Femme enceinte dévorée : ce détail qui intrigue les enquêteursAFP
Le décès d'Elisa Pilarski semble s'être joué en quelques minutes. Deux mois après le drame, les enquêteurs ont toujours une question restée sans réponse.
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Elisa Pilarski a été tuée le 16 novembre dernier dans une forêt de l’Aisne, mordue à mort par des chiens. Depuis ce drame, les enquêteurs cherchent à savoir ce qu’il s’est passé ce jour-là et quels animaux sont impliqués. Selon l’autopsie, le décès de la jeune femme "a pour origine une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête, certaines morsures étant ante-mortem et d’autres post-mortem". D’après les premières constatations, Elisa Pilarski est décédée entre 13 heures et 13h30 ce jour-là, alors qu’une chasse à courre avait lieu au même moment dans la forêt de Retz.

Mort d’Elisa Pilarski : que s’est-il passé durant 30 minutes ?

Ce laps de temps de trente minutes est pourtant essentiel. Comme l’expliquent nos confrères de L’Union, une zone d’ombre demeure sur les événements qui se sont déroulés entre 13 heures et 13h30. Pointés du doigt dès les premières heures qui ont suivi le décès de la jeune femme, les chasseurs ont rapidement expliqué qu’ils n’avaient rien à voir avec l’affaire. L’équipage du Rallye la Passion est arrivé sur les lieux à 13 heures mais les chasseurs affirment que les premiers chiens ont été lâchés une demi-heure plus tard, à 13h30. Très vite, des témoins ont affirmé aux enquêteurs avoir assisté à un premier lâcher de chiens à 13 heures. Qui dit vrai ? Ce détail a son importance car il permet de comprendre ce qu’il s’est passé durant cette demi-heure, qui a peut être scellé le destin d’Elisa Pilarski.

Ce 16 novembre, la chasse avait lieu exceptionnellement un samedi. Le Rallye la Passion, qui chasse ordinairement le chevreuil, a ses habitudes dans cette forêt le mercredi et le dimanche. La chasse à courre avait été décalée au samedi en raison de la Saint-Hubert, le patron des chasseurs. C’est la raison pour laquelle les 22 chiens de race Black and Tan ont été aperçus en forêt ce jour-là. Autre fait inhabituel, rapporté par L’Union, le responsable habituel de la meute, surnommé le piqueux, n’était pas présent ce jour-là car il était malade.

Des prélèvements génétiques ont été effectués sur l’ensemble des chiens de l’équipage, au nombre de 62. Des animaux qui ne sont pas sortis depuis le drame.

Mort d’Elisa Pilarski : les chiens ne sortent plus

Les animaux de la chasse à courre sont-ils impliqués dans la mort d’Elisa Pilarski ? C’est une des pistes évoquées par les enquêteurs. Pour Christophe Ellul, le compagnon de la jeune femme, leur responsabilité ne fait aucun doute puisqu’il affirme les avoir vus près de son corps lorsqu’il l’a découvert. Selon les informations de L’Union, l’équipage dont font partie les 62 chiens examinés ne seraient pas sortis depuis le drame. Comme le précise le quotidien régional, ils ont leurs habitudes dans la partie nord de la Forêt de Retz, notamment sur le territoire de Saint-Pierre-Aigle, où vivaient la jeune femme et son compagnon.

Peu de temps après le drame, les chasseurs expliquaient déjà qu’ils n’avaient rien à voir avec le décès d’Elisa Pilarski, leurs animaux ne présentant aucune trace de morsure. Pour eux, il s’agit avant tout d’une coïncidence. Antoine Gallon, qui s’occupe de la communication de la société de vénerie, s’est récemment expliqué auprès du Progrès : "On respecte le deuil d’une famille et la plus grande discrétion dans une affaire tragique, avec la conviction que cette affaire ne nous regarde pas. Il y a une coïncidence entre la présence de l’équipage en forêt et cette mort dans des conditions atroces, c’est tout".

En attendant que les résultats des prélèvements génétiques soient communiqués – pas avant le mois de février – les enquêteurs n’écartent pas cette piste. Où en est leur enquête ?

Mort d’Elisa Pilarski : où en est l’enquête ?

Deux mois après le décès d’Elisa Pilarski, les enquêteurs ont déjà écarté deux pistes. Ils ont très rapidement mis hors de cause Christophe Ellul, le compagnon de la jeune femme. Le samedi du drame, il était sur son lieu de travail à l’aéroport de Roissy et est arrivé sur place après un appel de sa compagne paniquée, lui disant qu’elle était encerclée par des chiens menaçants. Des propos que les forces de l’ordre ont pu vérifier, sur la base des constatations effectuées sur le terrain, notamment les relevés téléphoniques.

La deuxième piste écartée par les enquêteurs concerne un promeneur et son chien non tenu en laisse, croisés par Elisa Pilarski peu de temps avant le drame. Le 16 novembre vers 12 heures, la jeune femme expliquait sur le réseau social avoir croisé un chien de type malinois non tenu en laisse et s’être disputée à ce sujet avec son maître. Après plusieurs semaines d’incertitude, l’homme a été identifié et mis hors de cause.

L’avocate de la famille de la jeune femme a expliqué auprès de BFMTV qu'"Elisa avait rencontré cet homme sur les plateaux, à un endroit où elle avait promené son premier chien. Ensuite, elle est partie dans la forêt pour ne pas avoir à le rencontrer à nouveau. On savait qu’il n’y avait pas de risque que ce soit ce chien malinois et son maître". Désormais, les enquêteurs doivent se pencher sur la piste de la chasse à courre et sur celle d’une implication de son propre chien, Curtis, actuellement en fourrière.