Dans une lettre ouverte, le parti Révolution Ecologique pour le Vivant demande des réponses au ministre de la Justice. Il s'étonne que certaines questions soient toujours en suspend. Explications.
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Des mois d’attente et toujours aucune réponse. Elisa Pilarski est morte il y a neuf mois, en novembre 2019, alors qu’elle promenait son chien dans une forêt de l’Aisne, où elle avait ses habitudes. Qu’est-il arrivé à la jeune femme de 29 ans, qui était alors enceinte de son premier enfant ? Les enquêteurs tentent toujours d’apporter une réponse à cette question. Une chose est sûre, Elisa Pilarski a succombé aux morsures d’un ou de plusieurs chiens, qui l’ont attaquée aux bras, aux jambes mais aussi à la tête. C’est justement le nombre d’animaux impliqués qui n’a pas encore été clairement défini.

Affaire Elisa Pilarski : une lettre ouverte à Eric Dupond-Moretti

Des prélèvements génétiques ont été effectués sur une soixantaine de chiens, ceux qui appartenaient aux couples et les animaux d’une chasse à courre, présente en forêt le jour du drame. Curtis, le chien que promenait la victime à ce moment-là, se trouve dans une fourrière depuis le mois de novembre et doit faire l’objet d’une expertise comportementale. Christophe Ellul, le compagnon d’Elisa Pilarski, a récemment pris la parole sur Facebook pour évoquer le sort de son chien, affirmant qu’il ne cesserait de se battre pour qu’il retrouve la liberté et pour connaître la vérité.

La situation du chien a ému de nombreux internautes et un comité de défense des droits de Curtis a même été créé au mois de juillet. Le combat deviendra-t-il bientôt politique ? Dans une lettre ouverte adressée à Planet, le parti Révolution Écologique pour le vivant interpelle directement le ministre de la Justice sur l’affaire Elisa Pilarski. Publiée le mercredi 26 août, cette lettre demande à Eric Dupond-Moretti que toute la lumière soit faite sur le drame. Explications.

Affaire Elisa Pilarski : Curtis au coeur des interrogations

Que s’est-il passé dans cette forêt ? Après neuf mois d’enquête, les proches de la jeune femme ont toujours plus de questions que de réponses. C’est ce que souligne le parti écologiste et antispéciste, affirmant que cette absence d'éléments "n’est plus acceptable". Dans cette lettre ouverte, ses membres s’étonnent que les résultats des prélèvements génétiques n’aient toujours pas été communiqués, donnés pour février, puis pour le mois d'août et maintenant septembre. Interrogé par Planet au mois de juin, l'avocat de Christophe Ellul et celui de Sebastien van den Berghe affirmaient que le confinement avaient repoussé les résultats à la rentrée scolaire au plus tôt.

Curtis est également au cœur de leurs interrogations : "Pourquoi l’expertise comportementale du chien Curtis, commandée par le procureur de la République, n’a toujours pas eu lieu condamnant ce dernier à rester depuis des mois en fourrière, coupé de son environnement habituel ?". Interrogé par L’Est Républicain  au début du mois d'août, le vétérinaire chargé d’examiner le chien affirme que cette dernière aura lieu "dans les semaines à venir". Le parti s’étonne également du départ de la juge d’instruction…

Affaire Elisa Pilarski : "Les questions sont nombreuses"

Le 18 août dernier, la Voix du Nord révélait que la juge d’instruction en charge de l’affaire allait quitter le tribunal judiciaire de Soissons pour devenir substitute du procureur de Reims. "Un magistrat placé – c’est-à-dire un juge affecté à l’intérim du poste vacant – devrait prendre la suite dans cette enquête", ajoutait alors le quotidien régional. Une décision que ne comprend pas le parti Révolution Ecologique pour le Vivant, affirmant que la juge était "proche des conclusions de l’enquête".

"Monsieur le ministre, les questions sont nombreuses et doivent trouver des réponses", ajoutent les signataires auprès d'Eric Dupond-Moretti. Ils demandent désormais qu’apparaisse "l’entière vérité sur ce drame afin que celles et ceux qui ont perdu leur compagne, leur fille, leur enfant puissent enfin savoir ce qu’il s’est passé en ce jour du 16 novembre 2019 et, peut-être, pouvoir commercer leur travail de deuil".