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La rumeur d'un remaniement se fait de plus en plus pressante. Et alors que Jean-Marc Ayrault serait sur la sellette, le bruit court que Manuel Valls pourrait lui succéder à Matignon. Le ministre de l'Intérieur pourrait-il véritablement prendre les rênes du gouvernement ? Découvrez les raisons font penser que la réponse pourrait être ‘pourquoi pas'.
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Le "lui ou moi" de Cécile Duflot

Manuel Valls, Premier ministre ? Alors que cette idée ferait actuellement son chemin dans les couloirs de l’Elysée, et plus précisément dans le bureau du président François Hollande, Cécile Duflot est montée au créneau. La ministre écologiste en charge du Logement s’oppose en effet à ce que son collègue devienne le chef du gouvernement. "Si c’est toi, ce sera sans moi", lui aurait-elle même lâché lors d’un déjeuner cette semaine, rapporte Le Parisien. Et alors que la ministre n’a pas démenti cette information, on comprend ainsi qu’elle a voulu faire barrage à Manuel Valls. "Elle lui a dit que ce n’était pas une question de personne, mais de politique", a toutefois tenu à préciser un proche de l’écologiste au quotidien.

Jean-Marc Ayrault ne serait pas pour non plus

Cécile Duflot n’est pas la seule qui ne verrait pas d’un bon œil l’ascension de Manuel Valls. Le Premier ministre lui-même serait également refroidi par cette idée. Outre le fait qu’une telle nomination signifierait, de facto, son éviction, l’actuel chef du gouvernement s’inquiéterait des compétences de son ministre à un tel poste. "Ce qui compte, c’est la politique qui est menée et c’est d’avoir une majorité parlementaire pour mener cette politique. Qui d’autre que Jean-Marc Ayrault peut trouver l’équilibre entre toutes les composantes de la majorité présidentielle pour avancer?", aurait-il fait savoir par la voix de son entourage.

Les écolos veulent un troisième ministre

Et si la ministre du Logement s’est clairement positionnée contre Manuel Valls, Jean-Vincent Placé n’a pas manqué de la rejoindre. "Je suis pour le maintien de Jean-Marc Ayrault. Un changement à Matignon n’aurait pas beaucoup de sens dans la période", a en effet déclaré le chef de files des écologistes. Ces derniers "veulent des signaux sociaux et en matière de transition écologique. A l’aune de leurs résultats électoraux, ils réclament aussi un troisième ministre", ont par ailleurs résumé Les Echos. L’éventuelle nomination de Manuel Valls ferait donc voir rouge aux Verts. Or, et comme l'avait rappelé le Premier ministre pendant la polémique Duflot, il est nécessaire de travailler "avec toutes les composantes de la majorité".

Manuel Valls, toujours favori des Français

Lâché par sa collègue et par son actuel chef, mais aussi taclé par les écologistes, Manuel Valls peut cependant compter sur le soutien des Français. Selon un sondage BVA publié au début du mois, le ministre de l’Intérieur serait leur favori pour succéder à Jean-Marc Ayrault. Et alors que le ministre est également le membre du gouvernement préféré des électeurs de droite, sans doute François Hollande pourrait-il décider de miser sur cette popularité pour redorer le blason de la majorité. L’opposition est en effet arrivée en tête du premier tour des élections municipales dimanche. Et le président, qui assure avoir "entendu le message des Français", pourrait donc en tenir compte en choisissant un chef du gouvernement qui plairait davantage à cet électorat.

Un ministre trop médiatique ?

Mais si les Français semblent plébisciter une nomination de Manuel Valls à la tête du gouvernement, François Hollande, qui cherche pourtant à reconquérir les électeurs, pourrait encore hésiter. Le ministre de l’Intérieur a en effet une forte personnalité et le président craindrait qu’elle lui fasse de l’ombre. Souvent critiqué pour ses silences, le chef de l’Etat pourrait ainsi se retrouver effacer derrière un Premier ministre qui n’a pas peur de prendre les devants et de s’exprimer publiquement dès qu’un fait d’actualité lui en offre l’occasion.

François Hollande pourrait donc s’orienter vers d’autres candidats potentiels comme Martine Aubry, Claude Bartolone ou Laurent Fabius.

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