© Getty / Illustration
En Turquie, un compte Twitter indique à l'avance les répressions policières qui sont programmées par les autorités. Plus de détails.

C’est un compte Twitter anonyme qui sème la zizanie en Turquie à tel point que tout le monde se demande qui se cache derrière le pseudo Fuat Avni. Parmi ses faits d’armes, l’annonce deux jours avant d’un vaste coup de filet ciblant des journalistes turcs jugés hostiles par le pouvoir d’Erdogan. Jeudi 11 décembre, le mystérieux compte a tweeté : "demain il y aura une opération" précisant que 400 personnes étaient dans le viseur de la police dont 147 journalistes.

 Lire aussi : Sony annule la sortie du film polémique "The Interview"

Si l’opération en question a eu lieu dimanche et non vendredi, la coïncidence est pour le moins frappante. En tout, 27 personnes ont été arrêtées, en grande majorité journalistes. Selon le mystérieux Fuat Avni, c’est le message posté jeudi qui a poussé la police à modifier ses plans. Parmi les personnes interpellées dimanche, le rédacteur en chef du quotidien populaire Zaman, Ekrem Dumanli, a été arrêté.

Alors, qui se cache derrière ce compte qui tweet également dans une version anglophone ? Beaucoup de spéculations ont été avancées. Pour certains, il pourrait s’agir d’un proche conseiller du président Erdogan. Pour d’autres, le compte serait tenu par un journaliste particulièrement renseigné et opposant au pouvoir de l’actuel Premier ministre. En fait, tout paraît possible. Certains voient dans ces révélations la main de la CIA qui agirait pour déstabiliser la Turquie (qui n’a, semble-t-il, besoin de personne pour être destabilisée).

Des rumeurs plus fantasques envoient l’épouse du Premier ministre Erdogan alimenter ce compte Twitter. Car comme le rapporte l’AFP, des infos intimes sur le chef de l’Etat turc sont également partagées sur ce compte. Quoi qu'il en soit, "Fuat Avni" n’est pas du tout du goût du pouvoir qui a d’ailleurs déjà fomenté plusieurs attaques afin de le bloquer, en vain.

Contacté par un média américain, le compte Twitter a répondu qu’il avait vocation à dénoncer les "sales affaires". Pour l’heure, personne ne sait vraiment qui se cache derrière Fuat Avni. "Je vais continuer à le faire jusqu’à ce que le gouvernement tombe" a ajouté ce compte dont le pseudo signifie "cœur charitable". En outre, l’auteur des messages dit être un ancien de l’AKP, le parti actuellement au pouvoir.