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René  Lebouvier a été débouté de sa demande mardi par la cour d'appel de Caen. Ce retraité de 72 ans voulait que son baptême soit rayé des registres catholiques. Plus de détails sur cette affaire.

© abacapressLa cour d’appel de Caen e en effet annulé mardi la décision rendue par le tribunal de Coutances (Manches) qui avait condamné un diocèse à effacer un baptême de ses registres. En octobre 2011, la justice avait accédé à la demande de René Lebouvier, un retraité qui voulait effacer son baptême. C’était alors une première en France. Aujourd’hui âgé de 72 ans, cet homme avait d’abord réussi en 2001 à faire inscrire "a renié son baptême" à côté de son nom sur les registres, mais voilà, dix ans après cette annotation ne lui suffisait plus et il voulait être complètement rayé de ces listes.

Et si en première instance, la justice a bien voulu lui accordé ce qu’il réclamait, la chambre d’appel a ensuite infirmé cette décision. "La liberté de M. Lebouvier de ne pas appartenir à la religion catholique est (ainsi) respectée  sans qu’il y ait lieu à effacement ou correction supplémentaire du document litigieux", a-t-elle ainsi estimé. "La révélation d'une appartenance religieuse ou d'un défaut d'appartenance religieuse n'est attentatoire à la vie privée que si elle a pour objectif ou pour effet de déconsidérer la personne en cause ou de susciter des attitudes discriminatoires à son égard", ont par ailleurs écrit les juges en appel, soulignant que ces conditions n'étaient pas remplies.

"Cette affaire ira en cassation""Je n'ai aucune animosité à l'égard de la religion. Plusieurs de mes proches sont catholiques. Mais, moi, je n'en fais plus partie", a quant à lui martelé René Lebouvier devant la presse au sortir de son audience. Membre de la Fédération national de la libre pensée (FNLP) – qui se présente comme étant une association de défense de la laïcité - ce retraité a expliqué que c’étaient notamment les propos du pape Benoît XVI sur le préservatif en Afrique et l’excommunication d’une mère d’une fillette de neuf ans qui avait avorté après un viol qui l’ont conduit à ne plus vouloir être catholique.  "L'arrêt de la cour (va dans le sens) de ce qui se passe dans la plupart des pays européens où la loi de Dieu est supérieure ou égale au droit civil. Mais en France, ce n'est pas le cas: quand on se marie à l'église, ça n'a aucun effet civil. C'est la laïcité. Nous la défendons", a souligné le militant.

Se décrivant lui-même comme ayant longtemps été "artisan de droite et cul béni", cet ancien ouvrier boulanger a par ailleurs prévenu qu’il ne lâcherait rien. "Cette affaire, que cela vienne d'un côté ou de l'autre, ira en cassation".