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Le personnel d'un Ephad est à nouveau soupçonné d'être responsable de la mort de l'un de leur pensionnaire. La famille du défunt a porté plainte contre l'établissement.
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Un Ephad est à nouveau dans la tourmente. Une famille a porté plainte le 10 mai dernier, après le décès en 2017, d’un de leur proche, âgé de 89 ans. Il aurait été victime de négligence par le personnel de l’établissement de Grugny, en Seine-Maritime, selon le rapport d’experts, rapporte RTL. Une enquête au parquet de Rouen est ouverte.

"Personne ne s'est occupé de lui pendant les derniers jours de sa vie"

C’est à la lecture du rapport médical ainsi que de celui d’expertise, commandé par le tribunal administratif de Rouen, que la famille décide de déposer plainte pour défaut de soins et maltraitance sur personne vulnérable ayant entrainé la mort.

Pierre-Yves Hatron, professeur de médecine interne, souligne dans les documents "certains manquements lors de la prise en charge médicale", dont "retard de prise en charge d'un ulcère artériel qui incombe à l'établissement de Grugny".

"Mon père est mort de la gangrène, de dénutrition, de déshydratation et de douleur par défaut de soins", explique Isabelle Tessier, l’une de ses filles dans la plainte transmise au procureur, relate BFMTV.

Elle précise par ailleurs que, "l'état de son père, atteint de la maladie d'Alzheimer, s'est rapidement dégradé après son arrivée dans l'Ehpad en février dernier". "Personne ne s'est occupé de lui pendant les derniers jours de sa vie", ajoute-t-elle affligée.

Ces absences de soins seront-elles reconnues par le tribunal ? La famille fera tout ce qui est en sa pouvoir pour faire condamner l'établissement.

"Jusqu'au bout, il a supplié avec ses yeux"

Isabelle Tessier, confie au micro de RTL que "ce qu'il y a de sûr, c'est que si on n'était pas venus à l'improviste cinq jours avant sa mort, mon père serait mort dans l'indifférence la plus totale".

Elle ajoute, abattue, avoir du mal à faire son deuil :

"Comment vous voulez faire le deuil de votre papa quand vous savez comment il est mort, comment pendant des semaines il a souffert, c'est inhumain", déclare-t-elle. " Même un chien fait pas ça, on le pique le chien. Jusqu'au bout, il a supplié avec ses yeux", confie cette femme consternée.

"C'est marqué dans le dossier médical que j'ai récupéré et ils n'ont rien fait, ils l'ont laissé souffrir dans l'indifférence. J'ai tout le restant de ma vie pour que la justice soit faite mais je ne lâcherai jamais", clame-t-elle au micro de RTL.

La fille de cet octogénaire attend "de cette plainte que les défaillances de l'établissement soient reconnues par la justice".  "Je suis persuadée que le cas de mon père n'est pas un cas isolé au sein de cet établissement", avance-t-elle.

Un cas qui n'est pas isolé 

En mars dernier, un aide-soignant a été condamné à cinq ans de prison ferme dont un an avec sursis pour maltraitance sur un nonagénaire à l’Ephad d’Arcueil dans le Val-de-Marne, comme le relatait Planet. Il lui ai également interdit de manière définitive, de travailler auprès de personnes âgées ou vulnérables, relate France Bleu Val-de-Marne.

La famille avait filmé à son insu, ce membre du personnel, qu’il soupçonnait de violences à l’égard de leur mère. Les images montre cette vieille dame être notamment battue, tirée par les cheveux ou encore prendre des coups. Ce qui lui a d'ailleurs value d'être hospitalisée pour une double fracture du fémur après une chute.  

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