Deuxième vague : la nouvelle mise en garde qui inquièteIstock
Tout ou partie du personnel soignant s'inquiète. Avec la levée partielle des restrictions de sorties et des mesures d'isolement, le virus qui assaille la France depuis des semaines pourrait se faire plus fort et plus dangereux.
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Ils sont 83. Depuis la levée du confinement, le lundi 11 mai 2020, au moins 83 personnes ont trouvé la mort. Tous ces décès, rapporte Le Parisien, ont été enregistrés en 24 heures. Ce n'est pas tout ! Au total, on compte encore 1 745 patients pris en charge dans les services de réanimation de l'Hexagone, dont 28 viennent d'y être admis. C'est loin de s'arrêter là, d'ailleurs : 17 583 autres patients sont également traités dans tous les hôpitaux de France. En tout et pour tout, le virus a touché quelques 5 millions de personnes dans le monde et l'Europe est l'un des continents a avoir payé le prix fort.

Forcément, face à une telle menace, tout ou partie des personnels médicaux et paramédicaux s'inquiètent. Le déconfinement entraîne mécaniquement des risques de résurgence du coronavirus Covid-19 et ils sont nombreux à craindre une deuxième vague. Plusieurs tirent donc la sonnette d'alarme. "Les gens pensent que c'est fini. Mais ça ne l'est pas", résume sobrement Andrea Ammon, directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), qui accorde une interview au quotidien anglais The Guardian. Ses propos sont repris, et traduits, par France Info.

Pourquoi le personnel soignant craint-il la deuxième vague du coronavirus ?

"Le virus est autour de nous, circulant beaucoup plus qu'en janvier et février", rappelle-t-elle encore expliquant que selon elle, la question de la probabilité d'une nouvelle vague de contamination n'avait aucun sens. Selon elle, seules deux interrogations sont pertinentes : "quand" et "quelle ampleur".

Peut-on vraiment se reposer sur l'immunité de groupe pour se protéger du coronavirus ?

"Je ne veux pas dresser une image catastrophique mais je pense que nous devons être réalistes", poursuit la directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Et elle d'ajouter, comme une mise en garde : "Ce n'est pas le moment, maintenant, de se relâcher complètement". Selon elle, "85% à 90%" des Européens, et donc par extension des Français sont encore à risques.

"Le déconfinement, on ne le fait que quand une partie de la population est immunisée. Là nous ne sommes mêmes pas à 5%", alertait d'ailleurs le docteur Vincent Carret, praticien hospitalier interrogé par Var-Matin, quelques semaines avant la fin des mesures de restriction des déplacements. Il commentait déjà avec scepticisme la date à l'époque : "Ce serait beaucoup trop tôt. Le danger, c'est de se prendre une deuxième vague. Et là, on ne s'en remettra pas", affirmait-il.

"Pour que l'immunité collective soit suffisante pour éviter une deuxième vague, il faudrait 70% de personnes immunisées. On est très en dessous", expliquait aussi Simon Cauchemez, autre chercheur, contacté par l'AFP.

Ces scientifiques qui pensent qu'il n'y aura pas de deuxième vague

Pour autant, d'autres experts demeurent persuadés qu'il n'y aura finalement pas de deuxième vague. "Ce virus n'est pas un marathonien, c'est un sprinter : il s'épuise très vite, et c'est peut-être notre chance", affirmait récemment le professeur Jean-François Toussaint, directeur de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (Irmes), dont les propos sont repris par La Dépêche. Ce qui, selon lui, empêche toute possibilité de reprise du virus...