Ce que les partis politiques préfèrent oublierabacapress
Bourdes, lapsus, scandales, conflits d'intérêts... A quelques mois de l'élection présidentielle de 2012, retour sur tous les talons d'Achille des partis politiques.
Sommaire

1- L'UMP : polémiques, scandales et bling bling

Cinq ministres contraints de partir

En un an, cinq ministres ont dû démissionner suite à des affaires qui entachaient le parti du gouvernement.  Alain Joyadet, secrétaire d'Etat à la coopération et Christian Blanc secrétaire d'Etat au Grand Paris doivent quitter le gouvernement en juillet 2010 face aux révélations sur leur train de vie du Canard Enchaîné.

Eric Woerth, ministre du Travail, paie le prix de l'affaire Bettencourt en novembre 2010 et redevient simple député.

Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères crée la polémique lors des révolutions arabes sur ses vacances tunisiennes et ses liens avec l'ancien chef d'Etat Ben Ali. Elle démissionne en février 2011 et comme Eric Woerth retrouve les chemins de l'Assemblée nationale.

Enfin, dernier ministre éclaboussé par le scandale, Georges Tron, secrétaire d'Etat de la fonction publique est accusé le 29 mai dernier d'agressions sexuelles sur des anciennes employés de sa ville de Draveil (Essonne) et doit démissionner.

Lapsus et polémiques

Les membres de l'UMP (Union pour un mouvement populaire) en 2011 ont accumulé bourdes et lapsus. On se souvient de Rachida Dati et de son lapsus coquin, Nadine Morano et sa confusion entre le chanteur Renaud et le groupe automobile Renault, François Fillon et son gaz de "shit". 

Claude Guéant, ministre de l'Intérieur avait également créé la polémique avec ses propos sur l'immigration en mars 2011 : "Les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux (...) de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale." Le ministre avait même réaffirmé ses propos dès le lendemain en soutenant que "c'est ce que pensent les Français." En début d'année 2011, Josiane Plataret, suppléante du candidat UMP François Arsac dans le canton de Privas (Ardèche) avait publié des blagues racistes sur son profil Facebook. Brice Hortefeux avait également fait parler de lui lors de l'Université d'été du parti en septembre 2009 après une plaisanterie sur un jeune militant d'origine maghrébine :"Il ne correspond pas du tout au prototype. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes."

Un chef d'Etat "bling-bling"

Depuis son élection, Nicolas Sarkozy a suscité de nombreuses critiques : hypermédiatisation de sa vie privée, dérapage devenu célèbre du "casse-toi pauvre con" au salon de l'agriculture, son dîner au Fouquet's le soir de sa victoire ou encore ses liens avec Vincent Bolloré lors de son séjour à Malte. Le président de la République n'a pas redoré l'image de l'UMP durant son mandat. 

2- Le Front national : diabolisation et stratégie du scandale

Une figure emblématique sulfureuse : Jean-Marie Le Pen

Le Front national a fait des dérapages sa marque de fabrique. L'ancien président du parti Jean-Marie Le Pen est un habitué des propos polémiques. Que ce soit sur son jeu de mots sur les persécutions nazies avec Michel Durafour " Durafour crématoire", sur "l'inégalité des races" ou ses théories négationnistes sur le "détail "des chambres à gaz durant la Seconde Guerre mondiale, Jean-Marie Le Pen ne fait pas dans la langue de bois. "Mes propos ont été détournés de leur sens afin de me juger en sorcellerie" avait t-il lancé lors de l'un de ses derniers discours de président de parti en janvier 2011. Son dernier dérapage date d'avril dernier. Interrogé sur le communautarisme par France Soir, Jean-Marie Le Pen a  dénoncé les villes de France "majoritairement étrangères"et a déclaré officiellement l'immigration "phénomène numéro un du XXIème siècle" : "si nous ne réagissons pas", nous serons minoritaires et "ils" ne nous ménageront pas". 

Une réputation bien ancrée

Le parti s'est fabriqué une réputation raciste, voire néo-nazie. Un candidat du FN aux élections cantonales avait été surpris faisant le salut nazi devant le panneau de la ville de Vichy sur une photo publiée par le magazine Rue89.

La réputation du FN semble solide. Même Marine Le Pen, qui succède à son père à la tête du parti a bien du mal à se débarrasser de cette image raciste, malgré sa volonté de dédiaboliser le FN avec un discours et une communication plus nuancée. Preuve à l'appui, la fille de Jean-Marie Le Pen est dans la continuité de son père lorsqu'elle évoque les minarets à Marseille ou Strasbourg "qui s'élèvent de plus en plus haut" et compare les prières de rues des musulmans dans certains quartiers à l'occupation allemande.

3-Le Parti socialiste : programme vague et affaire DSK

L'affaire DSK

L'inculpation et l'arrestation en mai dernier de l'ancien directeur du FMI, pour l'agression sexuelle d'une femme de chambre du Sofitel à New York, a été un coup dur pour le Parti socialiste. Au delà du scandale sexuel, Dominique Strauss-Kahn représentait selon les sondages, le seul candidat à gauche pouvant battre Nicolas Sarkozy ( si celui-ci se représentait) au second tour de la présidentielle.

DSK sorti de la course, cela change complètement la donne quant aux prochaines primaires du parti. Martine Aubry avait conclu auparavant un pacte avec l'ancien directeur du FMI qui laissait le champ libre à Dominique Strauss-Kahn pour gagner les primaires, mais dorénavant il serait tout à fait possible que la première secrétaire du parti se présente. François Hollande pourrait tirer parti de l'inculpation de DSK, les derniers sondages montrant que les Français souhaiteraient le voir représenter le parti.

