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Les politiques sont-ils tous victimes de "lynchage médiatique" ? Après une semaine de polémiques, François de Rugy a quitté le gouvernement. Sur le plateau du Grand Oral des Grandes Gueules sur RMC, Rachida Dati est revenue sur son rapport compliqué avec la presse.
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Les médias ont-ils désormais le pouvoir de briser la carrière d’un politique ? A la suite de plusieurs révélations de Mediapart sur le train de vie luxueux de François de Rugy, le ministre de l’Ecologie a pris la décision de déposer sa démission ce mardi 16 juillet. La veille de cette annonce, Emmanuel Macron dénonçait une "République de la délation".

Invitée dans l’émission Le Grand Oral des Grandes Gueules sur RMC ce mercredi 17 juillet, Rachida Dati a fait part de sa propre expérience.

Rachida Dati : un rapport compliqué avec la presse

La maire du VIIème arrondissement et candidate à la mairie de Paris a en effet, elle aussi, eu un rapport compliqué avec la presse. Vie privée, vie de famille… L’ancienne Garde des Sceaux a souvent fait la Une des journaux. Notamment lorsqu’elle était enceinte de sa fille. Elle a d’ailleurs maintes fois dénoncé les critiques sexistes qu’elle a subies pendant sa grossesse. C’est pourquoi l’élue est revenue sur cette période très difficile de sa vie.

"J’ai été très attaquée : sur ma fille, sur ma vie privée, sur ma famille…" Pourtant, "je n’ai jamais exposé ma vie privée et encore moins ma famille. J’étais très soucieuse."

Et d’ajouter : "Je suis très soucieuse de la liberté de la presse, mais j’en ai été victime entre guillemets. "

En effet, lorsqu’elle était enceinte de sa fille Zohra en 2008, Rachida Dati se disait victime d’acharnement. Tenues jugées trop sexy, commentaires liés à son âge ou encore ses relations… "Là où le sexisme m'a le plus choquée, c'est quand j'étais enceinte : critiques sur mon âge, la paternité de ma fille...", confiait-elle à Marie-Claire en octobre 2018.

"Je souhaitais garder ma féminité et cela m'a été violemment reproché par les mêmes petits marquis qui se battent pour la liberté des femmes dans les quartiers sensibles."

Rachida Dati : "Je ne laisse rien passer"

Celle qui a porté la réforme de la loi sur la liberté de la presse afin "d’encore plus protéger les sources", ne s’empêche pas pour autant de dénoncer les pratiques de certains journalistes.

"Moi, je ne laisse rien passer. Par exemple j’ai fait condamner beaucoup de journaux : Le monde, Le Point… Je ne laisse pas passer lorsqu’il s’agit de ma probité ou de mon honnêteté. "

En effet, lorsqu’elle a assigné Dominique Desseigne en 2012, le PDG du groupe Barrière, en reconnaissance de paternité pour sa fille Zohra, alors âgée de 3 ans et demi, l’affaire a aussi été très médiatisée. Le Point avait d’ailleurs consacré un dossier de 12 pages intitulé "L'incroyable histoire de Rachida Dati" qui avait mobilisé 5 journalistes. Rachida Dati avait alors décidé d'assigner l'hebdomadaire en justice.

Rachida Dati : "Ça vous dévaste"

Selon l’élue, "dans la presse il y a de tout". D’un côté "vous avez des journalistes de la presse d’investigation qui font leur boulot ; ils vous appellent et vous disent : ‘on a trouvé ça, est-ce que c’est vrai ou non ?’ Et vous répondez ou vous ne répondez pas. Moi il m’est arrivé de ne pas vouloir répondre."

Et puis de l’autre côté, "il y a certains journalistes qui parlent à tout le monde, sauf vous ; et un matin, vous découvrez un article sur vous dans la presse, Et ça vous dévaste totalement".

Rachida Dati et François de Rugy ne sont des pas des cas isolés. Nombreux sont les politiques à avoir été épinglés, soit pour leur train de vie, soit pour leur vie privé, par les médias.