Un "reconfinement sur mesure" permettrait-il d'endiguer l'épidémie ?IllustrationIstock
Face à la seconde vague de Covid-19, le gouvernement envisage différents scénarios pour ralentir la propagation du virus. Selon certains spécialistes, il n'y a plus le choix : il va falloir, d'une manière ou d'une autre, remettre le pays sous cloche. Des médecins proposent de recourir à un "reconfinement sur mesure"... Explications.
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"Il n'y a plus le choix, il faut préserver les vies humaines", aurait confié Emmanuel Macron à l'un de ses proches. Extraite des colonnes du Figaro, cette déclaration fait référence à une nouvelle mise sous cloche du pays face à la seconde vague de l'épidémie. Depuis plusieurs mois, la France fait en effet face à une recrudescence des cas de Covid-19 extrêmement inquiétante. Chaque jour, l'Agence nationale de santé publique recense des milliers de nouvelles personnes testées positives. Le 25 octobre 2020, l'organisme comptait 26 771 nouveaux cas et 258 décès. Des chiffres qui, selon le président du Conseil scientifique, sont bien en dessous de la réalité. En effet, Jean-François Delfraissy affirme que le nombre de nouveaux cas quotidiens serait plutôt de 50 000, voire 100 000. Cette différence avec les chiffres officiels s'explique par l'existence de personnes asymptomatiques, et plus largement des personnes qui ne se font pas tester.

Il n'y a plus aucun doute : le gouvernement va durcir le ton et de nouvelles mesures, plus strictes, sont inéluctables. En visite au centre hospitalier René Dubos de Pontoise dans le Val d'Oise, le président de la République a finalement prononcé ce mot resté tabou si longtemps. "On se projette au mieux jusqu'à l'été prochain. Il est trop tôt, aujourd'hui, pour dire si on va vers des reconfinements locaux ou plus larges", avait-il déclaré. Reste à savoir la forme que vont prendre ces nouvelles restrictions. 

Covid-19 : un "reconfinement sur-mesure" permettrait d'endiguer l'épidémie en 4 semaines

Invités sur Europe 1, deux médecins du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille proposent un "reconfinement sur-mesure". Si ces spécialistes se mettent d'accord que reconfiner relève désormais de l'urgence sanitaire, une chose est sûre : le reconfinement doit être compatible avec la continuité de la vie économique. Ainsi, Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, explique qu'il faudrait "maintenir un certain nombres d'activités et l'accès aux écoles, aux collèges et aux lycées ainsi que les transports en commun, mais de changer les heures de travail". En outre, "toutes les réunions privées et publiques" seraient interdites. Une attestation de déplacement redeviendrait obligatoire. Côté commerces, on ne garderait que l'essentiel. Où cela s'appliquerait-il, et pour combien de temps ?

Covid-19 : qui serait reconfiné, et pour combien de temps ?

Les experts réfutent l'idée d'un reconfinement généralisé : isoler les régions où le virus circule peu serait inutile. Selon eux, la France pourrait reprendre le contrôle de l'épidémie en trois à quatre semaines si ce reconfinement sur-mesure était mis en vigueur et respecté. Cette mesure n'est pas inenvisageable, selon les informations du Figaro. Des reconfinements locaux de deux à quatre semaines seraient donc à l'étude par le gouvernement. Toutefois, "ce ne sera pas le confinement du mois de mars", aurait affirmé un conseiller gouvernemental. A noter que cette mesure reste la plus extrême parmi celles envisagées par le gouvernement jusque-là. Quelles sont les autres mesures à l'étude, moins strictes ?

Covid-19 : quelle est la mesure privilégiée par le gouvernement ?

Toujours d'après le quotidien français, l'exécutif envisagerait d'avancer le couvre-feu de quelques heures et de restreindre l'accès àn certains lieux publics comme les universités. Dans ce cas de figue, les écoles, collèges et lycées resteraient ouverts. La deuxième hypothèse consisterait non seulement à avancer le couvre-feu en semaine, mais également à interdire toute sortie le week-end. De plus, le télétravail devrait être démocratisé. D'après les informations du Figaro, c'est cette dernière éventualité qui est privilégiée par le gouvernement.