©FranceInter (capture d’écran)
Christine Angot a fait beaucoup parler d'elle ce week-end sur le plateau d'On n'est pas couché sur France 2. Auteure, chroniqueuse, scénariste, Planet fait le point sur cette personnalité souvent clivante.
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L’Inceste, le roman qui l’a fait connaître

Avant d’être chroniqueuse pour l’émission de France 2, Christine Angot est auteure. Elle s’est fait connaître en 1999 avec la publication de son roman l’Inceste, où il est question d’une relation homosexuelle de quelques mois mais aussi d’une relation entre la narratrice et son père.

Les réactions sont très vives lors de la publication et le livre suscite à la fois critiques assassines et élogieuses.

L’ouvrage s’écoule rapidement à plus de 50.000 exemplaires et est traduit dans près d’une dizaine de langues. "Moi je ne raconte rien, j’écris. Je ne suis pas quelqu’un qui écrit quelque chose, je suis quelqu’un qui écrit, déjà, donc je ne peux pas écrire un inceste, encore moins le mien et je ne peux pas écrire une rupture. J’écris moi, mais ce n’est pas la même chose de dire que je raconte mon histoire", dira-t-elle sur le plateau de Thierry Ardisson peu après la sortie.

Au Monde, près de 15  ans après, elle dira : "Mon père est mort deux mois après la sortie de L’Inceste, une réussite. Je me suis dit : “Eh ben, pas mal.” Je trouve que c’est pas mal, qu’il soit mort."

Nombreux sont ceux qui ont classé Christine Angot dans la catégorie auto-fiction, lui reprochant d’écrire ‘’trop’’ sur sa vie.

Intervention contre François Fillon

Si Laurent Ruquier a décidé de faire de Christine Angot une chroniqueuse régulière d'On n’est pas couché, c’est parce qu’il a été saisi par son échange musclé avec François Fillon peu avant sur le plateau de L’Emission Politique.

En mars 2017, face au candidat des Républicains, l’auteure se montre particulièrement virulente. Elle lui demande pourquoi face au Penelopegate, il ne s’est pas retiré et lui fait part de son sentiment personnel d’injustice, un sentiment qu’elle estime partagé avec des millions de gens.

Le ton monte très vite entre les deux intervenants et la violence verbale de l’auteure est beaucoup pointée par les observateurs. Christine Angot reconnaîtra elle-même s'être mise dans une "galère". "Il y avait des huées, c’était très dur, très violent. En sortant, je me suis dit : “Quelle galère, jamais j’aurais dû faire ça.” Les journalistes ont dit : “Elle s’est énervée, tout ça.” Puis j’ai commencé à recevoir des messages, les gens me disaient que j’avais parlé pour eux.", raconte-t-elle également au Monde.

Condamnée

En 2013, Christine Angot a été condamnée à verser 40.000 euros de dommages et intérêts à Elise Bidoit, l’ex-compagne de l’homme avec qui elle était en couple. Cette dernière accusait l’auteure d’avoir livré sa vie en pâture avec de minutieux détails dans son roman Les Petits. "Tout est vrai dans son livre, c'est ma vie. Elle veut ma mort, elle veut détruire mes enfants. L'enjeu de tout cela, c'est les petits", avait lancé Elise Bidoit au tribunal, comme le relate L’Express.

Quelques années plus tôt, Christine Angot avait déjà dédommagé Elise Bidoit à hauteur de 10.000 euros pour des raisons similaires.

L’auteure a aussi partagé pendant un temps la vie de Doc Gynéco et est maman d’une fille, Léonore, qui a d’ailleurs inspiré un de ses romans : Léonore, toujours. L’ouvrage est paru en 1994.

Sauvée par la psychanalyse

Christine Angot a fait pendant plusieurs années une psychanalyse et c’est à cela qu’elle estimait devoir la vie en février 2017 dans Madame Le Figaro.

"Il y a des choses qui sauvent la vie. Il y en a très peu. La psychanalyse peut sauver la vie. La psychanalyse m’a sauvé la vie, c’est clair et net. L’écriture ne sauve la vie de personne… Sauver la vie, pour moi, ça appartient à une époque ancienne, j’avais entre 23 et 25 ans. Ayant la vie sauvée, je pensais que je n’avais plus de raison de rester en analyse, que ça pouvait être réglé en quelques années. Évidemment, plus tard, je m’aperçois que ce serait bien d’y retourner. À ce moment-là, j’écrivais déjà. Et donc il y avait déjà la question du je n’y arrive pas. Est-ce que vous pensez que c’est facile à supporter ? Écrire, ça veut dire être en contact avec le retour constant à la page zéro, avec le pas-grand-chose, voire le rien (…) Alors, la psychanalyse, même quand on a la vie sauvée, c’est pas mal quand on écrit. Ça permet d’attendre que le temps se lève".

Elle a voté Macron et appelé Hollande à se représenter

Christine Angot a écrit une lettre en février dernier pour demander à François Hollande de se représenter à l'élection présidentielle de 2017. "Il faut que quelqu'un fasse quelque chose, et il faut que ce soit vous. Il n'y a plus que vous. Ayez le courage. Relevez le gant", l’avait-elle supplié. Finalement au cours de l’élection présidentielle, l’auteure vote pour Emmanuel Macron, ce qui ne l’empêche pas de garder ses distances. "Je ne suis pas béate devant Macron. Mais les gens se sont calmés depuis son élection. Il n’a pas fait un sans-faute, ce n’est pas l’homme parfait, il n’a hypnotisé personne, mais il a dû trouver quelque chose, un équilibre", explique-t-elle au Monde, ajoutant qu’elle ne voulait pas que "La France insoumise passe".