Le terrible cauchemar des patients du dentiste boucherPixabay-Image d'illustrationabacapress
Aller se faire arracher une dent ou subir un simple détartrage n'est jamais une partie de plaisir. Dans certains cas, comme c'est arrivé à ce couple, la situation dérape beaucoup trop. Douleur atroce, dentition en perdition, finances dans le rouge... Récit glaçant.
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Au total, ils auraient été plus de 2 000 patients à subir les sévices de ce dentiste marseillais aux méthodes plus que douteuses. Les faits se sont déroulés entre 2006 et 2012, raconte Le Parisien.  Certains se plaignent de douleurs insupportables, d'autres se sont retrouvés ruinés... Récit.

Pourtant à première vue, rien n'invite à soupçonner le Dr Lionel Guedj, l'homme au cœur de l'affaire, visé par toutes les accusations. Ceux qui ont pris le chemin de son cabinet se rappellent d'une personne d'apparence avenante et très cordiale. 

"Il était souriant, sympathique, arrangeant, il acceptait des rendez-vous entre midi et deux, le soir", témoigne l'une des ses anciennes patientes dans les colonnes du quotidien francilien. 

Le dentiste sait se montrer  digne de confiance avec sa clientèle, qui sait d'ailleurs bien lui rendre. "Il me disait : Ne t'inquiète pas, je m'occupe de tout. Et c'est vrai qu'il s'occupait de tout. Avec la Sécurité sociale et notre mutuelle, cela ne nous a rien coûté. Pour le remercier mon mari lui a même offert un très bel appareil hi-fi", raconte ainsi la femme âgée d'une cinquantaine d'années au moment des faits. 

Affaire du dentiste boucher : un docteur d'apparence pourtant si sympathique

Plus étonnant encore, les victimes créeent des liens d'amitiée avec celui qui se révélera bientôt leur pire cauchemar. "Il est venu déjeuner à la maison avec son épouse et ses enfants alors qu'il savait qu'il était en train de nous mutiler la bouche", se souvient Emmanuelle avec amertume.

Très vite, le couple se rend tout de même compte que les choses ne vont pas. "Avec Guillaume, nous faisions infection sur infection, les bridges ne cessaient de se casser", raconte-t-elle encore. Au début, le docteur Lionel Guedj rejette la faute "sur son prothésiste". 

Pour Guillaume et Emmanuelle, les problèmes ne font hélas que commencer... 

Affaire du dentiste boucher : l'atroce cauchemar de ses clients

"Une mèche de deux centimètres oubliée dans la racine d'une des dents de mon mari", indique encore la patiente. C'est de ce genre d'anecdotes dont se rappelle Emmanuelle. Pour le couple, les mauvaises surprises s'enchaînent au fil des mois.

"Plus rien ne tenait dans ma bouche, je ne pouvais même plus mastiquer, j'ai été contrainte de me nourrir de liquide ou semi-liquide durant des années", raconte Emmanuelle. Et au fil des semaines, la situation empire encore et encore. Rien ne semble pouvoir sortir les malheureuses victimes de ce mauvais rêve.

"Nous souffrions en permanence, et nous nous bourrions d'anti-inflammatoires et d'anti-douleurs". Au-delà de la douleur incessante, il y'a aussi la souffrance d'arborer une dentition sens dessus dessous. Au tourment physique, s'ajoute le poids du regard des autres, "Dès que je discutais avec quelqu'un, de honte, je baissais la tête ou je mettais ma main devant la bouche", confesse la soixantenaire à nos confrères.

Quelles sanctions pour le médecin ?

Affaire du dentiste boucher : pour les victimes, la page est loin d'être tournée

Pour tenter de réparer les dégâts, le couple tente de se tourner vers d'autres dentistes. Les résultats de l'expertise tardent à se faire attendre. "Ma bouche est restée en stand-by durant des années", poursuit l'infortunée victime.  

Aux problèmes de santé, s'ajoutent les difficultés financières. Emmanuelle et Guillaume "sont en effet d'origine modeste" et se doivent se résoudre à "puiser dans un petit pactole" mis de côté, narre Le Parisien

Dix ans après les faits, la douleur a fini par disparaître. Certains petits gestes anodins ont tout de même  mis du temps à redevenir possible. "J'ai attendu presque dix ans pour pouvoir à nouveau croquer dans une pomme". 

Le docteur Lionel Guedj n'a toujours pas été jugé. Une situation qui empêche les victimes de se faire "indemniser par leur les assurances et le fond de garantie".

"Je ne crois plus en la justice, on éprouve de la haine", conclut amèrement l'une des malheureuses victimes.