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Plusieurs dizaines d'intermittents se sont dévêtus en pleine rue mardi à Guise (Picardie) à l'arrivée de la ministre de la Culture dans la ville. Tous voulaient dénoncer la réforme de leur statut. Plus de détails.

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La ministre de la Culture se souviendra sans doute longtemps de cet accueil. Mardi, alors qu’elle sortait de l’inauguration d’une série d’expositions au Familistère de Guise en Picardie, Aurélie Filippetti a été prise à partie par un groupe d’intermittents dans le plus simple appareil. Nus, ils venaient du Festival d’arts de la rue "Furies" et entendaient ainsi illustrer le dénuement dans lequel la réforme de l’assurance chômage risque selon eux de les plonger.

Pas de décision prise avant 15 joursFace à cette manifestation inopinée, la ministre de la Culture ne s’est pas démontée et a assuré qu’aucune décision concernant la réforme du statut des intermittents ne serait prise avant une quinzaine de jours. "J’ai entendu les inquiétudes des intermittents. Ce ne sont pas des privilégiés et on a besoin d’artistes pour faire vivre les territoires", a-t-elle déclaré un peu plus tard devant un aréopage plus habillé, rapporte le Courrier Picard. Elle a par ailleurs annoncé la venue d’ici quelques jours de sa collègue en charge de la Décentralisation et de la Fonction publique : "J’ai saisi Maryse Lebranchu, la ministre la mieux placée sur le sujet, qui s’est engagée à venir dans l’Aisne".

Pour combler le déficit du régime des intermittents estimé à 1 milliard d’euros par la Cour des comptes, le gouvernement veut durcir le régime des intermittents et ce, notamment en plafonnant les indemnités à 5 475 euros bruts par mois et en différant l’indemnisation jusqu’à 14 jours. Ce qui signifie que les personnes concernées (environ 48% des intermittents) devront attendre avant de toucher leurs indemnités. Une mesure qui, selon la tribune récemment publiée par les intermittents dans Libération, affectera "les salariés les plus précaires et les structures les plus fragiles".

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