Delphine Jubillar : comment expliquer les mystérieuses connexions à son téléphone ?AFP
Enquêteurs, hackers, ou la disparue elle-même... Qui a provoqué les multiples connexions sur le téléphone de Delphine Jubillar, qui n'a pas donné signe de vie depuis le 15 décembre 2020 ? Le point sur ce que l'on sait.
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Nombreux sont les mystères qui s'entremêlent dans l'affaire de la disparition de Delphine Jubillar.  Depuis le 15 décembre 2020, cette infirmière de 33 ans se volatilise au beau milieu de Cagnac-les-Mines, petit village tarnais de 3 000 âmes. Depuis, cette mère de famille n'a donné aucun signe de vie et une information judiciaire a été ouverte pour enlèvement et séquestration par le parquet de Toulouse. Aujourd'hui, les chances pour qu'il s'agisse d'un départ volontaire sont bien maigres : Delphine semblait heureuse, prête à commencer une nouvelle vie, et tout sauf prête à partir sans ses deux enfants, Elyah et Louis. 

Parmi les mystérieux éléments autour de cette enquête intrigante, le terrible manque de preuves. Les chiens de la brigade cynophile perdent la trace de la trentenaire à quelques mètres de son domicile. Aucun témoin ne semble avoir aperçu la mère de famille. La disparue n'a rien pris avec elle la nuit de sa disparition, si ce n'est sa doudoune blanche et son téléphone portable. Téléphone portable qui, lui aussi, suscite bien des incompréhensions. 

Delphine Jubillar : au moins deux connexions inexpliquées sur son téléphone portable

À plusieurs reprises, le téléphone de Delphine Jubillar a fait parler de lui. Une première fois en janvier, son compte Facebook s'active pendant quelques minutes, et laisse même une publication vide sur un groupe dont la trentenaire faisait partie. Publication aussitôt supprimée. Une seconde fois, en février, ses comptes Facebook, Messenger, et autres applications sociales, s'activent également. Selon La Dépêche"une troisième tentative de connexion n’a pas été confirmée". Des évènements troublants pour la proche de la victime, qui voyaient en ces connexions l'espoir de retrouver leur amie, leur soeur, leur femme, leur cousine. Comme un signe qu'elle allait bien. Est-il plausible que Delphine Jubillar soit elle-même à l'origine de ces connexions ? 

Delphine Jubillar : quelles sont les principales hypothèses concernant les connexions à son téléphone ?

Jean-Arnaud Causse, expert judiciaire en informatique légale et en investigation numérique, a trois théories concernant la réactivation du compte Facebook de la disparue. Interrogé par le quotidien régional, il estime possible que quelqu'un se soit connecté sur le téléphone de l'infirmière, "peut-être Delphine elle-même". Plus simplement, il pourrait s'agir d'une "bug lié au fait que les enquêteurs ont fait des réquisitions". Enfin, il pourrait s'agir tout simplement des enquêteurs, qui "se seraient connectés au compte de la Cagnacoise via une technique informatique qui n’utilise pas le mot de passe personnel mais un 'token', un jeton", détaille La Dépêche.  Comment les enquêteurs utilisent-ils le téléphone de la disparue pour avancer sur l'enquête ?

Delphine Jubillar : comment les enquêteurs tracent-ils le téléphone de la disparue ?

 Difficile, pour les enquêteurs, d'analyser un téléphone qu'ils n'ont pas en leur possession. Pourtant, cela pourrait s'avérer très utile pour comprendre la disparition de Delphine Jubillar. "Le moindre citoyen laisse beaucoup de traces à travers l’utilisation de son téléphone", indique l'expert judiciaire en informatique légale. Heureusement, il est possible de récupérer de nombreuses informations, notamment grâce aux opérateurs téléphoniques qui ont l'obligation de garder toute trace de connexion pendant un an. Là, les gendarmes peuvent faire des demandes pour avoir accès aux connexions du téléphone, aux appels et messages, qu'ils soient émis ou reçus...

Concernant les réseaux sociaux, c'est plus compliqué. Nombreux sont ceux qui, comme Facebook, ont leur siège à l'étranger. "On est soumis à leur bon vouloir", regrette Jean-Arnaud Causse. "La réponse aux réquisitions des gendarmes peut prendre du temps", conclue le quotidien régional.