Mort d'Elisa Pilarski : Christophe Ellul "n'a pas essayé de faire disparaître des indices"AFP
INTERVIEW. Muselière, téléphone portable... Plusieurs points clefs du dossier ont été évoqués lors d'une confrontation entre la famille d'Elisa Pilarski et Christophe Ellul. L'avocat de ce dernier fait le point sur ce qui a été dit.
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Un an et demi après, les zones d’ombres demeurent toujours. Elisa Pilarski a été retrouvée sans vie dans une forêt de l’Aisne le 16 novembre 2019, tuée par les morsures d’un ou de plusieurs chiens. Près de 18 mois se sont écoulés depuis ce drame et la responsabilité du chien Curtis – qui appartient à son compagnon Christophe Ellul – a été pointée du doigt par deux experts vétérinaires. Après un long silence, le dossier a connu un tournant au mois d’octobre dernier avec les conclusions de ces spécialistes, qui estiment que l’animal pourrait bien être le seul à l’origine des blessures de la jeune femme, qui se sont avérées mortelles. Me Alexandre Novion, l’avocat de Christophe Ellul, a soumis une demande de contre-expertise, rejetée une première fois. Un appel de la décision a été formulé.

Affaire Elisa Pilarski : la confrontation, un "crève-coeur" pour Christophe Ellul

Christophe Ellul a été mis en examen au début du mois de mars pour homicide involontaire par agression d’un chien. Il était présent au tribunal de Soissons (Aisne) lundi 29 mars pour une confrontation avec la mère d’Elisa Pilarski et son oncle, Vincent Labastarde. À la sortie, ce dernier a regretté auprès de BFMTV l’absence de réponse à certaines questions qui se posent toujours. Comme l’expliquait Planet dans un précédent article, le port d’une muselière était notamment au cœur de la discussion entre le mis en examen et les parties civiles.

"Christophe Ellul n’attendait pas grand-chose de cette confrontation", explique à Planet son avocat, Me Alexandre Novion, ajoutant que "c’était un moment pénible pour lui, un crève-cœur". Si son client a été mis en examen, l’avocat tient à rappeler qu’"il a aussi beaucoup perdu dans ce drame, il a perdu Elisa, il a perdu son enfant à naître". Muselière, coup de téléphone, indices… Il revient sur les dernières heures qui ont précédé la mort de la jeune femme.

Affaire Elisa Pilarski : "On a trouvé des photos dans son téléphone"

Après cette confrontation, Me Alexandre Novion regrette que le "statut de victime de Christophe Ellul" soit oublié. En ce qui concerne l’histoire de la muselière, l’avocat explique : "On a trouvé dans le téléphone d’Elisa Pilarski des photos prises quelques minutes avant le drame et sur lesquelles Curtis ne porte pas de muselière. Là-dessus, on en déduit qu’il ne portait donc pas de muselières mais il y a plusieurs hypothèses pour l’expliquer : à partir du moment où on sait qu’elle était très attachée à ce chien, elle peut avoir voulu le photographier sans sa muselière". Il rappelle que son client n’a jamais été sûr "à 100%" qu’Elisa Pilarski avait bien mis une muselière à Curtis ce jour-là. Le coup de téléphone qu’elle a passé à son compagnon a également été au cœur de la confrontation, ainsi que l'arrivée de Christophe Ellul sur les lieux.

Affaire Elisa Pilarski : "Christophe a cherché Elisa pendant un moment"

Qu’a dit exactement Elisa Pilarski à Christophe Ellul au téléphone, quelques minutes avant le drame ? "Christophe Ellul a dit inlassablement la même chose", rappelle son avocat : "C’était une conversation courte, très vite abrégée par l’impression qu'a eue Christophe qu’Elisa avait fait tomber son téléphone. La durée réelle de la communication est donc beaucoup plus longue que le temps des paroles échangées". Depuis le début de l’affaire, le compagnon de la jeune femme explique avoir reçu un coup de téléphone à 13h19, disant qu’elle était attaquée par des chiens et qu’elle n’arrivait pas à maîtriser Curtis. "Il l’a entendue crier, puis la communication s’est coupée. Lui-même a fait tomber son téléphone, donc il est resté en ligne sans qu’il puisse entendre ses propos", ajoute Me Alexandre Novion.

Arrivé sur les lieux, Christophe Ellul "a cherché Elisa pendant un moment, ça lui a pris du temps". Il cherche ensuite du réseau pour appeler les secours, chez une dame "qui l’a vu pleurer". Son avocat est formel : "Il n’a pas essayé de faire disparaître des indices".