Désigné comme "le leader qui va changer l'Europe" par Matteo Renzi il y a quelques jours, le président de la République connaissait-il déjà l'issue du scrutin ?

"Je le savais", voici cette petite phrase que le chef de l’État aurait pu lancer à ses homologues à la suite des résultats des élections européennes. Cependant, il s’est juste contenté de rappeler certains faits et annoncer ses ambitions pour l’Europe.

C’est depuis Bruxelles, que le président français a commenté mercredi 28 mai, les résultats des élections européennes où rappelons-le, son parti, La République en Marche (LREM), a été devancé par le Rassemblement national (RN).

"Nous sommes face à une véritable recomposition et une nouvelle étape de l’aventure européenne", annonce Emmanuel Macron lorsqu’il aborde la future recomposition du Parlement européen, avec une forte présence des eurosceptiques.

"Il se passe en Europe ce que je dis depuis le début de mon engagement politique", ajoute-t-il au micro de BFMTV.

Emmanuel Macron : une montée des partis eurosceptiques évidente ?

"Nous venons d’un pays qui, il y a 5 ans, a mis le FN en tête ? Qu’il y a deux ans a mis le FN au deuxième tour. Ce n’est pas une découverte !", tient-il à rappeler. "Partout les extrêmes montent, sur les peurs, les mensonges, l’aide de puissances étrangères qui veulent détruire le projet européen, et notre incapacité à apporter une réponse efficace à ce que demandent nos concitoyens", ajoute-t-il.

Dans ces propos est évoqué la "connivence entre les nationalistes et les intérêts étrangers", que le chef de l’État a dénoncée quelques jours auparavant, comme le rapporte Le Monde. Il fait en effet référence au soutien de Vladimir Poutine à Marine Le Pen, clairement exposé depuis la dernière campagne présidentielle, mais aussi de l’extrême droite américaine, avec la présence de Steve Bannon, ancien conseiller stratégique de Donald Trump, à Paris durant la campagne européenne, comme le relate Le Figaro.

Emmanuel Macron : "nos peuples nous ont simplement dit qu’ils avaient envie d’Europe"

Le chef de l’État n’hésite pas à souligner que "là où beaucoup pensaient que l’Europe était fatiguée, de moins en moins démocratique, nos peuples nous ont simplement dit qu’ils avaient envie d’Europe", face à cette hausse de la participation dans l’ensemble de l’Union européenne, comme le précise Le Monde.  

Il indique par ailleurs avoir "réussi au moins une chose : il y a une majorité possible sans les extrêmes." Sans oublier d’évoquer la troisième place de la liste Europe Écologie les Verts, menée par Yannick Jadot, en démontrant que "l’urgence climatique" est "un message très fort en France et partout en Europe".

Enfin, selon lui, pour bâtir "l’ambition européenne pour les cinq années à venir, il faudra choisir à la tête de l’UE des femmes et des hommes qui ont de l’expérience et la crédibilité qui leur permettent de porter ces missions".