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Ségolène Royal a réaffirmé sa "liberté de parole" et ouvertement taclé ses collègues au gouvernement au cours d'un entretien récemment accordé à Paris Match, avant d'être finalement recadrée par Stéphane Le Foll et de revenir sur ce qu'elle a dit. Retour sur ce couac.

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Elle n’a pas assumé ses propos polémiques. Ségolène Royal a provoqué un véritable tollé mercredi en confiant à Paris Match qu’elle n’avait pas l’intention de se laisser "museler" et en taclant ses collègues "machos" au gouvernement. "Je suis à ce poste parce que je suis compétente. Peut-être même la plus compétente", a-t-elle en effet déclaré à propos des doutes exprimés par certains ministres sur ses compétences. La ministre en charge de l’Ecologie a ensuite ouvertement critiqué la gestion faite par Arnaud Montebourg du dossier Alstom ainsi que celle de Michel Sapin pour l’écotaxe, avant de prévenir : "Ceux qui veulent me museler se trompent. Oui, je parle. C'est ma liberté et je la garderai quoi qu'il arrive".

"Je ne me souviens pas avoir dit des choses comme ça"Des propos pour le moins malvenus à l’heure où la majorité tente de s’afficher soudée et qui n’ont pas manqué de faire réagir dans les plus hautes sphères. Ainsi, Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement a rapidement pris la parole. L'unité gouvernementale est "sacrée car elle est la condition de la réussite", a-t-il rappelé au micro d’Europe 1. Mais si la candidate déchue à la présidentielle de 2007 n’a pas mâché ses mots au cours de l’entretien qu’elle a accordé à Paris Match, il semblerait qu’elle n’en a pas assumé la portée. "Je ne me souviens pas avoir dit des choses comme ça. Si ce n’est sur le ton de la plaisanterie. Il faut laisser chaque niveau d’intervention à sa place", a-t-elle en effet assuré au sortir du Conseil des ministres, effectuant ainsi un véritable rétropédalage.

Et Ségolène Royal n’a pas été la seule à tenter de désamorcer la polémique. Ses proches ont, eux aussi, essayé de calmer le jeu en mettant en avant les bonnes relations entretenues par la ministre, Manuel Valls et François Hollande. "Sur un dossier comme celui-ci, elle ne prend pas position sans être raccord avec le Premier ministre et le président", a assuré l’un d’entre eux à RTL. Revenue au gouvernement lors du remaniement opéré par son ex-compagnon il y a quelques semaines, Ségolène Royal souffre d’une image de femme têtue qui préfère souvent faire cavalier seul et avec laquelle il est parfois difficile de travailler. "Elle est quand même ingérable", a d’ailleurs récemment soufflé son meilleur ennemi Olivier Falorni.