Pour certains proches d'Emmanuel Macron, Edouard Philippe n'est pas "le vrai Premier ministre"AFP
Edouard Philippe, assure un proche d'Emmanuel Macron, n'est peut-être pas l'homme qui dirige véritablement Matignon. Bien sûr, il y siège depuis le début du mandat, mais certains regards se tournent pourtant vers son bras droit...
Sommaire

"Même si c'est souvent sur le ton de l'humour, Ribadeau parle très directement au président. Et Macron préfère lui répondre en regardant Edouard Philippe", affirmait récemment un "proche" du chef de l'Etat, interrogé par le journal L'Opinion. C'est dire le poids de Benoît Ribadeau-Dumas, que Le Point n'hésite d'ailleurs pas à appeler "le diable de Matignon". Cet homme, dit-on, "a pris une place prépondérante au sommet de l'Etat", au point d'en devenir "le techno le plus puissant de France".

"C'est l'homme le plus intelligent et le plus droit que je connaisse", affirme d'ailleurs Edouard Philippe, quand il évoque son directeur de cabinet. Il ne tarit pas de louanges, poursuit Le Monde. "On dit que mon poste est impossible, mais celui du directeur de cabinet du Premier ministre est pire encore", déclarait-il en mai 2014. "Le directeur de cabinet est celui qui sait, dans 90% des cas, comment le Premier ministre arbitre", note pour sa part Jean-Pierre Raffarin. Au point d'en devenir le chef du gouvernement lui-même ? Peut-être…

Et si Benoît Ribadeau-Dumas avait pris la place d'Edouard Philippe ?

Pour certains macronistes, interrogés par L'Opinion encore, le doute n'est pas permis. "Ribadeau, c'est le vrai Premier ministre", assène l'un d'entre eux, sans ambages. 

Une chose est sûre, note Gala : tout apprécié Benoît Ribadeau-Dumas puisse-t-il être, il ne peut guère compter sur l'affection du président de la République. Au contraire même ! Ce serait à cause de lui qu'il estimerait avoir du mal à travailler avec Matignon. "L'éventuel départ du directeur de cabinet du Premier ministre pourrait être la condition pour qu'Edouard Philippe puisse rester", poursuit d'ailleurs le tabloïd…

Benoît Ribadeau-Dumas : quelle ligne politique ?

"C'est un réformateur dans l'âme", explique d'entrée de jeu Jean-François Cirelli, ancien vice-président de GDF-Suez "Ce n'est pas la caractéristiques la plus fréquente aujourd'hui. Il aime prendre des risques dans un milieu qui n'aime pas ça", poursuit-il dans les colonnes du quotidien national de référence. Les deux hommes se sont côtoyé quand ils travaillaient tous les deux pour le cabinet de Jean-Pierre Raffarin.

"Ils se ressemblent avec Edouard Philippe", croit savoir une "députée qui a travaillé avec l'intéressé". "Manches retroussées, bras de chemise, très énergique. Il y a peu de place pour la négociation et l'écoute, c'est très entrepreneurial. Et il y a peu de femmes dans cet univers masculin", affirme-t-elle. Ses amis, eux, le disent "plus Balladur que Chirac".

Pourquoi Benoît Ribadeau-Dumas est-il si peu apprécié d'Emmanuel Macron ?

D'aucuns sont plus critiques, cependant. Dans les colonnes du Monde, une députée La République en Marche s'indigne de son manque de sensibilité en matière d'écologie. "Il ne fait pas partie du peloton de tête de ceux qui sont convaincus de la nécessité de la transition écologique", lâche-t-elle.

Au sein du gouvernement aussi, il fait l'objet de critiques. "Tout est abordé chez lui sous le prisme de la dépense, son logiciel n'est pas dans l'ADN du macronisme. Il ne se lève pas le matin en pensant à la disruption", assène un secrétaire d'Etat. Pour les ministres issus de la gauche, les reproches sont plus durs encore.

"La moitié du cabinet vient de chez Raffarin et l'autre de chez Juppé, ils considèrent le peuple comme de la piétaille !", s'agace-t-on par chez eux...