Peut-on vraiment dire que le coronavirus disparaît à Marseille ?IllustrationIstock
D'après Didier Raoult, la fin de l'épidémie approche... Au moins pour l'Athènes des Gaules. Un avis qui n'est pas partagé par tous les scientifiques travaillant sur la ville de Marseille. Explications.
Sommaire

Il est "possible que l'épidémie disparaisse au printemps", estime Didier Raoult. L'infectiologue, qui compte dorénavant parmi les plus célèbre de l'Hexagone, n'évoque cependant pas de situation nationale, bien au contraire. D'après lui, de telles prédictions ne pourraient en effet s'appliquer qu'à Marseille, explique Le Parisien dans un article revenant en détail sur les nouvelles "très encourageantes" dont il est question dans l'une des dernières vidéos publiée par le scientifique.

Et lui d’étayer son raisonnement : "Au pic on a eu jusqu'à 368 cas nouveaux par jour et là actuellement on est plutôt dans la zone de 60-80 par jour", détaille-t-il avant de se féliciter d'une "diminution très significative du nombre de cas détectés". Une réalité, précise-t-il, d'autant plus importante qu'elle s'applique également aux individus dit asymptomatiques.

Pour le chercheur, un recul de l'épidémie – voire un terme à proprement parler – est donc envisageable. Il avait d'ailleurs déjà évoqué la possibilité que le printemps soit marqué par un retrait notable du coronavirus Covid-19. "Il est possible que d'ici quelques semaines, il n'y ait plus de cas pour des raisons extrêmement étranges mais qu'on a l'habitude de voir pour la plupart des maladies virales de type respiratoire", indique-t-il encore, non sans préciser qu'il s'agirait là d'un scénario somme toute assez banale.

[node:covid-19-france]

Doit-on vraiment s'attendre à un recul du coronavirus ?

Ce n'est pas l'unique raison qui pousse le professeur Didier Raoult à faire preuve d'optimisme. Plus tard, dans la vidéo, il est amené à comparer les différentes crises sanitaires qui ont frappé la France et juge que le coronavirus Covid-19 n'a finalement pas d'impact notable sur la mortalité en France.

Pour autant, d'aucuns pourraient reprocher à l'infectiologue un trop plein d'optimisme... et le font d'ailleurs. L'antenne locale de France Bleu a tenu à en savoir plus et est allée interroger l'Agence régionale de Santé dont dépend l'antique Massalia.

Un pronostic peu pertinent ?

"Il est tout à fait prématuré de pouvoir faire des pronostics sur la fin de l'épidémie. Nous n'en savons rien malheureusement. Nous enregistrons, c'est vrai, depuis quelques jours une diminution de la progression de l'épidémie, pas du tout une régression", alerte d'entrée de jeu Philippe de Mester, directeur régional de l'Agence en Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans les colonnes du journal.

Et lui d'ajouter, autrement moins optimiste que Didier Raoult : "L'épidémie va se poursuivre et ça va prendre encore des semaines".

Une chose est sûre : à échelle nationale, les chiffres restent peu rassurant. La France vient en effet de passer la barre des 15 000 décès et compte dorénavant plus de 100 000 infectés.

Respecter les mesures de confinement

"Je n'ai peut-être pas la notoriété du professeur Raoult mais il faut être très sérieux sur les mesures de confinement. C'est que comme ça qu'on y arrivera", assène encore l'expert qui craint d'ores et déjà une deuxième vague de contamination susceptible de submerger l'ensemble des personnels médicaux et paramédicaux.

Emmanuel Macron lui même a rappelé que cette inquiétude était réelle. Après tout, souligne le Huffington Post, le président de la République n'a pas hésité à évoquer le cas chinois lors de sa dernière allocution télévisée.