Un village de l'Essonne est le théâtre de cette histoire hors du commun entre deux familles voisines. Tout a commencé dans les années 1960...
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C'est l'histoire d'une guerre sans merci entre deux familles entrenant une haine viscérale et réciproque. Nous ne sommes pas dans un film mettant en scène la rivalité de deux clans mafieux mais bien dans la réalité. 

Avant tout, il faut présenter les protagonistes de cette incroyable histoire, rapportée par le quotidien local Le Parisien. Il y'a d'abord la famille Prudhomme, composée de Alain et Marie- Hélène, tous les deux à la retraite. À leurs côtés, leurs enfants, Eric et Sandrine, âgés d'une quarantaine d'années. Face à eux , les Spilers, Jeannine la grand-mère, ses enfants et sa petite-fille. 

Usage d'un cocktail molotov

Les racines du conflit remontent aux années 1960, notamment autour de la destruction d'une vieille bâtisse par les Spilers qui aurait entraîné des dégâts sur le mur des Prudhomme. Ce petit désagrément aurait pu se régler à l'amiable, il n'en sera rien. En effet, quelque temps plus tard, Kleber Prudhomme, le grand-père, aujourd'hui décédé, ira jusqu'à lancer un cocktail molotov sur son voisin Albert. 

Depuis cette époque, la tension n'est jamais retombée dans ce quartier de Boissy-le-Sec, petit village tranquille situé en Essonne. Les voisins, eux, assistent impuissants à cette bataille sans rien pouvoir y faire. Interrogé par Le Parisien, l'une des habitantes du voisinage raconte que ces "chamailleries" existent depuis "toujours". 

Le décès d'Albert Spilers et celui de Kléber Prudhomme, à l'origine des prémices de cette guerre sans merci, auraient pu provoquer un arrêt des combats. Il n'en est rien. Aujourd'hui encore, les deux clans continuent de se mener la vie dure. 

Un conflit sans fin

Il serait sans doute trop long de lister tous les péripéties de cette bataille qui dure depuis des décennies. Le Parisien se fait ainsi l'écho de quelques épisodes plus ou moins violents s'étant déroulés au cours des dernières années.  Des échanges de seaux d'excréments en passant par les dégradations de carrosseries

Il y a aussi  ce jour de 2017 où la voiture des Prudhomme est victime d'un jet de parpaings. "Un tel lancer de parpaings, on se croirait aux JO", raconte Stéphanie, la fille Prudhomme avec ironie. 

De parpaings, il en avait déjà été question en 2004. Ce jour-là, c'est un mur édifié par Alain Prudhomme qui est au cœur des disputes entre voisins. Le ton monte à nouveau, jusqu'à ce qu'un des morceaux de béton heurte la tête de Alain. Le parpaing n'est évidemment pas tombé tout seul.

Les tentatives de paix n'ont jamais fonctionné

Frédéric Goupil, le maire de la commune, confie au Parisien son impuissance face à une situation qui dure depuis des années. Il se souvient notamment avoir fait appel à un " juge de proximité", mais sans succès, le dialogue se révèle impossible à établir.

Fin 2020, Alain Prudhomme, âgé de 72 ans, est gravement agressé non loin de son domicile. La scène est violente, l'homme écope de 21 jours d'ITT et d'un nez fracturé. Impossible de savoir qui se cache derrière l'agresseur. Les gendarmes n'ont pas pu déterminer l'auteur de l'agression. Les Spilers se défendent, eux, de toute implication. Difficile de croire à un retour de la paix à Boissy-le-Sec, car les jeunes générations auraient visiblement déjà repris le flambeau.