. Dans ses lettres, elle témoigne de ses conditions de séquestration, se disant éperdument amoureuse de son voisin. Ce dernier pensait avoir affaire à une déséquilibrée.

"Ces monstres ici sont fous, mauvais et racistes", voici comment Rose qualifiait ses tortionnaires dans ses lettres qu’elle envoyait à son voisin. Mais ces lettres révélaient également le caractère déséquilibré de cette jeune femme, ce qui n’a pas conduit Marius Feneck, son voisin âgé de 26 ans, à alerter les autorités.

Ils ont "bouclé toutes les fenêtres et les portes et gardent les clefs sur eux"

La femme qui a été séquestrée se disait être "comme une mouche piégée dans une toile d'araignée". Et expliquait les actes de ses tortionnaires ainsi : ils ont "bouclé toutes les fenêtres et portes, et gardent les clés sur eux pour s'assurer que je ne puisse pas venir te voir (ou te laisser entrer). Ils sont dangereux".

"Elle avait pris l'habitude de m'envoyer des photos d'elle et de m'écrire des lettres où elle me disait comment elle voulait être avec moi", précise Marius Feneck. Il recevait même des lettres où elle y déposait des traces de rouge à lèvre. "C'est dommage qu'on n'en savait pas plus à l'époque, on aurait pu faire quelque chose pour aider", ajoute-t-il.

Des lettres envoyées à la petite amie du voisin

Rose a également envoyé des lettres à Rachel Price, la petite amie de Marius. Cette dernière évoque notamment une "lettre infâme" où elle l'accusait d'avoir attaqué Marius Feneck. "Elle me disait dedans que j'étais dégoûtante, et que mon enfant méritait une meilleure mère que moi. Rose avait un regard morbide et me faisait peur. J'ai hésité à aller voir la police. Si je l'avais fait, elle aurait pu être libérée plus tôt", explique-t-elle.

Les questions sur les origines de Rose restent aujourd’hui encore sans réponse. Est-elle l’enfant d’une des deux femmes avec lesquelles elle a été retrouvée séquestrée ?

Le couple soupçonné d’esclavagiste pour avoir retenu chez eux trois femmes pendant trente ans, a été libéré sous caution jeudi dernier après avoir été arrêté le même jour. Ils ont été placés en liberté conditionnelle. Les deux suspects, âgés de 69 et 57 ans, déjà arrêtés dans les années 1970, sont d’anciens militants maoïstes actifs.