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Pour faire face au gel des pensions, déjà bien faibles, certains retraités choisissent de travailler. Ils sont de plus en plus nombreux à opter pour cette solution.

Travailler après la retraite : un vrai phénomène ?

En 2016, ils étaient 463 000, soit 25 000 de plus qu’en 2013. Tous, selon une étude menée par l’Insee, cumulent : ils exercent une activité professionnelle et perçoivent une pension de retraite.

En pratique, le cumul emploi-retraite permet de travailler et d’additionner les revenus professionnels à ceux touchés via la pension de retraite. Toutefois, ce genre de montage n’est possible que sous certaines conditions, comme le rappelle Boursorama. Les pensions de retraites supplémentaires ne sont pas concernées, par exemple. Par ailleurs, le cumul n’est pas toujours intégral : dans certaines situations, il est partiel. Enfin, dans la majorité des cas, il ne permet pas l’obtention de nouveaux droits pour la retraite.

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Mais qui sont-ils ? Ces retraites qui cumulent leur pension et des revenus isssus du travail sont très largement minoritaires puisqu’ils ne représentent que 3.3 % des retraités de 55 ans ou plus. En moyenne, ils sont majoritairement des hommes. Les femmes comptent tout de même pour 42 % d’entre eux.

D’après l’enquête Emploi de l’Insee, plus les retraités sont jeunes, plus on trouve de cumulants. Ils sont 55% à avoir 65 ans ou plus, mais dans le détail on constate qu’un peu plus d’un cinquième (21.5 %) des cumulants ont entre 55 et 59 ans. C’est plus qu’en 2013, indique le rapport. Chez les 60-64 ans, le chiffre se réduit : il tombe à 6.5 %. Même constat pour les cumulants âgés de 65 à 69 ans : ils ne représentent que 4.8 % de leur classe d’âge. Enfin, chez les 70 ans ou plus, seul 1.1 % des retraités perçoivent encore un salaire.

Autre constat intéressant : la part des retraités cumulants ayant entre 60 et 64 ans a diminué entre de 42.3 % à 32.9 % entre 2013 et 2016. Selon l’Insee, c’est le fait du recul de l’âge d’ouverture des droits à la retraites, décidé par la réforme de 2010.

Travailler après la retraite : les inégalités persistent

De nombreuses disparités persistent entre les femmes et les hommes, même une fois à la retraite. On les retrouve ici aussi.

En effet : plus d’une retraitée qui cumule sur deux (51 %) est employée ou ouvrière. Seules 17% sont cadres ou assimilées, un chiffre qui grimpe à 28% pour les hommes. Ces derniers sont généralement issus de postes d’artisans ou des commerçants. Ils étaient aussi souvent des chefs d’entreprise ou des exploitants agricoles.

Plus d’un retraité cumulant sur quatre occupe un poste de cadre ou d’indépendant. D’après l’Insee, c’est trois points de plus que pour les seniors encore en emploi.

Hommes ou femmes, l’écrasante majorité des cumulants continuent à travailler en temps partiel. Ils bénéficient également, en règle général (82 % des femmes et 74 % des hommes) d’un contrat de travail à durée indéterminée. 66 % des hommes sont embauchés par des entreprises privées ou des associations. 31 % des femmes le sont par des particuliers.