Un programme jugé "vague"

Le Parti socialiste a été à maintes reprises critiqué pour son programme. Décevant, vague, pas clair... Les médias ne sont pas tendres avec les propositions du PS qu'ils jugent ne pas être à la hauteur de ses ambitions.

Martine Aubry a même justifié inconsciemment par un lapsus ces critiques. La première secrétaire du PS a parlé d'un projet " vague" du parti au lieu d'un projet " vaste".

Ségolène Royal devient gênante

L'ancienne candidate à la présidentielle en 2007 devient de plus en plus gênante pour le parti. Omniprésente dans les médias, Segolène Royal semble toujours résolue à gagner les primaires et à représenter le PS en 2012. Chassée par la porte, la présidente de la région Poitou-Charentes semble revenir par la fenêtre. Rivale de Martine Aubry et de François Hollande, elle ne compte pas abandonner.

Georges Frêche et ses multiples dérapages

Georges Frêche fut longtemps une source d'embarras pour le parti, qui l'évince en 2007 pour dérapages verbaux en série.  Depuis 2000, l'ancien président de la région Languedoc-Roussillon accumulait les déclarations controversées. Des déclarations qui ont longtemps pesé au sein du Parti socialiste, comme lorsqu'il qualifie l'équipe de France de football en 2006 de "crétins qui ne savent pas chanter la Marseillaise", sur les musulmans en France qui "imposent leur religion" ou encore sur la colonisation "il y en a marre de se culpabiliser". Souvent en désaccord avec le parti, Georges Frêche fut souvent considéré comme le "vilain petit canard" du PS pour ses positions sur Lionel Jospin ou encore sur les financements douteux du PS par Urba.

4- Front de gauche : scores médiocres et partis tombés en désuétude

Faibles scores aux dernières élections

Le Front de gauche, regroupant le parti de gauche, Lutte Ouvrière, le Nouveau Parti anticapitaliste et le Parti communiste a souvent une image désuète, voire archaïque au sein de la politique française. Ses derniers scores aux élections cantonales le prouvent. L'extrême gauche n'a rassemblé que 0,6% des Français, le PCF 8% et les autres partis de gauche 7,3%. De biens médiocres scores face au PS et l'UMP.

Jean-Luc Mélenchon et les médias

Jean-Luc Mélenchon fait des médias son principal cheval de bataille. Et face à eux, le co-président du Parti de gauche ne pratique pas la langue de bois. En mars 2010 face à un étudiant en journalisme qui l'interroge sur les maisons closes, Jean-Luc Mélenchon perd son sang-froid, le qualifiant de "refoulé politique de la petite bourgeoisie" et de "petite cervelle". Il se lance également dans une violente diatribe contre le journalisme qu'il qualifie de métier " pourri".

Dans son ouvrage Qu'ils s'en aillent tous paru en octobre 2010, le président du parti de gauche se donne pour mission de "libérer les médias" en menant une "révolution citoyenne". Il avait également violemment insulté le journaliste de France 2, David Pujadas, le qualifiant de "salaud" et de "larbin" lors du tournage d'un documentaire sur les médias intitulé Fin de concession.

Olivier Besancenot ne se présente pas à la présidentielle

L'ancien facteur emblématique leader du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) a quitté le navire. Sa décision en mai dernier de ne pas être le candidat de la formation anticapitaliste pour la présidentielle de 2012 a été un choc pour le Front de Gauche, qui perd ainsi un acteur important de l'extrême-gauche en France.

5-Europe-Ecologie-les Verts : cacophonie et dérapage de Nicolas Hulot

Manque d'unité et cacophonie

Le parti peine à se rassembler autour d'un candidat pour les prochaines primaires. Entre Eva Joly, Nicolas Hulot, Stéphane Lhomme, et l'élu alsacien Henri Stoll, le parti semble éprouver des difficultés à s'organiser. Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts a décidé d'être "neutre"malgré sa popularité.

Le parti est également critiqué pour sa cacophonie, comme par exemple en mars 2010 lors de l'alliance envisagée entre EELV et le Parti socialiste. Entre annonces officielles et démentis, le parti se perd souvent et peine à adopter une vraie ligne politique.

La bourde de Nicolas Hulot

C'est à la fin d’un repas avec des journalistes que Nicolas Hulot a jeté un pavé dans la mare début juin 2011 en assurant qu'il avait envisagé pendant un "court temps"  un tandem avec Jean-Louis Borloo, président du parti radical, pour 2012. Cette déclaration lui a attiré les foudres du parti qui considère le parti radical trop à droite. Pour Eva Joly, une telle alliance serait "impossible" et "entretiendrait la confusion". De son côté, Henri Stoll rappelle qu'Europe-Ecologie -Les Verts se situe "à gauche".  Un dérapage qui pourrait coûter cher non seulement à Nicolas Hulot pour les primaires mais nuit également à la crédibilité du parti.

Le lapsus de Cécile Duflot

La secrétaire nationale des Verts,malgré son DEA en géographie, à placé le Japon dans l'hémisphère sud. Une gaffe plutôt mal venue pour un parti tourné vers l'environnement.

6- Le centre : alliance controversée et un Modem qui peine à trouver des voix

 Parti radical : Jean-Louis Borloo souhaiterait s'allier avec Dominique de Villepin

Le président du Parti radical a lancé un appel à l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin avec qui il pense pouvoir "réfléchir à l'avenir du pays". Une annonce qui n'est pas forcément bien vue par les autres leaders centristes. Dominique de Villepin est trop marqué à droite pour les partis du Centre.

Le Modem s'essouffle

Le parti du Modem semble s'essouffler. Après l'échec des élections régionales, le parti n'a rassemblé aux élections cantonales que 1,24% des suffrages. L'emblématique président du parti François Bayrou, numéro 3 à l'élection présidentielle de 2007 semble ne plus convaincre.